– Je crois que je comprends pourquoi vous aimez voler dans cette région, ajouta-t-elle. On se sent comme un oiseau.
Il lui jeta un regard surpris.
– C'est vrai ; vous avez raison, c'est pour cela que j'aime voler. Mais je suis encore plus proche de l'oiseau quand je fais de la chute libre.
– Vous voulez dire du parachute ?
– Pas tout à fait. Vous ne vous contentez pas de sauter d'un avion et de tirer sur un cordon. Les premières centaines de mètres se font sans le parachute. Pendant que vous tombez, vous vous mouvez en tous sens. On dirait un ballet dans le ciel. C'est une sensation indescriptible. On se sent libre.
– Ce doit être très dangereux, remarqua-t-elle.
– Oui, très... On joue avec la mort. On peut même être fasciné par ce sentiment intense de liberté au point d'oublier de tirer sur le cordon et d'ouvrir le parachute.
– Cela vous est-il arrivé ?
– Plusieurs fois. J'ai attendu jusqu'au dernier instant, pour voir ce qu'il se passerait si je ne faisais rien ; mais à chaque fois j'ai reculé devant la mort.
à la claire fontaine
m'en allant me promener,
j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis baigné
il y a longtemps que je t'aime,
jamais je ne t'oublierais