Pour la sortie de « Bleu de Lune », 2e tome du roman daventure lauréat du prix « 20 Minutes », le président du jury Maxime Chattam sest entretenu avec lautrice, Estelle Tolliac.
Encore quelques heures, se disait-il, et je toucherai enfin au but. Tenir, je dois tenir, se chantait-il intérieurement. Tenir pour mon roi Arestion, pour mon royaume chéri de Corélie, si loin, désormais. Tenir, pour honorer ma famille, tenir, pour revoir un jour ma belle cité de Parminga, rutilante, étincelant sous le soleil de mai.
Ce roman est une belle découverte. Il raconte le voyage palpitant de Vyperine, jeune fille élevée dans un couvent où se cache une mystérieuse pensionnaire, et de Drachniel, chevalier envoyé par le roi pour escorter son épouse. Cette dernière est la dernière survivante de son peuple, l'O'haï, que nul ne doit voir ni entendre. Ols sont poursuivis par les Antharites, un peuple où la cécité est considérée comme une qualité.
Le style en est plaisant, l'univers, dépaysant. Les Antharites sont des antagonistes originaux. Le mystère qui plane autour de l'O'haï est bien mis en place, on brûle d'en savoir plus sur elle.
J'ai trouvé un peu dommage que Drachniel de Varn, personnage sur lequel s'ouvre le roman, s'efface autant par la suite alors qu'on s'attend à le voir étoffer davantage, puisque c'est le premier dont on parle. Les compagnons qui rejoignent l'aventure en cours de route ont plus d'épaisseur que lui, en particulier Zar. Le personnage de Vyperine, en revanche, est bien développé. C'est d'ailleurs de son point de vue que le voyage truffé d'embûches sera conté.
Dans l'ensemble, c'est un roman très agréable à lire - que dis-je, à dévorer. Et la suite est encore plus addictive.
Je crois réellement que le mirage de la paix, dans lequel nous avons vécu, depuis la fin de la Guerre Noire, se trouble à nouveau. Peut-être qu'en ce monde de vice et de barbarie, une poignée de jeunes innocents peut seule triompher du danger… Plus que jamais, l'avenir appartient à la jeunesse..
Ils sont là. Je le sais. Ils ne nous laisseront pas partir. Dans mon bras replié dort la Destinée. Elle serre tendrement son petit poing autour de mon doigt. Contre elle se trouve le hochet en bois-de-cœur que je lui ai sculpté. Toujours, les hurlements. J’entrevois le feu. Je perçois la rage.
-Savez vous que les humains dégagent une odeur très particulière quand ils ont peur ? Vos gens savent qu'ils vont mourrir...
Quel fumet exquis !
Du haut de son cheval noir, le prince antharite ressemblait à un gourmet à qui l'on vient de promettre un festin raffiné.
Elle était sa morsure et son baume, sa brûlure et son eau fraîche.
« Elle ignorera qui elle est et d’où elle vient. » Règle 5 du Codex de l’O’haï