Eduquez un garçon et vous éduquez un individu; éduquez une fille et vous éduquez une famille et une nation.
Devise attribuée à James Emman Kwegyir Aggrey
Dans une société médiévale patriarcale, les femmes ont rarement la parole. La première écrivaine de langue française à vivre de sa plume, Christine de Pizan, n'apparaîtra qu'au XIV siècle. Veuve de 26 ans avec trois enfants à charge, la jeune femme choisit de subvenir aux besoins de sa famille à travers l'écriture plutôt que de se remarier.
Le XII siècle voit apparaître un mouvement religieux laïque tombé dans l'oubli aujourd'hui, mais qui ne manque pas de frapper par sa modernité. Les béguines, des femmes célibataires, veuves, mariées ou non, se rassemblent dans des communautés ouvertes, avec pour seul règle la liberté et l'affranchissement de toute autorité masculine: ni père, ni mari, ni prêtre, ni abbé. Une indépendance presque unique à l'époque, et qui fait grincer des dents.
Béguine à Gand puis à Courtrai, Marcella Pattyn voue son existence à la prière, au service, au travail manuel et à la musique avant de prendre sa retraite en 2008, à l'âge de 87 ans. À sa mort, le 14 avril 2013, s'est éteint la dernière béguine au monde.
Schiphra et Pua, deux sages-femmes dont nous ne savons rien, si ce n'est qu'elles occupent une position suffisamment élevée dans la profession pour que le pharaon en personne s'adresse directement à elle. Cela semble un détail: ce n'en est pas un.
Dans les musées, dans les théâtres, dans les livres sur nos étagères, c'est la même chose: les hommes sont sujets, les femmes objets. Muses, héroïnes, fantasmées ou stéréotypées, destinées à être regardées, admirées, mais rarement écoutées.
Il y a le football et le football féminin. Le tennis et le tennis féminin.