- A Rome on se lie très vite en amitié, Mister Sackville, c'est le climat... La splendeur du soleil est propice à l'intimité des corps et des esprits...
- La splendeur du soleil peut-elle justifier vos mensonges ?
- Ce David Fielding vous a demandé de l'emmener à la soirée de la comtessa n'est-ce pas ?... Et pour ce petit service, combien vous a-t-il payé ?
- Elles vous disent tout, vos cartes ? Et hier à la Haye, quand vous avez perdu au poker ?
- Ça n'a rien à voir ! Je suis tombé sur un tricheur professionnel !
- J'oubliais ! Vous, vous n'êtes qu'un tricheur amateur...
- Là n'est pas la question ! Mais un tricheur professionnel doit respecter certaines règles de base...
- Oui... c'est une question d'honnêteté !
- Vous avez quartier libre mon cher... Je sais que vous avez vécu ici... Vous devez avoir envie de parcourir les rues de Dartmouth...
- Merci, monsieur le ministre... Je vous retrouverai pour le thé.
- Pourquoi sommes-nous rongés à ce point par le passé et l'avenir, cher Anton ?
- L'un pourtant a disparu et l'autre n'existe par encore...
Biarritz !! Mon enfer commence …je me demande ce que ta sœur et toi trouvez à cette ville, Victor…
Voyons, Edwin, quel ingrat tu fais ! Biarritz est un endroit merveilleux…
Cela fait huit ans que nous sommes mariés et je ne comprends toujours pas le plaisir que l’on peut éprouver à se retrouver au milieu de tous ces mondains…
Je ne supporte plus ces histoires entre femmes du monde, ministres et princesses d’opérette. Ces gens n’ont vraiment rien d’autres à faire.
Allons, cher beau-frère….tu sais bien que ça n’est pas le genre des Sackville. Nos parents ont acheté une maison ici, il y a 20 ans…Helen et moi aimons y retrouver nos souvenirs d’enfance...
Mais la méfiance n'est-elle pas une qualité dans notre métier ?
Et ce proverbe égyptien nous va comme un gant : "Tends-lui la main, mais compte toujours tes doigts en le quittant !"...
1918, près de la frontière Hollando-prussienne
Anton :
Pardon …
Sir, les boches sont dans le train !
Victor Sackville :
Rein de plus normal, Anton. Nous allons franchir la frontière !
Et cessez de m’appeler « Sir » !
Anton :
Ce n’est pas normal ! On est encore en Hollande, tout de même ! En pays neutre !
Victor Sackville :
Cessez de vous inquiéter, Anton. Nous disposons d’une couverture parfaite !
Edgar :
Ma mission touche à sa fin…, et la vôtre aussi…vous avez chaperonné les charmants enfants du professeur, n’est-ce pas ?
Victor Sackville :
J’en ai bien l’impression…cette nuit à bord du train a été fertile en … »illusions » plutôt qu’en véritables émotions …
Edgar :
Sauf pour un imbécile d’allemand qui croyait pouvoir doubler tout le monde…à présent, il a disparu : il a été le dindon de la farce…
Victor Sackville :
Il a disparu, en effet…Mais vous disiez que votre mission était terminée…expliquez-moi !
Edgar :
Vous voyez cette encoche dans le cuir …le professeur qui a su conquérir l’affection de Boris (le tigre), y a placé lui-même le document d’une extrême valeur qui se retrouvera dans quelques heures en sureté dans…votre pays …
Le poète dit que le peuple catalan doit reconquérir son royaume...même au prix du sang !
La nonne :
Jésus, Marie, Joseph, Ayez pitié de moi, c’est …c’est …
Victor Sackville :
Que se passe-t-il, ma sœur ?
La nonne :
C’est affreux ! C’est…c’est sœur Edmée ! Ces monstres l’ont assassinée car elle connaissait leur secret ! Il n’y a pas de doute, c’était une espionne !
Victor Sackville :
Je comprends tout, maintenant ! Ces forbans imprimaient clandestinement à la fabrique de fausses livres sterling probablement destinées aux services secrets allemands !