Fiona Bégot

Chapitre 2 :
Benjamin
«… Bombant le torse, je lui adresse un sourire charmeur et un regard langoureux, persuadé qu’elle va mordre à l’hameçon…
– Ce n’est pas grave, m’excuse-t-elle.
J’en oublie aussitôt la perfection de sa dentition. Je rêve, ou elle me pardonne un incident qui est autant sa faute que la mienne ?
– Pourquoi j’ai l’impression que vous rejetez la faute sur moi ?
Elle hausse ses sourcils bruns et me répond d’un ton glacial :
– Parce que c’est le cas. Que je sache, ce n’est pas moi qui courais dans les escaliers.
Quel toupet !
Irrité, je rétorque aussi sec :
– Peut-être que si vous aviez tendu l’oreille et été plus attentive, il n’y aurait pas eu de collision.
– Peut-être que si vous étiez moins narcissique, vous prêteriez plus attention aux autres.
Sidéré, je lui lance un regard mauvais et croise les bras sur mon torse.
Elle va voir de quoi je me mêle, celle-là !
Je m’apprête à lui sortir une repartie cinglante, mais la peste me coupe l’herbe sous le pied :
– Si vous voulez bien m’excuser, j’ai d’autres chats à fouetter…
Et elle s’en va, sans autre forme de procès.
Moi qui la trouvais séduisante et qui m’apprêtais à la charmer… »

Chapitre 3 :
Gabriella
«… – C’est une chatte, me corrige-t-il en me regardant avec mépris.
Même dédaigneux, son visage est toujours aussi parfait. Son regard ténébreux, ses pommettes saillantes et ses lèvres fines ajoutent à son charme. Injuste vie…
– Eh bien, avec les chattes non plus, vous ne savez pas y faire alors.
Et bim ! J’ai conscience que ma phrase peut être interprétée à double sens, sauf que je m’en fiche. Mon seul objectif à l’heure actuelle est de lui montrer que je ne compte pas me laisser faire face à ses sournoiseries.
– Détrompez-vous, me corrige-t-il en me scrutant avec ses yeux perçants.
Son regard est éloquent. Il ne fait pas allusion à son animal de compagnie. J’en ai des frissons qui me parcourent l’échine. Suis-je en manque à ce point-là ? Ce mec est un CONNARD ! …»