"Observez-moi, debout contre le mur de ce bel appartement : crispée dans mes gestes, timide dans mes mots. L’atmosphère est feutrée, la lumière éteinte, l’alcool circule à foison. Clara dépose sur la table un grand bol de chips, distribue des bonbons, Haribo gélatineux en forme d’animaux. Ma bouche est sèche et je vacille sur mes petits talons. La musique résonne. Les morceaux s’enchaînent, je connais les airs, fredonne les paroles."
[Nouvelle Vanille, Suzanne Azmayesh, dans Le désir au féminin, ouvrage collectif, Ramsay, 2022]
Quand mes paupières s’ouvrent, je vois cette fille. Une inconnue. La seule que je n’ai jamais croisée, dont les traits me sont étrangers. Je la trouve jolie. Ou non, pas tout à fait, ce n’est pas vrai, jolie n’est pas le mot. Cette fille a un truc, cette séduction singulière qui rend certaines personnes si uniques. Un charme en dehors du registre esthétique."
[Nouvelle Vanille, Suzanne Azmayesh, dans Le Désir au féminin, Ramsay, 2022]
"Tout chez elle est à la fois bouleversant et imparfait. Je pense, Ma mère la
trouverait vulgaire. En persan, c’est sûr, pour la décrire elle emploierait le mot « jelf ». Jelf, c’est vulgaire en pire. Une seule syllabe, mais des litres de mépris, une charge de violence comme seul le persan les exprime."
[Nouvelle Vanille, Suzanne Azmayesh, dans Le Désir au féminin, Ramsay, 2022]