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Citations de Dominique Méda (32)


Dominique Méda
Soudainement, les titulaires des métiers les mieux payés nous apparaissent bien inutiles et leur rémunération exorbitante.
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On voit mieux par là que la véritable ligne de partage passe en réalité entre ceux pour qui le droit au travail est encore l'équivalent d'un droit à la survie, et ceux pour qui ce droit est un droit au travail épanouissant.
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Alors même que nous croyons savoir de quoi nous parlons lorsque nous disons "travail", les images qui accompagnent ce mot sont nombreuses et contradictoires.
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Dans une société régie par le travail, où celui-ci est non seulement le moyen d'acquérir un revenu, mais constitue également l'occupation de la majeure partie du temps socialisé, il est évident que les individus qui en sont tenus à l'écart en souffrent.
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L'état de guerre n'est autre que la coexistence naturelle et non réglée des individus.
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Parce que le travail est évidemment bien plus que le moyen dont dispose chaque individu pour gagner sa vie et la société pour satisfaire ses besoins.
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Comment parviendrons-nous à définir ce qui, conçu comme un enrichissement du point de vue "privé", constitue en réalité un appauvrissement pour l'ensemble de la société, si nous ne disposons pas d'un inventaire de la richesse sociale ? Autrement dit, si nous n'avons inscrit nulle part que l'air pur, la beauté, un haut niveau d'éducation, une harmonieuse répartition des individus sur le territoire, la paix, la cohésion sociale, la qualité des relations sociales sont des richesses, nous ne pourrons jamais mettre en évidence que notre richesse sociale peut diminuer alors que nos indicateurs mettent en évidence son augmentation.
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Si nous sommes aujourd'hui obnubilés par la croissance, si les hommes politiques et la majorité des citoyens croient que seul le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) importe, c'est parce que nous ne disposons comme indicateur de richesse que le seul PIB. Nous croyons que la croissance du produit intérieur brut, c'est-à-dire de l'ensemble des biens et services échangés entre des unités comptables qui sont des "regroupements artificiels" d'individus, désigne l'augmentation de notre richesse. Autrement dit, que la richesse d'une société est uniquement constituée des échanges marchands et para-marchands entre les individus. Cela est faux et dangereux.
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Le tissu social-la société sur laquelle l'économie de marché est fondée-se désintègre, s'use, se dégrade très rapidement, parce que le marché gagne de l'importance, et que les valeurs du marché dominent de plus en plus.
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Dominique Méda
Les appels à ce que l’on tire les leçons de la crise sanitaire, sociale et économique sans précédent que nous traversons se sont multipliés depuis deux mois. Mais désormais, un manifeste fera date. Il a en effet été ratifié par plus de 3.000 chercheuses et chercheurs (3.114 au dernier décompte) issus de 600 universités du monde entier. Son titre : « Travail : Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer ». Le Soir le publie, avec 30 journaux de 23 pays.
Un article intéressant à lire https://www.lesoir.be/301158/article/2020-05-15/plus-de-3000-academiques-signent-pour-un-autre-monde
L’initiative émane de trois « académiques », Isabelle Ferreras (professeure de sociologie à l’université de Louvain), Julie Battilana (professeure d’administration des affaires à la Harvard Business School) et Dominique Méda (professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine). On l’a dit, une masse critique de « pointures », venues de tous horizons, s’y est ralliée.
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Ainsi les activités laborieuses ne sont-elles pas méprisées en elles-même, mais surtout en raison de la servitude par rapport à autrui qu'elles entraînent.
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La place du travail dans nos sociétés est un élément d'explication de la situation qui est la nôtre aujourd'hui
- dont les deux caractéristiques sont la prédominance de l'approche économique et la recherche d'une régulation toujours plus automatique des phénomènes sociaux.
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Le paradoxe actuel de nos sociétés modernes - qu'il soit aujourd'hui possible de desserrer la contrainte qu'exerce sur nous le travail, mais que nous ne parvenions pas à nous y résoudre, ou encore que que nous ayons inventé de toutes pièces et conservé une catégorie spécifique, celle du chômage, qui ne signifie rien d'autre sinon que le travail est la norme et l'ordre de nos sociétés- a constitué la première source d'étonnement et le point de départ de ce livre. Il montre que le travail représente pour nos sociétés bien plus qu'un rapport social, bien plus qu'un moyen de distribuer les richesses et d'atteindre une hypothétique abondance. Il est en effet chargé de toutes les énergies utopiques qui se sont fixées sur lui au long des 2 siècles passés. Il est "enchanté", au sens où il exerce un charme dont nous sommes aujourd'hui prisonniers.
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L'État social ou l'État-providence n'est donc lui-même que la forme moderne qu'a prise l'impératif d'abondance et de production. Désormais, l'État est le médiateur, c'est par son intermédiaire que les individus sont liés. En distribuant toujours plus de revenus aux consommateurs, l'État-providence a gagné tout le monde au système et chacun est obligé de faire sien l'objectif d'augmentation de la production, qui permettra la satisfaction de toujours plus de besoins, qui donnera toujours plus d'emplois...jusqu'à la fin des temps. On obtient là une forme d'ordre social très efficace, à condition que peuvent être inventés des besoins en nombre suffisant. Du coup, l'ensemble de la société ne travaille plus que pour un seul but: nourrir ce feu de la consommation.
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Le grand défi lancé à l'État aujourd'hui n'est donc pas de consacrer plusieurs centaines de milliards de francs à occuper les personnes, à les indemniser ou à leur proposer des stages dont une grande partie sont inefficaces, mais à parvenir à trouver les moyens de susciter des regroupements et des associations capables de prendre en charge certains intérêts et de donner aux individus l'envie de s'y consacrer, de susciter chez eux le désir d'autonomie et de liberté.
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Le chômage n'est donc pas seulement une des conséquences les plus graves de la crise. il en est aussi l'une des causes premières. comme on l'a dit, c'est à cause du chômage et de la précarité que la baisse des salaires a été aussi forte et générale. c'est à cause de cette modération salariale qu'on a poussé les peuples à s'endetter.
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N'en déplaise à Nicolas Sarkozy et à tous les libéraux de droite ou de gauche, le sens de l'histoire n'est pas de travailler plus (pour gagner plus) mais bien de travailler moins. Nettement moins ! Qu'on le veuille ou non, qu'on soit de droite ou de gauche, français, belges ou allemands, on travaille tous 2 fois moins que nos ancêtres qui vivaient il y a un siècle. On est passé de 7 jours à 6. Puis de 6 jours à 5. On a interdit le travail des enfants. Réduit la durée de la journée de travail et donné à tous des congés payés... Nous travaillons tous 2 ou 2,5 fois moins que nos ancêtres et avons considérablement gagné en niveau de vie. Tous ceux qui disent que la question de temps de travail ne se pose pas, peuvent-ils contester ce mouvement historique ?
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....montre que le travail représente pour nos sociétés bien plus qu'un rapport social, bien plus qu'un moyen de distribuer des richesses et d'atteindre une hypothétique abondance. Il est en effet chargé de toutes les énergies utopiques qui se sont fixées sur lui au cours des siècles passés. Il est "enchanté", au sens où il exerce sur nous un "charme" dont nous sommes aujourd'hui prisonniers. Il nous faut maintenant briser ce sortilège, désenchanter le travail.
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Sauf à croire encore – ce qui est le cas de beaucoup d'économistes et d'hommes d'affaires – que plus nous aurons de croissance, plus nous pourrons consacrer de moyens à lutter contre les dégâts de la croissance… (ce qui fera encore de l'activité, de l'emploi et des profits toujours bons à prendre), c'est donc une véritable rupture avec notre modèle de développement, avec l'idéologie qui cautionne sa poursuite, qu'il nous faut. Une rupture avec nos « sociétés fondées sur la croissance ».
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Car jamais avant le XIXème siècle on aurait osé tenir la production de biens et de services pour la manière la plus haute de "civiliser" le monde. La mise en valeur de celui-ci se présentait jusqu'alors, au contraire, sous une pluralité de dimensions : l'art, la religion, la morale, les institutions, le politique, le raisonnement, le savoir constituaient autant de possibles "approfondissements" de l'homme et du monde. Autrement dit, la culture et son double objet, l'homme et le monde, présentaient encore une irréductible diversité. Le capitalisme a rendu sans intérêt un certain nombre de ces mises en valeur : en ne reconnaissant comme facteur de richesse qu'une partie d'entre elles, il a rendu inutile toute forme de culture qui ne serait pas une prestation susceptible d'être extériorisée, montrée, ajoutée, bref, qui ne serait pas "utile".
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