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3.98/5 (sur 231 notes)

Nationalité : Hongrie
Né(e) à : Szabadka , le 29/03/1885
Mort(e) à : Budapest , le 02/11/1936
Biographie :

Dezsö Kosztolányi est né dans une ancienne province de l’empire austro-hongrois.
Très tôt il se consacre au journalisme et devient l’un des principaux rédacteurs du Budapesti Napló. Il écrit des nouvelles, des essais, et connaît le succès grâce à un recueil de poésies en 1910.
Entre 1922 et 1926, il publie des livres importants : Néron, le poète sanglant – que préfacera Thomas Mann –, Alouette, Portraits, Le Cerf-volant d’or et Anna la douce, qui accroissent sa renommée puisqu’ils sont traduits dans de nombreux pays.
Travailleur infatigable, il collabore à plusieurs journaux et revues, dont le prestigieux Nyugat, traduit les grands poètes étrangers, prend la présidence du Pen Club hongrois en 1930.
Dans les années 1930 paraissent plusieurs recueils de nouvelles et de poésies. En 1933, il tombe malade.. Malgré une intervention chirurgicale, il meurt d'un cancer des gencives à l'hôpital Saint-Jean, à Budapest.

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Source : divers
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Dezso Kosztolanyi. Anna la douce.


Citations et extraits (127) Voir plus Ajouter une citation
Quel magnifique animal, quelle tigresse, en effet, sans pitié, sans foi ni loi. Et loin pourtant d'être une jeunesse. Elle avait dépassé les trente ans, les trente-cinq peut-être. Sa chair était d'une voluptueuse mollesse, d'une douceur patinée, on aurait dit que les nombreux lits, que les nombreux bras étrangers l'avaient comme attendrie, son visage était tendre aussi, comme la pulpe onctueuse d'une banane, et ses seins étaient comme deux menues grappes de raisins. Il y avait ce charme en elle, de la grâce tout près de se corrompre, cette poésie de la flétrissure imminente et de la mort. Elle aspirait l'air comme s'il lui brûlait la bouche, ou bien comme si, de sa petite bouche ardente de catin, elle léchait quelque friandise ou sirotait du champagne.
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Le costume du père était gris souris comme ses cheveux, sa moustache était poivre et sel, sa peau fripée, usée, parcheminée, il avait sous les yeux de petite poches.
La mère, comme toujours, portait sa robe noire. Ses cheveux à elle, qu'elle se plaquait à l'huile de noix, n'étaient pas encore blancs partout, elle n'avait pas non plus le visage très ridé, seuls deux plis un peu plus profonds traversaient son front.
A quel point pourtant ils se ressemblaient. Dans leurs yeux tremblait la même lueur anxieuse, leur nez très mince avait la même façon de pointer, et même leurs oreilles avaient la même rougeur.
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Le coup de feu claqua.
Posté derrière le coureur au bout d'une ligne tracée à la chaux, un lycéen tenait dressé le canon du pistolet et fixait les petits nuages de fumée qui tardaient à se disperser dans le ciel matinal.
Dès l'apparition de la flamme, un deuxième garçon avait mis en route le chronomètre. Il n'avait pu toutefois s'empêcher de crier :
– Vas-y !
Vili courait déjà.
Le départ avait été impeccable. D'un bond de panthère, net et sans à-coups, il s'était élevé au-dessus du sol, et quelques secondes plus tard il était déjà lancé à toute vitesse vers la ligne d'arrivée.
(Incipit)
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Toutes ces couleurs, toutes ces clameurs, toute cette chaleur poisseuse, c'était la foire.
En face des marchandes de paprika dont les sacs rougeoyaient, rougeoyaient également, dans l'entrée du magasin de peinture, les pots vermillon. Les choux étalaient leur volants de soie vert pâle, les raisins leurs grappes mauves, les citrouilles leur blancheur, les pastèques trop mûres leur jaune à l'odeur fade et nauséeuse, et plus loin, vers la rue Petofi, dans l'allée aux boucheries, les moitiés de cochons suspendus à des crochets de fer déployaient la barbare somptuosité de leur viande crue, au-dessus des garçons bouchers, leur torse de champion couvert d'un débardeur, qui débitaient des os à coups de hachoir. Plus loin encore, dans le camp des potiers, vers la rue Bolyai, résonnait le cliquetis des poteries. Des poulets piaillaient, des bonnes papotaient, des dames se lamentaient sur la cherté de la vie. Et flottant sur le tout, la poussière étendait son voile d'argent gris, la poussière de Sarszeg dont un enfant sur dix était victime et dont les adultes mouraient de mort précoce.
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Tenir tête à la titanesque bêtise des gens n’a jamais été dans mes habitudes. Je m’incline devant elle avec humilité, comme devant un formidable phénomène naturel.
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— Écoute, un poète riche, chez nous ? C'est une pure absurdité. À Budapest, quiconque aura un tant soit peu d'argent, on se le représentera toujours bête comme une courge. S'il a de l'argent, qu'a-t-il à faire de jugeote, de sentiment, d'imagination ? Telle est la sanction qu'on prend contre lui. Cette ville, elle est excessivement intelligente. Et par là même excessivement stupide. Elle refuse d'admettre que la nature est une païenne, qui dispense ses faveurs sur un monde échappant à tout calcul, et non pas par miséricorde. À Byron, qui était lord et plusieurs fois millionnaire, personne ici n'aurait reconnu la moindre bribe de talent. Ici, la dignité du génie est répartie en tant que dédommagement, en tant qu'aumône, à ceux qui ne possèdent rien d'autre, aux crève-la-faim, aux malades, aux persécutés, aux morts vivants ou aux morts véritables.
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«  Ils sont sortis. Sur eux s’est abattue, étouffante, une sorte de chaleur dorée. De gracieux petits chats blancs se promenaient sur le gazon émeraude. Près du puits, il y avait un seau plein d’eau avec des verres dedans, et l’eau était toute irisée par les reflets du verre. Un tournesol , tige inclinée , levait son visage amoureux du soleil. Des châtaigniers , des acacias , des sumacs montaient droit et tout au fond, le long du mur, le phytolaque offrait ses baies mûres de couleur presque noire » ...
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Les frères Goncourt, dans leur journal, parlent d'une femme qui, au cours d'un voyage en diligence, raconte à l'une de ses amies, qu'elle n'a pas vue depuis longtemps, l'histoire poignante de sa famille. Son père avait été abattu à coups de fusil, sa mère s'était noyée, son mari était mort dans un incendie, il ne lui était resté qu'un enfant, qui vivait en Égypte, et dernièrement, cet enfant se baignait dans le Nil, comme tant d'autres fois, tout enjoué et sans méfiance, quand un crocodile a nagé vers lui. Mais la femme n'a pas pu aller plus loin dans son récit. Les passagers, qui jusqu'alors l'avaient écoutée avec une profonde commisération, n'ont pas pu attendre la fin, pas pu attendre que le crocodile ouvre sa gueule horrible et happe l'enfant, et, bien qu'ils aient su, eux aussi, que mot pour mot ce qu'ils entendaient était vrai, ils ont d'un coup tous éclaté d'un rire tonitruant. Mais oui, mes amis. Il y a une limite à tout. Et trop, c'est trop.
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C'était enraciné en moi, c'était pour ainsi dire une idée fixe, la décision de le distribuer, cet argent, et qui plus est, non pas selon la justice humaine, après réflexion, mais au gré des caprices, conformément à la justice plus grande, plus mystérieuse, de la nature. Personnellement je ne considère pas la vie comme fondée en raison. Mais l'absurdité me blessait pourtant, et même ça me scandalisait, qu'une telle fortune pourrisse dans le tiroir de mon bureau, et que non seulement je ne puisse pas, moi, l'employer, mais que d'autres non plus n'en tirent aucun profit.
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La politique de l'autruche

Spectacle pitoyable que celui de tous ces chômeurs !
Je suis entouré de personnes qualifiées, qui pourtant traînent toute la journée, désoeuvrées, et dorment à la belle étoile, sur un banc. Aucune entreprise ne veut les embaucher. Jour après jour, ces malheureux cumulent des certificats d'inutilité : ils sont comme de trop sur cette terre. Difficile, alors, de supporter une telle situation. (p. 167)
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