Grâce à “La délicatesse”, j'ai enfin pu découvrir David Foenkinos et je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt.
L'héroïne du roman se prénomme Nathalie et l'on apprend au début du roman qu'elle est discrète, qu'elle aime lire et rire mais pas en même temps et qu'elle est rarement nostalgique (contrairement aux autres Nathalie). Elle se fait accoster dans la rue par un homme, François, avec lequel elle sympathise immédiatement. Ils se plaisent tellement qu'ils emménagent ensemble et se marient. Nathalie trouve sans peine un travail dans une entreprise suédoise, son bonheur est total et parfait. Trop parfait peut-être. Un dimanche matin, pendant que Nathalie lit un roman russe dans le canapé, François part faire son jogging. Il ne rentrera pas. Renversé par une voiture, il décède à l'hôpital. Nathalie se retrouve seule et ne semble pas capable de se reconstruire : “Elle prit conscience que ce serait terrible. En sept ans de vie commune, il avait eu le temps de s'éparpiller partout, de laisser une trace sur toutes les respirations. Elle comprit qu'elle ne pourrait rien vivre qui puisse lui faire oublier sa mort.” Le temps passe, Nathalie se plonge dans le travail et subitement elle se jette sur un de ses collègues, Markus, et l'embrasse.
Il y a deux David Foenkinos dans “La délicatesse”. Le premier accompagne le deuil de Nathalie avec beaucoup d'émotion et de justesse. Et puis, il y a le David Foenkinos qui raconte la renaissance de Nathalie grâce à sa rencontre (voire sa collision) avec Markus. Ce personnage m'a beaucoup plu, il est maladroit et sans arrêt décalé. Ses réponses, ses actions sont toujours surprenantes. Il n'est jamais où on l'attend et c'est ce qui intrigue et charme Nathalie. David Foenkinos a l'art de raconter une comédie sentimentale classique en la renouvelant totalement. L'histoire de Nathalie et Markus se déroule à l'envers, ils s'embrassent avant de se connaître et se séduisent ensuite. C'est ce décalage permanent qui est très plaisant.
Ce qui m'a vraiment emballé dans “La délicatesse” c'est l'humour de David Foenkinos. Il utilise beaucoup les aphorismes : “Nathalie avait lu la détresse dans le regard de Markus. Après leur dernier échange, il était parti lentement. Sans faire de bruit. Aussi discret qu'un point-virgule dans un roman de huit cents pages.” David Foenkinos se sert de manière totalement décalée et souvent absurde des notes de bas de page : “Les sièges sont si étroits au théâtre. Markus était franchement mal à l'aise. Il regrettait d'avoir de grandes jambes, et c'était là un regret absolument stérile. 1″
1-La location de petites jambes n'existe pas. “
David Foenkinos a écrit avec “La délicatesse” une comédie sentimentale délicieuse mélangeant le tragique et l'humour. Je compte bien découvrir d'autres romans de david Foenkinos car sa drôlerie m'a conquise.
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