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3.42/5 (sur 37 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Buenos Aires , le 13/01/1939
Mort(e) le : 02/06/2024
Biographie :

Edgardo Cozarinsky est un écrivain, scénariste et réalisateur argentin né en 1939 à Buenos Aires. Son nom de famille renvoie à ses arrière-grands-parents, immigrants juifs partis de Kiev et d'Odessa à la fin du XIXe siècle.
Après une adolescence passée dans des cinémas de quartier projetant de vieux films d'Hollywood, et dévorant des romans en espagnol, anglais et français, il fit des études de littérature à l'Université de Buenos Aires tout en écrivant pour des revues cinéphiles argentines et espagnoles.

Après un séjour de neuf mois en Europe et une visite à New York entre septembre 1966 et juin 1967, il est rentré à Buenos Aires décidé à laisser derrière lui sa vie de dilettante littéraire. Après un passage par le journalisme, bref mais très remarqué dans la rubrique culturelle d'hebdomadaires comme Primera Plana et Panorama, il réalisa un premier film underground tourné pendant les fins de semaine tout au long d'une année, en sachant qu'il serait interdit par la censure de l'époque.
En 1974, au milieu des bouleversement politiques annonçant la répression imminente, il quitta Buenos Aires pour Paris. Là, il aborda le cinéma par des œuvres appartenant à deux catégories : la fiction et des essais, où la matière documentaire est analysée par une réflexion personnelle, même subjective. Le plus connu de ses films reste La Guerre d'un seul homme (1981), une confrontation entre les "journaux parisiens" d'Ernst Jünger pendant l'Occupation et les actualités françaises des mêmes années.
Pendant la deuxième moitié des années 70 et les années 80, son travail littéraire a connu une pause. Mais le seul livre publié dans cette période est devenu un objet de culte : Vudú urbano (Vaudou urbain, 1985), un dialogue entre fiction.
La même année il visita l'Argentine pour la première fois depuis onze ans et trouva, après la fin du régime militaire, un "autre pays". Trois ans plus tard, il tourna un film en Patagonie, un "southern" : Guerreros y cautivas (Guerriers et captives). À partir de cette date il visita son pays natal de plus en plus souvent.
Ses films postérieurs les plus audacieux sont Le Violon de Rothschild et Fantômes de Tanger, réalisés entre 1995 et 1996.
En 1999, Cozarinsky passa un mois immobilisé avec une infection discale. Pendant ce séjour à l'hôpital un cancer fut diagnostiqué. Sur son lit d'hôpital il écrit les deux premières nouvelles de La novia de Odessa (La Fiancée d'Odessa), un livre plusieurs fois primé.
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Edgardo Cozarinsky .
Librairie El Salón del libro 21 rue des Fossés Saint-Jacques Paris 5e www.salondellibro.fr

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
- Kintsugi. Vous avez entendu parler du kintsugi ?
- Non.
- C’est l’art japonais qui consiste à remplir les fissures d’un objet brisé, de porcelaine par exemple, avec de la résine où on a dilué de la poudre d’or. Au lieu de dissimuler la fente on la souligne avec une substance lumineuse, qui a parfois plus de valeur que l’objet même. C’est ainsi qu’on ennoblit l’objet : au lieu de cacher les cicatrices de la vie, on les exhibe.
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Où habitait la Chinoise, se demande-t-il, mais aussitôt il rejette toute possibilité réelle et commence à se faire tout un roman. Elle dort au café, n’en sort jamais, se réveille à l’aube et ferme à la fin de l’après-midi, une fois éteinte l’animation somnambule de la journée, aucun oiseau nocturne ne choisirait de faire escale dans un réduit aussi dépourvu de charme, chaises sur les tables, pieds dressés qui dessinent un labyrinthe sépulcral. À cette heure-là, la vieille femme se retire dans une arrière-boutique crasseuse, murs lépreux, odeur de pipi de chat, que seuls rachètent… quoi ? L’adolescent devenu vieux mais infatigable propose : un paysage du pays perdu, imprimé dans les couleurs déteintes d’un almanach. Ou encore : une maxime de Confucius encadrée par des baguettes rouges, dessinée en caractères traditionnels qu’elle ne sait pas lire mais qui, elle en est sûre, la protègent par leur sagesse distante. (Savait-elle qu’à la même époque, au pays de ses ancêtres, le Grand Bond en avant avait proscrit l’enseignement de Confucius ?) Multiples sont les voies de la fiction.
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Il n’avait jamais franchi la porte de l’hôtel, jamais il n’avait mis les pieds dans ce restaurant ; cette omission permettait d’imaginaires mises en scène. Au bar du restaurant, il en était sûr, l’attendaient des cocktails aux noms exotiques et aux couleurs artificielles. Il se voyait arrivant à l’hôtel, suivi de nombreux bagages couverts de ces étiquettes qui, il ne pouvait le savoir, n’existaient plus que dans les bazars de la nostalgie, paysages au-dessus du nom d’un hôtel européen, du Train Bleu ou de l’Orient-Express. (Il reconnaîtrait un peu plus tard, tout honteux, que cette fiction était déjà vétuste à cette époque, résidu de matinées dans des cinémas de quartier dont le triple programme exhumait des films de décennies passées ; son imaginaire mise en scène serait bientôt corrigée par d’autres décors, d’autres accessoires. Sac à dos et motel. Jack Kerouac était intervenu).
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Le vieil écrivain ne peut s’empêcher de sourire. Il admet que ce qui a survécu dans sa mémoire de ce moment que bien des gens imaginent capital dans la vie de tout homme, c’est moins une prodigieuse exaltation que certains superbes à-côtés : le ciel de plomb qui annonçait l’orage vu par la fenêtre de la chambre de Cecilia, gris dense traversé par de fugaces franges jaunes et rose ; les ragas de Ravi Shankar qu’elle avait choisis comme musique pour accompagner leur rencontre et qu’il entendait pour la première fois ; le parfum préféré de sa cousine, qui imprégnait draps et oreiller et que toute sa vie il ne retrouverait en aucun autre. Cecilia l’aida à atteindre la prestance nécessaire, le guida avec fermeté et sans hâte, lui indiqua les mouvements qu’il trouverait très vite spontanément et soupira, satisfaite, quand son cousin, sans aide ni indications cette fois, atteignit le rythme recherché et déchargea très vite, trop vite peut-être, tout son désir inexpérimenté.
- Très bien. Maintenant tu vas m’aider.
Víctor, qui émergeait à peine de la « petite mort », lui laissa prendre sa main et la porter entre ses jambes. Cette fois, il n’eut pas besoin qu’on guide ses mouvements, il explora, caressa, pinça cette humide et tiède intimité jusqu’au moment où un soupir de Cecilia, profond, étouffé, lui fit comprendre que sa mission était accomplie.
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Anahí prit Víctor par la main et sans un mot l’emmena dans la chambre. Il n’eut pas à se déshabiller. Avec des baisers et des caresses, lentement, elle lui ôta sa chemise, lui baissa son pantalon, pendant que sa bouche parcourait chaque centimètre carré de peau qu’elle découvrait. Quand elle lui enleva son slip, elle souffla doucement sur les poils qui entouraient son sexe déjà éveillé et lui fit découvrir un plaisir qu’il n’avait pas connu avec Cecilia. Lèvres et langue exécutaient des variations nouvelles pour le corps de Víctor et quand Anahí l’entraîna sur le lit en se couchant sur le ventre, ce fut pour lui montrer une nouvelle possibilité d’exploration du corps d’une femme.
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Seuls les romans-photos mexicains les plus conventionnels savent dire quelque chose (pour ceux qui s'intéressent à la supercherie du reflet) sur une société agraire nourrie de catholicisme importé d'Espagne!
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Il se peut que pour les enfants jadis dociles de la caverne platonicienne, les ombres mouvantes sur le mur ne connaissent pas de fin. Ceux qui habitent le plus près de l'entrée sont inévitablement les premiers à devenir curieux du monde réel. Mais leur pensée le modèlera selon les désirs suscités par ces mêmes ombres. Les films sont les entremetteurs idéaux de cette connaissance différée. Bribes et débris de réalité prêtent consistance à leur fiction et, parmi les habitants de la grotte, ceux en qui s'éveille l'appétit d'espaces extérieurs trouvent en eux un aliment toujours frais pour leur imagination.
Et puis un jour ils quittèrent la caverne.
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Edgardo Cozarinsky
Ce pays est un cas désespéré. Ce qui est bien ne dure pas, ce qui est mal revient toujours, sous des noms différents.
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A Buenos Aires les jours se traînent, se ressemblent, teintent d'invraisemblance tout ce qu'elle a vécu trois ans plus tôt seulement : si elle se remémore, elle voit des images d'un film mal raconté, avec trop de hasards et de solutions de continuité, un film dont l'héroïne lui ressemblerait vaguement. Maintenant elle a quelques kilos de plus et hésite à laisser ses cheveux retrouver, entre de précoces fils gris, la couleur claire qu'ils avaient naguère, avant qu'elle ne se les teigne en châtain foncé. Cette prudence naïve la fait sourire, certains matins, quand ses mains rencontrent, au fond d'un tiroir, le passeport de Taube Fischbein et qu'elle y voit un visage auquel elle ne pourra jamais ressembler.
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Et en même temps, reconnaît l'écrivain, c'est précisément cet interdit, que les deux amis respectaient sans même imaginer son existence, et encore moins la possibilité de la transgresser, qui rendait plus forte, plus dense, plus obscure leur relation.
p. 56
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