Delia Ephron writes teen novel FRANNIE IN PIECES (en anglais)
Les gens qui ont de l'argent et de l'influence possèdent l'équivalent de la carte de Monopoly " Vous êtes libérés de prison", ce qui leur permet de se tirer de n'importe quel mauvais pas .
Nous n'avions pas d'enfants . Nos enfants , c'était nos bobards. Peut-être pas nos enfants, mais en tout cas notre chien. Nous deux, avec nos mensonges, formions une famille.
Je suis catholique .(...) Je nage dans la culpabilité en permanence. Je prendrai la vie avec de la culpabilité en accompagnement.
Notre Père, qui es aux cieux [...]
Donne-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, mais sans croûte [...]
Fais qu'il n'y ait jamais la guerre nulle part
Donne les oreillons à ma petite soeur
Guéris les rhumatisses de grand-mère
Et fais gagner papa au loto
Amen.
S'il m'entendait, Finn serait choqué, même s'il n'était pas le père de Snow, mais pas Michael car c'est un écrivain, et les écrivains ont plus d'indulgence pour les remarques cruelles. Je dirais qu'elles les fascinent. Elles les déculpabilisent, les dédouanent de leurs propres vacheries. Du coup, ils se sentent autorisés à faire ce qu'ils considèrent comme un droit : se nourrir de leurs amis pour créer des personnages qui conviennent aux besoins de leurs fictions.
- C'est une réplique de "la Dolce Vita"
- Quoi donc ?
- La phrase que Snow a répétée.
-" Vous me prenez pour une actrice ? "
- Ouais .
- C'était une citation ?
- La femme du type qui se suicide dans le film.
-Grand dieux ! C'est la faute de Lizzie , je suppose. Elle a dû lui raconter
- Celle de Michael, plutôt.
- Honnêtement, Finn, pour toi , Lizzie n'est jamais responsable de rien. Pendant le repas, elle a été très claire : son père l'a élevée avec de la cuisine chinoise, des film étrangers et Grégory je-ne-sais-quoi. Et le film qu'il préférerait par-dessus tout, c'était "la Dolce Vita " .
Deviner le fragilité d'une femme et s'y intéresser, c'est ma technique.
Dans la vie, il est rare qu'on repère quelles phrases, parmi les centaines que l'on prononce dans une journée, vont se révéler prémonitoires. Dans la fiction, on dispose les signes avant-coureurs, on attire l'attention sur eux de façon plus ou moins subtile, ainsi que l'exige la construction narrative. (p 147)
Ce besoin de statut social ou de stabilité, qui est un mirage-le mariage ne protège ni des peines de coeurs ni des injustices et des coups durs que la vie distribue au hasard.
Dans l'écriture, l'habitude vient en premier, avant l'amour. Dans le mariage, c'est l'inverse : l'amour d'abord, ensuite l'habitude.