Un hiver, Emilie de Turckheim propose à ses enfants et à son conjoint d'héberger un migrant dans leur appartement. Tous acceptent sans hésiter. C'est ainsi que Reza (qui choisira de se faire appeler Daniel) débarque chez eux. Il occupe la chambre gentiment laissé par les enfants, qui partagent désormais le même espace. Reza est un jeune réfugié Afghan qui a dû fuir son pays en catastrophe. Il a perdu toute trace de sa famille.
Le jeune homme est l'hôte idéal : discret, serviable, respectueux de la famille qui l'héberge. Si parfois la cohabitation crée de petits "couacs" ou malentendus, c'est toujours dans la bonne humeur que l'incident se termine. Pour les enfants, c'est une formidable ouverture sur le monde et sur sa diversité. Pour tous, l'aventure humaine est d'une grande richesse.
Le récit prend la forme d'un journal, que la romancière alimente, au fil des jours. Durant ma lecture, j'avais hâte, le soir, de retrouver la petite famille et leur hôte si attachant. J'ai souri plusieurs fois, certains quiproquos sont vraiment irrésistibles. Mais j'ai eu aussi, plus d'une fois, le cœur serré. Avec toute la bonne volonté du monde, il n'est pas simple pour un migrant de trouver sa place en France.
C'est d'abord le titre assez mystérieux qui m'a donné envie de lire cet ouvrage, puis quelques billets assez élogieux. Je n'ai pas regretté mon choix. Bien-entendu, l'expérience vécue par cette famille est assez idyllique. Recevoir quelqu'un chez soi se révèle compliqué mais plus encore quand cette personne ne partage pas la même culture et possède, pour tout bagage, un passé douloureux. Il faut une grande tolérance et ouverture d'esprit pour tenter l'aventure. Peu de personnes en sont capables. Bravo à celles et ceux qui ouvrent leur porte.
Une parenthèse enchantée qui réchauffe le cœur, l'espace de quelques heures.
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