Cela voudrait dire qu'il s'est instauré une confiance fragile entre l'homme et l'animal sauvage. Une confiance qui briserait pour quelques instants les barrières entre notre confortable société de consommation, notre fausse idée du bonheur, et l'état sauvage, la liberté à laquelle nous aspirons tous, consciemment ou inconsciemment, à un degré plus ou moins fort. Nous avons besoin d'une telle confiance. Pouvoir côtoyer un animal sans le faire fuir est tellement réconfortant, on se sent accepté. J'aimerais tant obtenir une telle confiance de l'ours. Mais l'ours est un animal si solitaire et nous l'avons tellement persécuté. L'ours n'est pas bête. Il a de la mémoire. J'espère seulement qu'il n'est pas trop rancunier.