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Citations de Dominique Verdeilhan (39)


Je ne veux plus participer à ce genre de choses. Après Outreau, j'ai décidé de ne plus m'occuper d'affaires pénales, d'affaires criminelles. Je me suis tournée vers le droit du travail. Je le reconnais, c'est une forme de fuite.

(Pages 255-256)
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Vous ne pouvez en parler à personne. Encore moins quand vous êtes la seule à occuper cette fonction dans le tribunal. Aucun soutien moral ou psychologique de la hiérarchie, surtout quand le président de la juridiction vous considère plus comme une assistante sociale que comme une magistrate.

(Page 395)
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Obligation d'impartialité, de neutralité de la part du magistrat, mais aussi obligation de réserve. Si le magistrat du Parquet a une relative liberté de parole, il n'en est pas de même pour celui du siège. "Des attaques, des mises en cause auxquelles nous ne pouvons pas répondre", constate amèrement Bruno Cotte.

(Page 163)
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Jean-Claude Marin est conscient de sa réputation, Nombreux sobt ceux qui lui reprochent d'avoir une approche trop politique dans ses réquisitions, tant en début qu'à la fin des procédures. « Fin procédurier, mais à des fins peu avouables, voici la critique que lon me fait », lâche-t-il alors qu'il ne décolère pas depuis la publication d'une biographie dans laquelle il ne se reconnaít nas du tout. « Quand il est écrit que je suis servile avec les forts et implacable avec les faibles, et que je suis un procureur comme voudrait qu'il n'en existe plus, c'est lourd à porter. »
« Ces affaires-là ne laissent pas indifférent parce que l'on vous prête des intentions. L'affect du sang touche à des valeurs humaines profondes. Mais il y a aussi un affect quand on touche à votre honneur et votre honnêteté intellectuelle et là jai été servi. C'est seulement aujourd'hui que l'on prend conscience que les attaques contre les magistrats doivent donner lieu à une réaction, pas forcément procédurière, pas forcément pénale. Mais qu'au moins il y ait une parole publique qui défende l'honneur du magistrat, je n'en ai pas eu beaucoup mes collègues non plus. Cest toujours le même ressort. Pour déstabiliser et discréditer l'action de la justice, on la politise. Le magistrat ne peut pas répondre. Ce sont des positions où le silence s'impose avec beaucoup de douleur, parce que vous ne pouvez pas défendre votre honneur, sinon vous descendez dans une arène où l'on vous attend, pour avoir commis un faux pas et avoir polémiqué. Nous sommes toujours critiquables. » II ne s'agit pas de demander une immunité de la critique. Quand ondéfende l'honneur du magistrat, je n'en ai pas eu beaucoup mes collègues non plus. Cest toujours le même ressort. Pour déstabiliser et discréditer l'action de la justice, on la politise. Le magistrat ne peut pas répondre. Ce sont des positions où le silence s'impose avec beaucoup de douleur, parce que vous ne pouvez pas défendre votre honneur, sinon vous descendez dans une arène où l'on vous attend, pour avoir commis un faux pas et avoir polémiqué. Nous sommes toujours critiquables. » II ne s'agit pas de demander une immunité de la critique. Quand on prend une décision, on est critiquable puisque cette décision aurait pu être différente. Simplement on peut essayer de comprendre pourquoi cette décision a été prise et de ne pas saisir immédiatement la notion de partialité. »
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«Au-delà du ressenti, ce qui me préoccupe est plutôt que ces affaires criminelles questionnent sur l'humanité. Nous sommes plongés dans la comédie humaine avec les affaires politico- financières et dans la tragédie humaine avec les crimes. Nous sommes plongés au cœur des déviances sans en conclure que toute la société est comme cela. Chaque fois, cest la même question : comment un homme peut faire cela? Je n'ai pratiquement jamais la réponse. »
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"En fait sous le feu de l'action, sur le moment, cette disparition de ce gamin, je l'ai encaissée, absorbée. Elle m'est revenue à vitesse grand V, comme un flash, quelques années plus tard, alors que je sui devenue mère." Une parfaite illustration de la différence de réactions, d'analyses, d'appréciation entre le magistrat et l'individu. Le premier réagit en professionnel. Sans émotion apparente. N'écoutant que son devoir. le second est touché en plein coeur. Alors les souvenirs se ravivent dans certaines circonstances.

(Page 354)
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En fait, sous le feu de l’action, sur ce moment, la disparition de ce gamin, je l’ai encaissée, absorbée. Elle m’est revenue à vitesse grand V, comme un flash, quelques années plus tard alors que je suis devenue mère. » Une parfaite illustration de la différence de réactions, d’analyses, d’appréciation entre le magistrat et l’individu. Le premier réagit en professionnel. Sans émotion apparente. N’écoutant que son devoir. Le second est touché en plein coeur.
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« Il est difficile de prendre une décision quand on sait qu'elle ne va pas être comprise, qu'elle va être contestée parce que contraire à l'attente de l'opinion publique. C'est également difficile quand la justice est utilisée à des fins historiques alors que l'on doit intervenir dans le cadre d'une orthodoxie judiciaire. »
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Riche de ses expériences judiciaires et politiques, Laurence Vichnievsky dresse un bilan lucide, mais circonspect : «Notre société réduit les possibilités des différentes populations de se rencontrer alors quelles vivent sur le même territoire. Résultat, elles ne se parlent pas, ne se comprennent pas. La justice est la seule institution à rencontrer toutes les couches de la société. Le juge est sans doute celui qui est en position de faire le meilleur constat, d'analyser la situation, de réduire les inégalités. Mais force est de constater que cette réponse est marginale. » La discussion aurait pu se prolonger, mais Laurence Vichnievsky doit rejoindre son bureau, mettre la dernière main aux réquisitions qu'elle doit prononcer dans quelques heures dans des dossiers civils. « Je suis une active pessimiste », láche-t-elle en forme de devise et de point d'orgue.
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«Ce verdict, je l'ai plutot bien digéré, reconnaît aujourd'hui l'avocat général. C'est le peuple qui a décidé. C'est le jeu des institutions. Ce n'était pas conforme à ma lecture du dossier, mais je ne l'ai pas ressenti de manière violente. Ce qui est violent, c'est le vide après ce choc émotionnel très fort. On reprend sa voiture et on rentre chez soi. Seul. II ya un petit moment de déprime. On retrouve des dossiers de moindre envergure. Il faut que l'éponge que l'on a été pendant des mois, des années, s'assèche, se vide. On est seul avant, pendant, après.»
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«Un drame chasse l'autre. Parfois, entre collègues, on se raconte nos guerres. Nous navons pas franchement le temps de regarder par-dessus notre épaule. Nous sommes dans un présent permanent », insiste Erick Maurel procureur adjoint à Pontoise.
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«J ai fait toute cette instruction en me disant: si tu étais passé ce jour-là, quaurais-tu fait? Ce moment ou l'on est en train de poursuivre, de mettre en examen des personnes parmi lesquelles tu aurais pu être. Une impression nouvelle. Je ne m'étais jamais, jusqu'à présent, identifié à un prévenu. »
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L'objectivité d'un magistrat, c'est l'impartialité vis-à-vis d'un individu en particulier. Ce n'est pas de nier le crime. Bien sûr que l'on a de l'empathie pour les victimes du terrorisme, cela ne veut pas dire qu'on va leur livrer un coupable sans preuves, qu'on ne va pas respecter ses droits. Même si le crime est particulièrement odieux, il ne faut pas chercher un coupable à tout prix. Plus le crime est odieux, plus la sociéré veut des coupables. Si le juge abonde dans ce sens-là, alors que l'on sait le penchant de l'exécutif et de la police à aller dans cette que direction, cela peut déraper.
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Au départ, l'Etat islamique n'existait pas. Ils y allaient avec un idéal. Aujourd'hui avec celui qui rejoint Daech, les choses sont claires. Il y a des gens désaxés, des gens hyperdangereux. Ce sont des ados pour beaucoup d'entre eux, garçons ou filles. II ya un côté humain qui m'attire là-dedans. On dit "les comprendre, c'est les excuser". Faux. À la section antiterroriste, j'étais juge d'instruction. Je ne juge pas les gens. Plus je peux discuter avec eux, plus ils répondent aux questions, plus j'informe convenablement le tribunal. Moi, mon boulot c'est de comprendre. La justice cest humain.
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Les gardes des Sceaux et les parlementaires ont beau jeu de critiquer les juges quand ils se prennent les pieds dans le tapis dans une procédure alors que, dans le même temps, les politiques surchargent, au gré des alternances, l'arsenal juridique.
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Plusieurs fois au cours de ces entretiens, la phrase de Charles Péguy m'est revenue en mémoire : "un juge habitué est un juge mort pour la justice."
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Mon casier judiciaire est toujours vierge. Mais mon bagageà idées noires s'est considérablement alourdi. Preuve, s'il en fallait, que personne ne sort indemne de la justice.
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« Ce métier n'est intéressant que parce que l'on a des émotions. Si on n'en a pas, cela ne vaut pas la peine d'être magistrat. sommes là pour donner aux futurs magistrats des conseils et les psychologues pour leur apporter des techniques afin de les maîtriser. Le discours dominant est qu'il ne faut surtout pas mettre ses émotions de côté. Les jeunes veulent mettre à distance tout ce qui est émotion. Pour eux, être professionnel, c'est écarter les émotions. C'est une erreur phénoménale. Si on les met de côté, cela sera pire. Elles finiront par ressurgir. Eles ne doivent pas parasiter la décision. Il ne faut pas mettre en opposition l'humanité et l'impartialité. »
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Bien qu'ils soient plus de 8000, les magistrats ne sont pas assez nombreux. C'est un constat perpétuel. Tant par rapport au nombre d'habitants que par rapport aux contentieux qu'ils ont à régler. Pour éviter la solitude du juge, pour empécher les dérapages, pour prévenir les scandales ou les catastrophes judiciaires, comme dans les affaires Grégory ou Outreau, des commissions, des rapports d'enquête préconisent régulièrement la collégialité. Autrement dit, il vaut mieux être trois pour se pencher ur un dossier que tout seul. Faut-il encore pouvoir le mettre en application. Robert Badinter, du temps il était ministre de la Justice, défendait cette initiative et l'avait inscrite dans les textes. Ses successeurs y ont alternativement renoncé ou y ont eu recours. Jean-Michel Hayat, président du TGI de Paris, se souvient avoir été présent le jour où Badinter avait réuni tous les magistrats instructeurs à l'ENM pour défendre ce principe de collégialité. La scène se passe en 1985. « Je me suis levé pour dire que jétais entièrement d'accord parce que je trouvais cette fonction trop dure à porter tout seul. Je me suis fait agonir d'injures par mes collègues. Aujourd'hui, dès que je sens qu'un dossier va être compliqué, va nécessiter d'être solide, je nomme deux ou trois juges pour leur permettre de réfléchir ensemble. Il y a une authentique stratégie d'instruction. »
Dans les dossiers liés aux affaires de terrorisme, ce sont parfois six juges d'instructions qui sont nommés ensemble.
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Un psy à toutes les sauces, plusieurs magistrats y sont hostiles. « Je passe mon temps à dire que quand on a choisi ce métier-là, il faut avoir la conviction qu'on possède des aptitudes psychologiques, de comportement et de caractère qui permettent de l'assurer, insiste Dominique Ferrière. Si on est fragile et émotif, on n'est pas cancérologue. » «Si après le procès du gang des barbares, il m'avait fallu trois mois de soutien thérapeutique pour pouvoir reprendre mes fonctions, je ne crois pas que I'institution aurait accepté, développe Olivier Leurent. Pour un magistrat du siège, se faire aider sur un plan psychologique, c'est reconnaître quelque part que vous n'avez plus la sérénité pour juger. »
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