Certains, parfois, livrent leur souffrance dans leur vie privée, mais ils refusent toujours d'établir un lien de causalité avec leurs conditions de travail.
Ici, pas de place pour les malades, pour les handicapés, on ne veut que des vrais hommes!
Je revois Thibault, une des « victimes » de Benoît. Il est en arrêt de travail depuis neuf mois. Il a toujours une prise en charge psychothérapique et un traitement médicamenteux lourd. Il va un peu mieux, il est moins angoissé et a retrouvé le sommeil. Il veut retravailler, mais il n’est pas du tout possible qu’il reprenne son travail de chef de rayon dans le magasin, Benoît, son chef de secteur, l’attend de pied ferme…Pour qu’il puisse rechercher du travail, il faut une rupture du contrat de travail. La meilleure solution pour lui est l’inaptitude médicale.
Tous les salariés sont comme unis dans un bataillon, pour vaincre la concurrence, pour chaque jour faire exploser les chiffres