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Citation de maisondices


❝ Lettre 247 - Paris Vendredi 25 avril 2008

Amoureux mille fois chéri,
Ce matin : froid d’hiver ensoleillé.
Ce soir : voilà la chaleur qui nous tombe dessus sans crier gare. Cette expression qui me vient soudain (crier gare) est d’une merveilleuse étrangeté, le rayon en train de traverser la pièce est une lame éblouissante m’arrivant de biais jusqu’à mon bureau. Je cligne des yeux, ma tête est coupée en deux, et pourtant je jubile, la chute imbécile de tout à l’heure ne laisse heureusement aucune trace, tu vois bien, à part un léger tremblement de plume. Cela ne fait qu’aiguiser ma prudence en traversant la grande pièce : mes talons ont été retenus par une usure de tapis. J’ai bien dormi.
Jamais je ne t’ai vu maîtriser comme cette fois-ci l’horrible épuisement habituel. Il a suffi de deux jours de tranquillité pour que tu retrouves cet élan magnifique et magique, ton île. Il y a là, toujours, une source nerveuse qui te pousse en avant, très haut, et l’étrangeté de sa pluie de mots sur le papier, toujours fidèle à ta grande folie.
Tu es le plus grand, le plus puissant écrivain du ciel.
Sois prudent, toi aussi. Nous entamons la seconde semaine de ton séjour, tu as raison de dire que, déjà, sourdement, nous entrons dans l’espace du retour. Je respire mieux, je tremble déjà de te savoir là, sous les cabrures.
Le silence du presque été est ici presque incroyable, inhumain.
Je mets une couronne de baisers sur ta belle tête.
Moi aussi je ne pense qu’à toi.
Et je continue à respirer comme la plus belle femme du monde.
Je te serre. ❞
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