Interview de Gilles Brulet sur RVVS 24/03/2012.
J’ai vu ...
A la plage j’ai vu
Une petite fille qui tenait
Un poème au bout d’une ficelle.
A la plage j’ai vu
Un vieil homme qui marchait
La tête comme une
Mouette dans les embruns du poème.
A la plage j’ai vu,
Un enfant nouveau-né
Planter la fleur de son pied
Dans le sable
Mouillé du poème.
Ouvert
Le poème n’est pas une grotte
Une tanière
Dans laquelle on se terre.
Au contraire
Le poème
Est un lieu très ouvert
Où l’on se sent heureux
Comme un après-midi à la mer.
Je cloue des consonnes
Je cloue des voyelles
Je ponce les o
Je lime les i
J’attache les l
Je scie des syllabes
Je rabote les rimes
Je bats la mesure
Regarde comme il est beau !
Ton poème.
Entre
Cueille un parfum d’œillet
Caresse l'écorce rose du frêne.
Entends l'âme du ruisselet.
Offre tes deux paumes à la pluie
Applaudis l'éclaircie
Sauve l'escargot
Des roues des autos
Tu entreras dans le poème.
Maman m'aime
M'assoit sur la balançoire
Me pousse
Très doucement
A la manière des mamans
Les arbres se balancent avec moi
La terre aussi
Ornée d'une écharpe de vent
J'entre fleur vivante
Dans la couleur du ciel
(" Maman m'aime")
l'ombre
de mon nounours
est aussi un nounours
mon nounours
ne me coupe
jamais la parole
Le tilleul
Le tilleul
De la cour d'école
Pendant les grandes vacances
Garde nos comptines.
Pour ne pas les oublier
Par jour de petit vent
Il se les répète
En tapant dans ses feuilles.
je murmure
mes plus secrets secrets
à l'oreille de mon nounours
Je vais recevoir quelques "bonjours"
veux-tu ta part de trésor ?