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Citations de Emmanuel Roblès (141)


MONTSERRAT : Il est jeune, Izquierdo ! Il a à peine vécu ! Épargne-le !
IZQUIERDO : Tu m'étonnes de plus en plus ! Il faut admettre que la mort de Ricardo, qui a vingt ans, t'émeut davantage que celle du potier, par exemple, qui en avait cinquante ! C'est cela ?... Ce qui revient à dire que tu choisis de sauver un homme de préférence selon le temps qui lui reste à vivre ! En somme, il y a dans ton choix un côté mathématique !

Acte III, Scène 5.
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MONTSERRAT : C'est vrai. Tout cela est vrai. Chacun de vous a sa vérité qu'il défend, et sa vie, et ce qui est plus important que sa vie. Mais Bolivar reste le dernier, le seul espoir désormais pour les Vénézuéliens de se libérer des Espagnols ! Si je livre Bolivar, ce n'est pas Bolivar seul que je livre, mais la liberté, la vie de plusieurs millions d'hommes !

Acte II, Scène 1.
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IZQUIERDO : Montserrat, crois-tu à la résurrection de Lazare ?
MONTSERRAT : Oui.
IZQUIERDO : À Lazare, tout puant dans ses bandelettes, au bout de quatre jours et se levant de sa tombe à la voix du Seigneur ?
MONTSERRAT : Oui.
IZQUIERDO : Montserrat ! tu crois que Dieu, un jour, refera des hommes de ces misérables paquets de chairs qui sont jetés là-bas et qui commenceront dès ce soir à pourrir ? Mais ne comprends-tu pas que tout finit devant ce mur, qu'il n'y a plus rien après ce mur et que, s'il y a quelque chose, c'est l'éternelle indifférence des pierres, le silence infini des espaces !

Acte III, Scène 3.
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IZQUIERDO : Mais c'est très bien ! Je sais que vous n'avez rien fait. C'est pour cela que vous êtes ici. Vous êtes innocents ! Vous êtes coupables... d'innocence.

Acte I, Scène 10.
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LE COMÉDIEN : Mais pourquoi ? pourquoi ? Tu es un traitre, alors ? Tu trahis le Roi ! Tu fais cause commune avec les rebelles ? Pourquoi ?
MONTSERRAT : Parce que... je suis avec vous !
LE MARCHAND : Qu'appelles-tu : être avec nous ?
MONTSERRAT : Je suis avec vous contre les miens, contre leur oppression, leurs violences, contre cette manière terrifiante qu'ils ont de nier les hommes... Vous le voyez bien que, pour eux, la vie humaine, la dignité humaine ne comptent pas !

Acte II, Scène 1.
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MONTSERRAT : Les Espagnols ne vous considèrent pas comme des hommes ! Mais comme des animaux, des êtres inférieurs qu'on peut, qu'il faut exterminer ! Tant d'horreurs, tant de bestialités ne vous révoltent-elles pas ? Ne peuvent-elles suffire à vous soulever contre ces brutes jusqu'au dernier sacrifice ?

Acte II, Scène 1.
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IZQUIERDO : Écoute-moi. Six personnes vont être enfermées ici, dans cette salle, avec toi. Des gens pris au hasard, dans la rue. Des innocents, Montserrat ! des hommes et des femmes de ce peuple que tu aimes plus que ton drapeau. Dans une heure, si tu n'as pas dénoncé l'endroit précis où se cache Bolivar, ils seront fusillés !

Acte I, Scène 7.
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IZQUIERDO : Les grands principes sont comme les grands cataclysmes. Ils font toujours une effroyable consommation de créatures !...

Acte III, Scène 4.
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ANTONANZAS : J'aime encore mieux faire la guerre que crever d'ennui dans ce pays où l'on ne voit pas une seule jolie fille...
MORALÈS : Tu exagères. Pas une seule jolie fille ? À Siquisèque, quand nous avons pris la ville, mon bataillon n'a laissé vivants que dix-neuf habitants. Dix-neuf femmes ! Des jeunes, bien entendu ! C'était contraire aux ordres du général, qui avait exigé que l'on exterminât jusqu'aux nouveau-nés. Mais nous avons, pour nous, gardés les belles, et je vous jure qu'il y en avait de divines !

Acte I, Scène 1.
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LE POTIER : J'ai cinq enfants, monsieur l'officier...
IZQUIERDO : Mon cher, tu ne vas t'imaginer aussi que, parce que tu as fait cinq enfants à ta femme, tu as droit à l'immortalité, non ?
LE POTIER : Mais quel crime ai-je commis ? Que me reprochez-vous ? Pour condamner à mort quelqu'un, il faut qu'il ait commis un forfait ? Monsieur l'officier, je vous jure...
IZQUIERDO : Tu m'agaces. Premièrement, pour mourir, ce n'est pas vrai, il n'est pas nécessaire d'avoir commis un crime. Tu en as la preuve. D'ailleurs, quand un brave homme meurt bêtement d'une maladie, personne ne songe à protester contre la volonté de Dieu. On se résigne...

Acte II, Scène 3.
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IZQUIERDO : Crois-tu que ce soit vraiment si important, la liberté, pour quelques millions d'Indiens à demi abrutis et de Nègres pouilleux ? Pour ce qu'ils en feraient, de leur liberté !...

Acte III, Scène 8.
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Il s'était senti pauvre, de la pauvreté de ces plantes qui vivent au ras du sol sur une terre caillouteuse.
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L'un de mes agresseurs me poussa brutalement dans la pièce. La porte claqua derrière moi et je sursautais. Je faillis même me retourner. Comme je restais près de l'entrée à me frotter les poignets, d'une bourrade on me fit avancer jusque devant le bureau. Alors je vis Almaro. Il me regardait fixement, accoudé sur l'écritoire, le porte plume levé. Je le reconnaissais bien. Il avait grossi. La lumière de la lampe à globe vert lui donnait un teint de malade, lui mettait des taches d'ombre sur le nez, le front, lui composait un masque dont les yeux durs et brillants me fascinaient. Sous cet éclairage, ils m'apparaissaient soudain comme détachés de la tête, libres, semblables à ces yeux de verre à la devanture d'un opticien qui me troublaient toujours.
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On peut sacrifier, à la libération d’un peuple qu’on aime et qui souffre, plus que sa vie…
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Las et désespéré il se hâta vers la maison de Clara, vers Clara, ce refuge.
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IZQUIERDO : Deux millions ? (Un temps.) Non... Pas extraordinaire ! Je t'assure que je me sens capable d'exterminer tes deux millions de Vénézuéliens. Ce serait question de temps et de patience. Il faudrait qu'on me fournisse une longueur de corde suffisante pour économiser les balles. Sans quoi, je ne vois pas où serait la difficulté... Non. Je ne vois vraiment pas... Et je te signale ces cabanes de bois, faciles à construire, dans lesquelles on peut griller jusqu'à cent cinquante condamnés à la fois !

MONTSERRAT : Canaille !

IZQUIERDO : Mais pourquoi ? Quand l'église a voulu extirper l'hérésie en Espagne, elle a fait mourir autant d'hérétiques que cela lui a paru nécessaire... Et tu sais qu'elle a réussi.

MONTSERRAT : Elle a tué les hérétiques. Pas l'hérésie.

(Acte III, Scène 8)
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IZQUIERDO
Ce n'était pas l'avis des otages de tout à l'heure. Ils étaient presque tous bien convaincus qu'on les assassinait gratuitement. Que ceux-tu ? Il y a des gens sans orgueil qui se résignent à végéter sous notre domination plutôt que de recevoir douze balles dans la poitrine. Ils préfèrent vivre avilis sous notre botte que mourir glorieusement pour la Liberté...
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IZQUIERDO
[...] Mais pour toi, c'est différent. Si l'intérêt des millions de Vénézueliens prime tout, alors tu as raison. La vie de six de leur compatriotes devait lui être sacrifiée. Mais Bolivar est malade. Il peut être, cette nuit même, emporté par cette fièvre qui le tient depuis Puerto-Caballo. Mais Bolivar est poursuivi. Il peut être capturé ce soir. Mais Bolivar, ayant rejoint Puebla et regroupé ses partisans, n'est pas sûr de nous vaincre. De sorte que, si Bolivar meurt, ou s'il est capturé ou battu, tout ceci n'aura été qu'une farce sanglante ?
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Enfant ! Comment ne comprends-tu pas que dans ces charniers, dans ces incendies, c'est l'esprit même du Malin qui est frappé, brûlé, affaibli ? Pourquoi t'apitoyer sur ces misérables, puisque à travers eux, en eux, c'est le Mal qu'on atteint et qu'on tue. L'odeur horrible de leurs cadavres n'est que la puanteur du Maudit. Réjouis-toi donc, Montserrat, si, passant à travers les décombres d'un village, tu sens s'exhaler, en relents de pourriture, la fureur impuissante de l'éternel Damné !
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LE P. CORONIL
Je ne peux avoir de pitié pour ces êtres qui s'obstinent à redresser leurs idoles et à les adorer en secret ! Pour tous ces fanatiques qui refusent de se confesser sincèrement à la gloire de Dieu.

MONTSERRAT
Je ne sais si Dieu est aussi cruellement jaloux de sa gloire que ne le sont ses propres serviteurs.
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