Citations de Dominic Bellavance (68)
Assis devant l'écran, il n'était plus un vulgaire employé caressant des rêves de grandeur, qui partageait son toit avec une pimbêche et un bébé qui s'égosillait jour et nuit. Il devenait un dieu avec un droit de vie ou de mort sur de simples mortels.
Alors que la société patriarcale considérait souvent les filles comme des bombes d’irrationalité prêtes à exploser aux moindres stimuli, Sarah avait l’impression d’avoir une courbe émotionnelle aussi rebondissante qu’un boulet de plomb, et cet état avait commencé à l’inquiéter depuis quelque temps.
- Moi, ce qui m’inquiète dans votre Tovarisch Kafe, Vassily, c’est la question du timing. Avec ce qui s’est passé à l’international, avec l’Ukraine et tout, la Russie n’a pas une belle place dans nos cœurs. Je me désole d’atteindre le point Godwin aussi rapidement, mais me verriez-vous démarrer un Café Nazi à Montréal ? Ou bien un Café Pyongyang ? Même Yana doit comprendre ce que je veux dire. Votre concept, là… aucun client sain d’esprit ne voudra s’associer avec le drapeau russe, et ça va rester ainsi pendant des années. J’ai vu vos maquettes, mais… Vous allez mettre quoi, là, comme décoration, dans le restaurant ? Vous parliez tantôt du London Jack qui expose des portraits de la reine sur les murs. Je le sais : j’ai mangé là-bas le mois dernier. Vous allez faire quoi, dans le vôtre ? Mettre la tête de Poutine ? Non, Vassily. Votre concept n’a aucun avenir au Québec.
Le tas de muscles ouvrit la portière et gueula à Rose : — If you do something funny, I kill-a you. Then I kill-a her. You understand-a me ?
Une relation construite à travers les sueurs froides des petites chicanes et les chaudes qui s’incrustent dans le lit. Une belle figure de style. J’adore.
Écrivains, apprenez-le: vos malheurs sont les meilleurs engrais.
Elle espérait seulement qu’il ne vomisse pas dans le calice doré qui reposait sur l’autel.
Ce matin-là, le sermon d’Alexis ne collait en rien avec l’image qu’elle avait conservée de ce jeune homme, de l’époque où elle et lui étaient, disons… plus proches. L’homélie était saccadée, maladroite. Alexis bégayait sans cesse ; on aurait dit un gamin de troisième année du primaire qui récitait un exposé oral, les yeux plantés sur sa feuille de notes, les fesses serrées.
Si la plupart des curés du Québec étaient aussi attirants sexuellement qu’un tronc d’arbre, Alexis avait tout pour lui : en plus d’avoir un regard capable de faire fondre du beurre sans micro-ondes, il ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’acteur Kit Harington, qui incarnait Jon Snow dans Game of Thrones. Sans les problèmes d’alcool.
Assise à l’arrière de la nef, le plus près possible de la sortie, Sarah observait d’un œil scrutateur la marée humaine à l’intérieur de l’église de Saint-Odilon-de-Cranbourne. Tout le monde portait du noir de la tête aux pieds, à l’exception des maladroits qui avaient ignoré le code vestimentaire exigé par les célébrations de funérailles catholiques.
Charles maugréa quelque chose d’inintelligible. Il détacha sa ceinture et saisit la poignée de porte, mais il se figea complètement lorsque son regard se tourna vers les cinq silhouettes qui émergeaient des rochers, fusils en main.
Tamara n’avait pas assez de visage pour contenir son sourire.
Pour des futurs écrivains, ils me déçoivent. La lecture aurait dû être leur dada. Stephen King le disait lui-même: «Si vous n’avez pas le temps de lire, vous n’avez pas le temps ni les outils pour écrire.» Il a bien raison, le King, et je répète cette citation en classe comme un leitmotiv. J’ai des élèves qui grimacent en l’entendant; ceux-ci refusent de se laisser influencer par le travail des autres, par peur d’imiter inconsciemment leurs styles.
Je rappelle que nous vivons dans la postmodernité. Le mot d’ordre: tout a été fait. Nous sommes condamnés à imiter, alors aussi bien le faire de façon volontaire.
— On veut lui poser deux, trois questions, c’est tout.
— Quel genre ?
— J’veux savoir si elle est plus team Edward ou team Jacob.
Les défis du Corrupteur sont tough. Souvent, quand ils ont l'air faciles, c'est parce qu'il y a une twist, ou une énigme que les victimes ont pas compris. Ceux qui survivent, c'est ceux qui ont été assez intelligents pour percer l'mystere dans l'enveloppe.
La première règle : toujours choisir un homme en couple. Toujours. Comme ça, chaque partie a quelque chose à perdre, et le maintien du secret est quasi garanti...
Toujours utiliser un capuchon en latex. C'est la deuxième loi fondamentale. Les messieurs auront beau protester, je suis inflexible. Ça réduit les sensations, mais ça évite un rendez vous inopportun chez le médecin...
La troisième loi fondamentale est la plus délicate ; elle demande une diligence élevée de la part des deux complices, en plus d'une certaine adaptation technologique. Il faut jamais donner ses coordonnées personnelles. Sous aucun prétexte. Pas de partage de numéro de téléphone ni d'amitié sur Facebook - c'est une gaffe classique de débutant....
Son ami était sa bouée de sauvetage, Vassily s'y accrochait avec l'énergie du désespoir, mais il devait reconnaître que cette lueur s'affadissait de jour en jour. Autant dire qu'il s'accrochait à un menhir qui descendait se planter au fond des abysses.
A quoi bon vivre si c'est pour rester un esclave jusqu'à la fin ?
Ce soir, aucune compagne ni enfant. Seulement deux corps.
Du désir à l'état pur.
L’étincelle dont tu m’ parles… tu l’as toi ?
"Il disait que la calvitie était un mal respectable : elle était la seule conquérante capable de laisser une couronne à sa victime " p40
Lorsqu'on pratique une discipline pendant plusieurs centaines d'heures, il arrive une chose extraordinaire. On s'améliore.