C’est par un soir de juillet 18**, à East D***, jolie petite ville d’est-Anglie que j’ai vu le jour. Mon père était cornouillais et, à ce que j’ai pu l’entendre dire, le plus jeune de sept frères. Il sortait d’une famille de gentilshommes ou, diraient certains, de gentillâtres, car ils n’étaient pas très riches : ils possédaient pourtant des armoiries et vivaient sur leur domaine en un lieu appelé Tredinnock, ce qui signifie “la maison sur la colline” – laquelle maison, avec les terres environnantes, leur appartenait depuis des temps immémoriaux. Je donne tous ces détails afin que le lecteur comprenne d’entrée que je ne suis pas tout à fait d’origine basse et plébéienne. L’époque actuelle étant très aristocratique, je suis convaincu que le public me lira avec plus d’appétit s’il sait que je suis gentillâtre avec du sang cornique dans les veine, et d’une famille vivant sur ses terres en un lieu qui porte un nom celtique signifiant “maison sur la colline” ou plus exactement “la maison sur la butte”.
Mon père était ce qu’on appelle un enfant posthume – en d’autres termes, pour avoir quitté ce monde quelques mois avant la naissance de son dernier fils, le gentillâtre qui l’engendra n’eut jamais la satisfaction d’appeler sur lui la bénédiction du Seigneur. Si l’enfant ne connut donc jamais la sollicitude paternelle, il fut parfaitement élevé par sa mère dont il était le préféré, à tel point même que se frères, dont le plus jeune était bien plus âgé que lui, le jalousaient quelque peu ; mais je n’ai jamais entendu qu’ils aient fait preuve de réelle méchanceté à son égard.
La traduction n'est au mieux qu'un écho.