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Citations de Gilles Clément (131)


Par commodité, j'utilise la pierre. Un homme seul peut construire une maison de pierre. Bien plus difficilement manipuler les grands pans de bois, les panneaux préfabriqués, les pièces à grandes portées, trop lourdes. Par économie, j'ai collecté les pièces travaillées, les « reflets de misère », cédées pour rien, aujourd'hui introuvables ou coûteuses. Par économie et par respect : tailler la pierre, c'est faire de la montagne sauvage un objet de l'Histoire.
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Les jardins de Gilles Clément

Celui qui s'occupe d'un jardin vit dans la surprise. Une surprise presque toujours heureuse, qui éloigne la nostalgie ou les sentiments négatifs. (...)
On passe dans un registre que j'appelle territoire mental d'espérance. (p. 24)
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L'éloge des jardiniers par Patrick Scheyder

Or, en France, nous adoptons une attitude contradictoire envers l'univers des jardins, un discours extrêmement favorable à la beauté, aux bienfaits pour la santé des plantes, et un mépris pour l'état de jardinier. Comme si le végétal méritait notre amour et notre compassion, mais pas l'être humain qui y prend gare. faut-il y voir une forme de désenchantement ? (p. 121)
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Je vais à la ville par nécessité et tâche d'y ajouter un peu de flânerie. Très vite je m'y épuise. Il y a trop de distraction sur les choses; par abondance, seule apparaît la surface, le coeur en reste fermé, inatteignable, comme protégé par la multitude et le brouhaha.
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Il se rapproche du clan des spachepos : les sans-papiers-sans-chéquier-sans-portable, considérés comme les plus dangereux des terroristes.
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Le monde inquiet dénonce l'invasion des êtres venus d’ailleurs. Étrangers, plantes, animaux, comment osez-vous gagner nos terres ?
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C'est peut-être ça l'éternité. Ce n'est pas la torpeur presque pathologique du vrai paresseux, c'est la capacité d'aller si lentement que l'on respire la lumière vespérale de l'éternité à son déclin, mais jamais à son déclin totalement.

Pierre Sansot.
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Le jardin de la Vallée se présente comme une clairière subite, à la fois détachée du monde et reliée à lui par un chemin de terre. En apparence, un chemin ordinaire, entouré de champs et de fruitiers alignés, mémoire d’une haie de bocage. En réalité, il constitue la dernière étape d’un paysage organisé. Si l’on vient de la ville et des grands axes routiers, on suit un itinéraire de voies décroissantes dans un ordre logique : autoroute, route nationale, route départementale, villages, chemin vicinal, hameaux, chemin communal, chemin de terre (…)
     
Pour Arnaud, cette progression fait référence à l’entrée calculée des instruments de musique dans une partition d’orchestre. À aucun moment il ne parle de jardin, d’architecture ou de forme ; il tient son discours à propos de musique, note les crescendos d’azalées, la concordance des sons, la solitude d’une molène blanche isolée dans un semis de double croches et de pissenlits, s’interroge sur un pizzicatto ténu mais haut placé dans la sphère des lianes et signale l’emplacement des tambours-gunneras en insistant sur la gravité des basses. Mais plus que tout il s’enchante d’un fond soutenu par les cordes où je reconnais les charmes, les chênes, l’ensemble formée par la flore naturelle…
« Vous comprenez, dit-il, il ne s’agit pas d’un jardin, mais d’une symphonie concertante. »
     
Je comprends le discours de celui qui fixe les règles de la dialectique et s’y tient coûte que coûte afin de conclure en apothéose pour démontrer le bien-fondé de son analyse. Mais Arnaud n’use pas de métaphores par un simple jeu de l’esprit, il aime la musique et la nature. Plusieurs années après cette entrevue, il m’avouera s’être détaché des artifices obtenus avec les plantes et l’architecture. Pour ne plus éprouver de malaise en ces lieux de maîtrise, il dira se détourner des jardins afin de se consacrer à ce que la planète offre de plus étonnant sans intervention de l’homme. (…)
     
Concernant la Vallée, Arnaud émet des réserves : ce n’est pas tout à fait un jardin. La combinaison du travail produit par le jardinier et de celui produit par la nature donne préséance à cette dernière. Il trouve en ce lieu une orchestration à sa convenance. Comme pour la musique, des mots cadencés dans une phrase lue, Arnaud démontre que le jardin se compose à l’oreille dans la lecture immédiate de l’espace.
     
(pp. 173-175)
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L'éloge des jardiniers par Patrick Scheyder

Au jardin, les artistes passent, le jardinier reste. (...)
Dans les jardins, il me semble que l'œuvre majeure est la nature, et celle de l'homme une invitée parmi elle. (p. 113)
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A présent, je cultive quelques géraniums, sur la fenêtre de ma cuisine. J'aime leur modestie. Ils éloignent les moustiques, ils foisonnent. J'en prends soin, je les arrose, je leur parle. Je leur dis, vous avez une place dans la beauté de la vie. (p. 46) - Les jardins de Michael Lonsdale
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On ne dira jamais assez combien la diversité doit aux névroses horticoles ; sans obsession accumulatrice les jardins ne serait pas des conservatoires : lieux de repli d'espèces perdues ou en voie de disparition.
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"Je n'avais pas besoin d'être dans la performance, donc je n'ai pas souffert. Si l'on est névrosé par la performance, la vie devient difficile. Selon moi, la compétition biaise l'esprit d'équilibre et de coopération."
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"[...] "Développement", est synonyme de "vision économique complètement folle de la croissance". "Durable" ne veut rien dire car rien n'est durable. Tout change tout le temps. Tout évolue. Tout se transforme. Je ne voulais pas non plus utiliser le terme "écologie" parce qu'il sème la panique. D'autant que tout le monde se battait pour s'approprier ce mot, et qu'on n'y comprenait plus rien. Je lui ai proposé le Jardin Planétaire. Il a accepté."
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Le jardin, c'est la jouissance d'un idéal. (...) le meilleur des fleurs, des fruits, le meilleur de la vue et de toutes choses sur terre... La diversité des styles et des esprits montre simplement la diversité d'expression du "meilleur". Elle montre aussi que le meilleur change avec le temps. Parfois il prend l'aspect d'une arche abritant la vie, parfois un lac où naît la vie, parfois un axe autour duquel elle s'organise. Dans tous les cas il est question de rassembler en un lieu défini l'essentiel d'un monde sur lequel l'homme exerce un contrôle et ménage ses rêves.
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L'éloge des jardiniers par Patrick Scheyder

J'ai rencontré des gens formidables, les jardiniers qui m'ont fait confiance. Eux qu'on relègue au bas de l'échelle sociale, manifestent une très vive sensibilité et n'ont pas peur de collaborer avec passion à un projet hors normes. Je les aime et j'ai compris qu'il y a un art des jardins mais aussi une philosophie humaniste du jardinier et des jardins, qui est une voie d'inspiration positive pour notre société. (p. 102)
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Le paysage est ce que l'on voit après avoir cessé de l'observer...
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N’être plus alerté que par le vent, le parfum des roses, le froissement des herbes. N’être plus attiré que par les visages, les sourires, les corps insoumis dansant dans la lumière des rues. N’être plus asservi qu’aux sens immédiats et multiples, ouverts au monde et à l’instant, résumés en un mot accablant de légèreté. Un mot singulier par le prolongement qu’un si petit nombre de syllabes laisse longuement planer, un mot sans fin, volatil et dense à la fois, retenu par les pénitents de la rigueur, libéré par les esprits solaires et par tous partagé : désir. Simplement désir.
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On voit passer des randonneurs sur n'importe quel chemin commode; ils avancent rapidement en regardant leurs pieds. Le tourisme pédestre est traversant, il pénètre les recoins du terroir avec indiscrétion. Le statut de vacancier et le balisage des chemins assurent le marcheur légal d'un droit sur l'espace d'une absolue violence. Il en use au-delà de son appétit.
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J'aime les déserts. Ce sont des lieux d'où l'homme est absent. Et quand par aventure on le rencontre, il se présente comme nulle part ailleurs: en roi humble. Disposé à son avantage - ainsi que les plantes, par l'isolement exhaussé -, régnant sur un milieu qui règne sur lui.
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Voilà bien le reproche, le fenouil souffre d'un statut libertaire qui l'exclut du mode agricole. Pousser seul est intolérable, cela pourrait nourrir des gens sans que d'autres, occupés à la rentabilité des hectares, en tirent le moindre profit.
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