Édimbourg, début du XXe siècle. Charles Hamilton a tout pour être heureux : un confort financier qui le met à l'abri du besoin, des nuits bien remplies et des journées oisives. Et pourtant
En s'inspirant de l'histoire (réelle) de Charles Hamilton et de son « ermite ornemental », Gabrielle Piquet traque des maux bien modernes recherche d'un bien-être perpétuel, positivisme à tout crin et nous interroge sur cette dictature du bonheur qui voudrait éradiquer de nos vies toute forme d'aspérité, comme si la vie ne pouvait être que réjouissance et béatitude.
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"Il m'avait toujours parlé comme à un adulte, et il n'y a pas de désir de gosse plus fort que celui-là."
Avec le temps, j'ai pris le silence de ma mère au sujet d'Henry [mon père] comme le signe d'une douleur mal digérée. La souffrance reste là, tapie dans un coin du ventre, muette. Si on lui redonnait de la voix, elle crierait si fort que la vie à venir ne serait plus qu'un murmure inaudible, vain. (p.88)
[le peintre] "Il faudrait peindre sur les murs! On verrait partout les misères de la ville. Voilà qui remettrait les yeux en face des trous à bien des égarés. J'ai de moins en moins de patience. Ils sont nombreux à vivre ainsi, aveugles et sourds... des êtres dont on bourre l'esprit dès l'enfance, qui reçoivent sans broncher dans leurs yeux le sable qu'on leur jette... et qui depuis toujours exécutent en silence les ordres donnés. Ils sont faits de ce bois-là, ceux qui viennent noyer les grèves dans le sang. Ils jurent fidélité à leur chef... "Chef, ordonne, nous te suivons. " "J'ai quitté l'uniforme, mais je reste soldat, quoi qu'il advienne. " ... et ne posent jamais de questions. "Nous n'agissons pas, les choses agissent en nous." "Je n'obéis qu'au chef et à Dieu." "Nous sommes une bande de gladiateurs... ...et nous perçons au travers de la masse un passage vers un idéal nouveau." Ce sera très difficile. Ils donneront des coups, encore et encore. La situation est devenue intenable... On ne peut plus se promener dans les nuages. Quelques cercles commencent à se former. Rose, ce qui se passe, ça ne ressemble pas à un lent mouvement, non, c'est... ...une éruption volcanique, une bombe en train d'exploser! C'est... aussi révolutionnaire qu'une nonne en train de se déshabiller!"
(...) tu as une belle écriture. Plus tard, il faut que tu fasses de la littérature ! Mais il ne faudra pas te décourager. On te traitera de fou ou de crève-la-faim. Dans ce monde, on admire les grands hommes quand ils sont au sommet... on applaudit leur arrivée mais ils sont seuls au départ !
Mais l'écrivain qui veut le lecteur est-il plus fou que le médecin qui souhaite le malade ? (p.34)
(...) quand Rose se met en colère, on ne trouve plus rien à dire. Elle dit qu'avant [la mort de sa mère] elle ne connaissait pas ce sentiment, qu'elle est parfois comme possédée par quelque chose qui semble venir de très loin et qu'elle essaie d'étouffer... en vain. (p.52)
Je ne suis pas vulgaire, je suis grossière...Rien à voir.
Je suis journaliste pour une petite radio parisienne qui n'a même pas de nom. [...] Imaginez-moi, Alain Le Guirrec, passant mon temps à faire causer des semi-vedettes aussi vides que leur agenda.
Le misanthrope est celui qui reproche aux hommes d'être ce qu'il est.
Personne en ce bas-monde n'aura rien vu de tel !
Etienne Ferré, c'était le client banal.
On arrive avec une envie folle de faire la fête et on repart avec la honte aux yeux.