Gaëlle de Malglaive

Biographie :

Comment devient-on créatrice lumière ? « Après mon Deug de philo, je voulais être comédienne et jouer du Claudel, sinon rien... Je me suis tourné vers les autres métiers du spectacle et j'ai choisi, par élimination, la création lumière », définit Gaëlle de Malglaive, avec un débit haché et des mots choisis.

« J'ai persécuté Jacques Roverolis, que je considérais comme le plus grand créateur lumière de la profession, jusqu'à ce qu'il me propose de travailler avec lui », sourit-elle. Elle conserve de ces quatre années d'apprentissage le souvenir d'un maître « comme les maîtres de la peinture. Il m'a appris à me fier à mon instinct ».

Gaëlle de Malglaive décide de voler ensuite de ses propres ailes. « Jean-Michel Dupuis m'a demandé de faire les éclairages de Molly Bloom, avec Hélène Vincent, à Angers. » Elle repère sur la scène des petites fissures... Qu'elle décide d'éclairer avec 40 petits projecteurs. « Je suis comme un cuisinier qui fait son marché. Tout est basé sur mon instinct et l'écoute de ce qui est raconté sur scène », définit-elle.

De Calogero au spectacle pour enfants Scooby-Doo, en passant par François Morel ou La Nuit des Rois ¯ pour ne citer que ses plus récentes créations parmi les 500 qui jalonnent sa carrière ¯ elle propose une approche très picturale de la lumière, préférant transcender la réalité. « Ce qui compte, c'est l'émotion. J'aime bien casser tout, en jouant sur l'asymétrie. »

Son travail sur La Nuit des Rois, couronné par un Molière, consacre aussi une longue complicité avec Nicolas Briançon. « La première fois que l'on s'est rencontré, nous étions tous les deux assistants. On était un peu jeunes chiens fous. On se cherchait, on s'est engueulés. Un an après, il m'a rappelé en me disant : « Je sais que tu n'as plus envie de travailler avec moi, mais moi, si. » »

Depuis, Gaëlle de Malglaive est de toutes les aventures initiées par Nicolas Briançon. « On travaille en confiance absolue. Nicolas, c'est ma famille. Il est d'une grande fidélité. Avec La Nuit des Rois, il a créé une espèce de troupe dans l'esprit de Jean Vilar. Quand j'ai reçu mon Molière, je suis allée l'embrasser. »