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Citation de VALENTYNE


Lazare s’engage plus profondément dans la venelle. Odeur de vidange et de fruits pourris, d’huile rance. Flaques gluantes qui font crisser les semelles. Culs d’usines, entrepôts et garages, camions à la benne vide, rouille, souillures. Il croise un palefrenier en train de fouiller dans les appétissantes. Son cheval se tient, patient, à ses côtés ; la charrette est comble d’ordures. Le guenillou. C’est ce qu’il a répondu l’hiver dernier au médecin de la clinique qui lui demandait quel était son plus ancien souvenir, à lui Lazare. Le guenillou. La fois qu’il avait été écrasé par le cheval du guenillou. Il avait cinq ans. Il y avait les taches rouges des salicaires, de l’autre côté du chemin, qui l’appelaient comme un chœur d’anges. Sa mère eut un moment de distraction et le petit Lazare se précipita en riant vers les fleurs. Le cheval arriva en trombe, fracassant, occupant tout l’espace. Lazare ressentit ce que doit ressentir une alouette qui s’écrase contre une vitre. Il eut la clavicule cassée, les jambes rompues. Il s’évanouit en éprouvant une sensation d’une extraordinaire intensité, comme s’il venait d’être foudroyé de bonheur.
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