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Citations de Georges Bensoussan (39)


(p. 118)

La nature atypique du mouvement national juif a déterminé la singularité de ce conflit, laquelle a favorisé des schémas d'explication classiques,voire des simplifications le plus souvent inaptes à en rendre compte. C'est pourquoi il est essentiel d'en décrypter la genèse, d'interroger les certitudes des deux camps et de questionner les enjeux qui sont en cause chez chacun d'entre eux.

Si ce conflit met en scène deux nationalismes qui se disputent une même terre, il oppose aussi deux sociétés séparées par des blocages d'ordre culturel, essentiels mais le plus souvent sous-estimés. De là deux discours qui cheminent parallèlement, animés par des logiques également légitimes mais qui demeurent encore généralement ignorants l'un de l'autre.
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(p. 67)

Pour le ex-grand mufti, l'antisionisme d'Hitler est le gage d'une écoute bienveillante. Le 23 octobre 1940 Rome et Berlin publient une déclaration commune : "L'Allemagne et l'Italie reconnaissent le droit des pays arabes de résoudre la question des éléments juifs en Palestine et dans les pays arabes d'une façon conforme aux intérêts nationaux et ethniques des Arabes et à la solution de la question juive en Allemagne et en Italie.".

Dès l'orée de la guerre, l'ex-grand mufti quitte le Liban pour se réfugier en Irak, où il soutient le régime proallemand du général Al Galyani. Chassé par l'entrée des Anglais à Bagdad (juin 1941), il gagne Téhéran, transite par la Turquie (qui lui refuse l'asile politique), parvient en Italie où il rencontre le Duce le 27 octobre 1941, puis entre en Allemagne, où Hitler le reçoit le 28 novembre 1941. "La suppression du Foyer national juif fait partie de mon combat", lui déclare le Führer. Ce que le compte rendu officiel des services allemands traduit ainsi :

"La position de l'Allemagne était une guerre sans compromis contre les Juifs. Cela incluait naturellement une opposition active au Foyer national juif en Palestine, qui n'était rien d'autre qu'un centre, sous la forme d'un État, servant à l'intérêt destructrice des intérêts juifs."

De novembre 1941 à mai 1945, l'ex-grand mufti et plus d'une vingtaine de dignitaires arabes demeurent à Berlin où ils sont somptueusement logés, nourris et subventionnés par le Reich. Ils perçoivent des sommes importantes provenant majoritairement du pillage des Juifs d'Europe.
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Georges Bensoussan
C’est au nom du bien que règne aujourd’hui le mépris. Car il s’agit de mépris quand l’on refuse d’entendre la colère et le chagrin des classes populaires, toutes origines confondues, que rien ne protège de cette violence, ni les beaux quartiers, ni les écoles de l’élite, ni les professions gratifiantes. Sous l’œil des idéologues, l’antisemitismes s’est mué en troubles intercommunautaires. La langue est appauvrie pour le grand nombre. Et elle est travestie par beaucoup d’autres quand elle sert surtout à ne pas dire.
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Étreinte par un sentiment de précarité, la société juive prend conscience du caractère irréductible du refus arabe. «  les vagues et les mers tourmentées de l’islam finiront par se déchaîner, analyse en 1922 le journaliste Itamar Ben Avi. Si nous ne parvenons pas à endiguer le flot au moyen d’un accord[…],
Il nous inondera de sa colère. […] Tel-Aviv dans toute sa splendeur, nos côtes et toutes leurs beautés seront anéanties. »
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Le déni s’est nourri de la déconnexion d’une partie des élites culturelles à l’endroit d’une France qui n’est ni celle des banlieues, ni celle des centres-villes.
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"Comprendre" ne consiste pas à trouver un "sens" à Auschwitz,mais doit tendre ,au contraire,à mettre en lumiére en quoi il constitue une césure de civilisation.C'est ce que Hannah Arendt écrivait en exprimant qu"Auschwitz n'aurait pas dû se produire".Loin de concourir à la banalisation ,apprendre et comprendre entretiennent la révolte contre le crime.
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Georges Bensoussan
Le déni de réalité trouve l’une de ses sources dans le refus de toute analyse culturelle des comportements, sur-le-champ qualifiée d’essentialiste, c’est-à-dire de racisme. Mais comment comprendre la France d’aujourd’hui sans référence à l’histoire culturelle ?
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La lecture des témoignages accumulés dans cet ouvrage est éprouvante. Elle suscite stupeur, angoisse, colère, sentiment d’impuissance.
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Sur l’abandon socio-culturel et le vide politique s’est installé, consciencieusement et méthodiquement, un mouvement politico-religieux qui offrait un modèle alternatif : une contre-société. L’islam politique des Frères musulmans et des salafistes de toute obédience, tous nourris pour une grande part au lait de l’idéologie wahhabite, s’est installé massivement dans quelques quartiers de l’espace public et privé, s’imposant à terme comme l’interlocuteur de certains élus locaux dépassés ou indifférents. Leur présence a fait partir ceux qui le pouvaient. Ceux qui ne le peuvent pas doivent s’adapter aux codes sociaux imposés par cette nouvelle minorité. Quant à nos concitoyens de confession musulmane qui ne partagent pas leur vision de l’humanité, ils doivent supporter, le plus souvent en silence, la pression sociale exercée sur eux.
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Le déni de réalité est un cancer. Il peut être l’effet de choix idéologiques, pour ne pas nuire à la cause supérieure que l’on défend. C’était hier l’attitude des communistes à l’égard du stalinisme. C’est aujourd’hui celle de nombre d’antiracistes, élus, associations et médias, toujours prêts à brandir l’accusation infamante de racisme et d’« islamophobie ». Plus répandu et plus grave encore est le déni causé par la peur. Peur d’être estampillé « lepéniste, » peur de mettre de l’huile sur le feu.- Elisabeth Badinter, dans la préface
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L’islamophobie, cette « fatwa moderne », comme l’appelle ici même Waleed al-Husseini, est l’outil qui criminalise le porteur de mauvaises nouvelles pour le réduire au silence.
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Ce n’est pas en invoquant le « pas d’amalgame » sur un ton vindicatif – comme l’a fait immédiatement le gouvernement lors des attentats de janvier 2015 – qu’on empêchera les citoyens de réfléchir et d’exprimer une peur légitime face à l’islam radical. Depuis quand avoir peur d’une menace réelle est-elle du racisme ? Le racisme relève du fantasme, d’affabulations complotistes, de paranoïa collective. La peur est une réaction saine face au danger. C’est aux politiques responsables d’accompagner les citoyens pour se déprendre de leur peur, de réfléchir et d’agir pour avancer ensemble. On en est loin, compte tenu du discours culpabilisateur asséné quotidiennement aux Français.
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La France sait accueillir des populations étrangères, elle l’a fait à toutes les époques et, pour ne parler que de la République, les vagues migratoires furent nombreuses et diverses depuis 1870. Mais la France républicaine ne sait pas accueillir des communautés, elle n’a pas fondé son modèle démocratique sur le principe d’une coexistence de différentes communautés voire d’une ségrégation d’État. Elle a fondé son existence sur le principe du partage d’un intérêt commun supérieur aux intérêts particuliers, sur la liberté individuelle qui reconnaît tout au citoyen et rien au fidèle, sinon sa liberté de culte, qu’il doit exercer dans la discrétion et le respect de l’ordre public.
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Quand on essaie de se rassurer en disant « ils ne représentent qu’une minorité fanatique », on oublie que, dans l’histoire, les démocraties ont été fragilisées, voire détruites par des minorités fanatiques : les Montagnards, les bolcheviks, les nazis, les fascistes italiens, les Khmers rouges. Des poignées d’hommes au départ qui, par la terreur, la propagande et des groupes paramilitaires, ont écrasé la majorité silencieuse et pris le pouvoir.
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Je remarque que les gens ont peur. C’est là une réalité indéniable. « Maintenant, me disent certains patients, on ne peut plus rien dire. » De peur de se faire accuser de « racistes », d’« islamophobes », de « xénophobes ». Certains ont peur tout court, de cette peur que l’on peut ressentir dans un État totalitaire. « Si je dis ce que je pense, je me fais tuer/décapiter/blacklister. » Va-t-on s’inscrire dans le monde cauchemardé de George Orwell où l’on n’osera plus parler, de peur d’être éliminé ou mis au pilori par une société qui juge les propos de plus en plus sommairement, sans aucune analyse ? Cette peur n’épargne personne dans les quartiers où je travaille, elle conduit à l’autocensure, cette même autocensure que l’on retrouve dans les discours politiques, consensuels et formatés, cette autocensure qui anesthésie la presse où les sujets abordés sont les mêmes : « Il y a des méchants partout. Il ne faut pas stigmatiser ni faire d’amalgame. »
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J’ai cherché à comprendre la position des musulmans « modérés », de celles qui ne se voilent pas, de ceux qui ne portent pas la barbe ou la chemise longue, sur la pratique rigoriste de leurs coreligionnaires. Aucune critique n’est émise à leur égard. Au contraire, ils me font souvent part de leur admiration pour ces « salafis », ces personnes pieuses qui montrent l’exemple, qui ont le courage de vivre selon les principes édictés par le Prophète. À écouter ces modérés, ce sont plutôt le courage et la vertu qui manquent au plus grand nombre pour leur ressembler.
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L’attentat terroriste contre Charlie Hebdo a témoigné du profond clivage existant entre ces quartiers et le reste de la France. Les caricatures étaient unanimement condamnées. Si ceux que j’ai entendus, salafis et musulmans plus « modérés », ne cautionnaient pas la mort d’hommes, ils disaient ne pas plaindre ceux qui avaient provoqué cette réaction. Les dessinateurs de Charlie Hebdo sont perçus comme des blasphémateurs et leurs caricatures comme islamophobes. Il leur semble inconcevable que les caricatures puissent exister librement et mettent en avant le respect de l’autre.
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Lorsque la fusillade contre l’Hyper Cacher a eu lieu, une excitation s’est produite immédiatement autour d’Israël et des « intérêts juifs ». Le « coup monté » était évident : c’était là une opération du gouvernement français et du Mossad contre les musulmans. Les gens étaient électriques, comme surexcités. L’idée que la guerre était imminente, était dans tous les esprits. Guerre de qui contre qui ? Je n’ai pas eu de réponse. Sur l’objectif du Mossad non plus d’ailleurs. En revanche, il était clair pour tous que les intérêts des musulmans étaient mis en danger et que tous ces événements étaient organisés sciemment pour leur nuire. À les entendre, ils étaient les victimes de ces attentats.
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Notons qu’aux Mureaux vient de s’ouvrir une école qui porte le nom de l’un des conquérants de l’Espagne, Tariq ibn Ziyad, sans que personne ne s’en étonne. Si une école catholique décidait de s’appeler Charles Martel, nul doute que beaucoup crieraient au scandale.
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Musulmans toujours victimes, Occidentaux toujours coupables. Tel est en filigrane le message que cherchent à marteler les promoteurs de la notion d’« islamophobie ». C’est toute la contradiction mais aussi l’efficacité de ce concept que de chercher à combattre ce qu’elle considère comme une forme de racisme, en propageant un message qui l’est au moins autant. Mais c’est en fins connaisseurs de ce complexe parfois refoulé chez un certain nombre d’Occidentaux que les acteurs de l’islam politique utilisent cette stratégie : ils savent que ces derniers tiennent le racisme pour l’infamie des infamies. En les obligeant à se défendre, ils les empêchent de contre-attaquer.
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