G. Maymac

Ainsi, au commencement du mois de juin 1429, Jeanne d’Arc quitte la ville de Selles-sur-Cher et se dirige sur Romorantin avec l’avant-garde de l’armée royale qui doit conduire le roi de France de triomphes en triomphes jusqu’à la ville de Reims où il sera sacré.
Je la vis, dit Guy de Laval, monter à cheval, armée tout en blanc, sauf la tête, une petite hache en sa main, sur un grand coursier noir. Un gracieux page porte son étendard déployé. Les habitants de Romorantin, si rudement éprouvés depuis de longues années par les incursions des Anglais, reçurent avec enthousiasme la grande libératrice, l’ange de la France !
Là, comme dans toutes les villes et bourgades qui se trouvaient sur le chemin de Jeanne ce fut comme une adoration, elle ne savait comment s’en défendre. On se jetait aux pieds de son cheval, on baisait ses mains et ses pieds.
Longtemps nos ancêtres conservèrent le souvenir de ce grand événement, qu’ils regardaient comme l’un des plus glorieux de leur histoire. (2ème partie du livre – p. 33)