Citations de Georges Bataille (666)
Je bois dans ta déchirure
et j'étale tes jambes nues
je les ouve comme un livre
où je lis ce qui me tue.
L’opium du peuple dans le monde actuel n’est peut-être pas tant la religion que l’ennemi accepté… Un tel monde est à la merci, il faut le savoir, de ceux qui fournissent un semblant d’issue à l’ennui. La vie humaine aspire aux passions et retrouve ses exigences.
Je mets mon vit contre ta joue
Le bout frôle ton oreille
Lèche mes bourses lentement
Ta langue est douce comme l'eau
Ta langue est crue somme une bouchère
Elle est rouge comme un gigot
Sa pointe est comme un couteau criant
Mon vit sanglote de salive
Ton derrière est ma déesse
Il s'ouvre comme ta bouche
Je l'adore comme le ciel
Je le vénère comme un feu
Je bois dans ta déchirure
J'étale tes jambes nues
Je les ouvre comme un livre
Où je lis ce qui me tue.
Ma rage d'aimer donne sur la mort comme une fenêtre sur la cour.
J'écris pour qui, entrant dans mon livre, y tomberait comme dans un trou, n'en sortirait plus...
Tu es belle comme on tue
Le coeur démesuré j'étouffe
Ton ventre est nu comme la nuit
Ma putain
Mon coeur
Je t'aime comme on chie
Trempe ton cul dans l'orage
Entouré d'éclairs
C'est la foudre qui te baise
Un fou brame dans la nuit
qui bande comme un cerf
Ô mort je suis ce cerf
Que dévorent les chiens
La mort éjacule en sang
"Mademoiselle Mon Coeur"
Le loup soupire tendrement
dormez la belle châtelaine
le loup pleurait comme un enfant
jamais vous ne saurez ma peine
le loup pleurait comme un enfant
La belle a ri de son amant
le vent gémit dans un grand chêne
le loup est mort pleurant le sang
ses os séchèrent dans la plaine
le loup est mort pleurant le sang.
Je n'ai rien à faire en ce monde
sinon de brûler
je t'aime à en mourir
ton absence de repos
un vent siffle dans ma tête
tu es malade d'avoir ri
tu me fuis pour un vide amer
qui te déchire le cœur
déchire moi si tu veux
mes yeux te trouvent dans la nuit
brûlés de fièvre.
"La volonté d'échapper à l'apparence aboutit à changer d'apparence."
Un soir, à la lumière du gaz, j'avais levé mon pupitre devant moi. Personne ne pouvait me voir. J'avais saisi mon porte-plume, le tenant, dans le poing droit fermé, comme un couteau, je me donnai de grands coups de plume d'acier sur le dos de la main gauche et sur l'avant-bras. Pour voir... Pour voir, et encore : Je voulais m'endurcir contre la douleur. Je m'étais fait un certain nombre de blessures sales, moins rouges que noirâtres (à cause de l'encre). Ces petites blessures avaient la forme d'un croissant, qui avait en coupe la forme de la plume.
Par la violence du dépassement, je saisis, dans le désordre de mes rires et de mes sanglots, dans l'excès des transports qui me brisent, la similitude de l'horreur et d'une volupté qui m’excède, de la douleur finale et d'une insupportable joie !
Je m'étonne de tomber dans l'angoisse et pourtant ! Je ne cesse de jouer : c'est la condition de l'ivresse du cœur. Mais c'est mesurer le fond nauséeux des choses : jouer c'est frôler la limite, aller le plus loin possible et vivre sur un bord d'abîme !
A d’autres l’univers paraît honnête. Il semble honnête aux honnêtes gens parce qu’ils ont des yeux châtrés. C’est pourquoi ils craignent l’obscénité. Ils n’éprouvent aucune angoisse s’ils entendent le cri du coq ou s’ils découvrent le ciel étoilé. En général, on goûte les « plaisirs de la chair » à la condition qu’ils soient fades.
Mais, dés lors, il n’était plus de doute : je n’aimais pas ce qu’on nomme « les plaisirs de la chair », en effet parce qu’ils sont fades. J’aimais ce que l’on tient pour « sale ». Je n’étais nullement satisfait, au contraire, par la débauche habituelle, parce qu’elle salit seulement la débauche et, de toute façon, laisse intacte une essence élevée et parfaitement pure. La débauche que je connais souille non seulement mon corps et mes pensées mais tout ce que j’imagine devant elle et surtout l’univers étoilé…
L'angoisse suppose le désir de communiquer.
Le vent du dehors écrit ce livre.
DIEU est l'horreur en moi de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui sera si HORRIBLE qu'à tout prix je devrais nier et crier à toute force que je nie que cela fut, que cela est ou que cela sera, mais je mentirai.
Je ne cessai d'adorer ma mère et de la vénérer comme une sainte. Cette vénération, j'admettais que je n'avais plus de raison de l'avoir, mais jamais je ne pus m'en défendre. Ainsi vivais-je en un tourment que rien ne pouvais apaiser, dont seul me sortiraient la mort et le malheur définitif. Que je cède à l'horreur de la débauche où je savais maintenant que ma mère se complaisait, aussitôt le respect que j'avais d'elle faisait de moi-même et non d'elle un objet d'horreur. A peine revenais-je à la vénération, je devais me dire à n'en pas douter que sa débauche me donnait la nausée.
Mais j'ignorais quand elle sortit, et que je dus me dire où elle courait, le piège infernal qu'elle m'avait tendu. je le compris beaucoup plus tard. Alors dans le fond de la corruption et de la terreur, je ne cessai pas de l'aimer : j'entrai dans ce délire où il me sembla me perdre en DIEU.
![Georges Bataille](/users/avt_fd_2671.jpg)
Elle avait les bas de soie noire montant au-dessus du genou. Je n'avais pu encore la voir jusqu'au cul (ce nom que j'employais avec Simone me paraissait le plus joli des noms du sexe). J'imaginais seulement que, soulevant le tablier, je verrai nu son derrière.
Il y avait dans le couloir une assiette de lait destinée au chat.
-Les assiettes, c'est fait pour s'asseoir, dit Simone. Paries-tu? Je m'assois dans l'assiette.
-Je parie que tu n'oses pas, répondis-je sans souffle.
Il faisait chaud. Simone mit l'assiette sur un petit banc, s'installa devant moi et, sans quitter mes yeux, s'assit et trempa son derrière dans le lait. Je restai quelques temps immobile. le sang à la tête et tremblant, tandis qu'elle regardait ma verge tendre ma culotte.
Je me couchai à ses pieds. Elle ne bougeait plus ; pour la première fois, je vis sa "chair rose et noire" baignant dans le lait blanc. Nous restâmes longtemps immobiles, aussi rouges l'un que l'autre.
Elle se leva soudain : le lait coula jusqu'à ses bas sur les cuisses. Elle s'essuya avec son mouchoir, debout par-dessus ma tête, un pied sur le petit banc. Je me frottais la verge en m'agitant sur le sol. Nous arrivâmes à la jouissance au même instant, sans nous être touchés l'un l'autre. cependant, quand sa mère rentra, m'asseyant sur le fauteuil bas, je profitai d'un moment où la jeune fille se blottit dans les bras maternels : je soulevai sans être vu le tablier, passant la main entre les cuisses chaudes.
Je rentrais chez moi en courant, avide de me branler encore. Le lendemain j'avais les yeux cernes. Simone me dévisagea, cachant sa tête contre mon épaule et me dit : je ne veux plus que tu te branles sans moi.
Je pense comme une fille enlève sa robe
(Celui ci est soft)
L'image la plus simple de la vie organique unie à la rotation est la marée.
Du mouvement de la mer, coït uniforme de la terre avec la lune, procède le coït polymorphe et organique de la terre et du soleil.
Mais la première forme de l'amour solaire est un nuage qui s'élève au-dessus de l'élément liquide.
Le nuage érotique devient parfois orage et retombe vers la terre sous forme de pluie pendant que la foudre défonce les couches de l'atmosphère.
La pluie se redresse aussitôt sous forme de plante immobile.