AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Charles de Gaulle (73)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Lettres, notes et carnets, tome 1 : 1905-1918

1905-1918, formation, guerre et captivité, trois expériences de jeunesse pour Charles de Gaulle, relatées dans une correspondance qui souffre parfois des censures nécessaires, aussi bien quand il est au front que prisonnier.

On retrouvera dans l'action les éléments théoriques et la culture historique issus de sa formation, toujours très présents dans le livre.

Au début de la guerre, jeune officier, Charles de Gaulle est mobilisé dans un poste de commandement. Sa mission et l'enjeu pour la patrie dominent sa correspondance, mais très vite, ses notes consignent l'ensemble des éléments pratiques à ordonner lorsqu'on commande une unité. Chaque jour des consignes, ordres, notes, dispositions logistiques. Et finalement, il relate peu de combats.

Lorsqu'il est fait prisonnier, la correspondance, essentiellement à sa famille, reprend le caractère banal et routinier, si n'étaient quelques indices de ses tentatives d'évasion.

en captivité, il propose à ses collègues officiers des conférences sur l'organisation de la guerre. sa vision des responsabilités, du gouvernement d'une part, de l'armée d'autre part, ouvre le champ à la critique de l'organisation dont s'est dotée la France pour la guerre, ainsi qu'à l'agilité dont elle fit preuve.

Et dans ces pages, la vision pour le France apparaît.

dans un ensemble de lectures consacrées à la première guerre mondiale, j'ai trouvé ce livre très intéressant, autant sur l'exercice de la guerre par un officier que pour l'analyse politique.
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires d'espoir, tome 1 : Le renouveau (195..

«Au mois de mai 1958, à la veille d'un déchirement désastreux de la nation et devant l'anéantissement du système prétendument responsable, de Gaulle, notoire à présent, mais n'ayant pour moyen que sa légitimité, doit prendre en charge le destin. "J'ai peu d'heures pour m'y décider."»

314 pages
Commenter  J’apprécie          00
Mémoires d'espoir, tome 1 : Le renouveau (195..

Emphatique, saoulant, faussement dévoué et réellement égotiste, prétentieux, et une soi-disant hauteur de vue qui, au-delà de la surface rhétorique, aboutit au marasme actuel qui n'est pas dû uniquement à des habits gaulliens qui seraient trop grands pour nos présidents. Il semblerait que tu aies oublié une ou deux choses essentielles, Charles...
Commenter  J’apprécie          30
Memoires d'espoir, tome 2 : L'effort (1962...

La boucle est bouclée avec le dernier volume inachevé des mémoires du Général de Gaulle, paradoxalement intitulé « Mémoires d'espoir », et que la mort de l'auteur a brutalement interrompu.



Cette dernière partie devait comporter sept chapitres : deux consacrés à la politique et aux circonstances du retour au pouvoir, à la décolonisation et à la résolution du conflit algérien, deux sur la situation économique et sociale, deux aux affaires étrangères et un dernier d'ordre « philosophique » (les guillemets sont de la main de l'auteur) …



Seuls les deux premiers chapitres avaient été entièrement rédigés : le renouveau (1958 – 1962), L'effort (1962 …). Ils forment les 304 premières pages de ce livre, largement complété par les textes des allocutions et messages et les retranscriptions in extenso des conférences de presse du Général.



Charles de Gaulle rédige ces pages alors qu'il vient de quitter le pouvoir après l'échec du référendum de 1969 proposant une transformation du rôle du Sénat.



Le style y est toujours aussi brillant, et l'analyse rigoureuse des travers politiques de notre vieux pays, comme la certitude de devoir poursuivre un projet de transformation des institutions, malgré les critiques partisanes toujours aussi actuelles. « Mais, pour combattre ces adversités, j'ai de bonnes armes : la cuirasse dont me revêt le soutien lucide du peuple, le glaive qu'est la certitude de suivre la seule voie qui vaille. »



Il n'est que de relire les oppositions farouches à la modification, proposée en 1962 par référendum, d'élire désormais le Président au suffrage universel, où les « corps constitués » crient à la forfaiture … Qui penserait aujourd'hui à revenir en arrière ?



Avec le recul du demi-siècle qui vient de s'écouler et à l'heure où tout le monde se réclame du gaullisme, on mesure l'extraordinaire clairvoyance de cet homme hors du commun. Il passe en revue les réalisations de son mandat (c'est la loi du genre "mémoires"), sans oublier d'y associer les noms de tous les collaborateurs qui y ont contribué.



Des objectifs sont atteints rapidement : le redressement d'un pays au bord de la guerre civile et de la faillite, la nécessaire décolonisation et la fin de la guerre d'Algérie – et on sait quelle importance ce soldat attachait à l'Empire – le confortement économique du pays et l'affirmation de son indépendance vis-à-vis des deux puissances de la Guerre Froide, qui implique l'abandon de l'illusoire protection de Etats-Unis, la vigilance permanente contre les menées destructrices de la Grande-Bretagne viscéralement opposée à la constitution d'une union européenne … D'autres demeurent à accomplir comme la réforme du Corps enseignant ...



Mon étonnement vient de l'importance donnée par De Gaulle au développement de l'économie et à l'aménagement du territoire. C'est selon lui la clé de l'indépendance de la France et de son rayonnement international : on est effaré devant les taux de croissance inouïs de cette période folle des Trente Glorieuses, et des multiples infrastructures qu'elle vit éclore sous l'impulsion de l'Etat … Malgré tout, les critiques ne cessent pas de pleuvoir. Il en est parfaitement conscient, mais c'est la solitude du pouvoir.



Il écrit : « A vrai dire, la coalition hostile des comités et des stylographes, si parfois elle me désoblige, ne m'atteint pas profondément. Je sais que le papier supporte tout et que le micro diffuse n'importe quoi. Je sais à quel point les mots provocants tentent les professionnels du style. Je sais que les institutions nouvelles, ma présence à la tête de l'Etat, ma façon de conduire les affaires, enlèvent d'importance et de moyens d'intervention à d'anciennes influences, dominantes sous l'ancien régime et navrées de ne l'être plus. Je sais en particulier, combien leur coûte la distance où, non par dédain mais par principe, je crois devoir les tenir. »


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70
Memoires d'espoir, tome 2 : L'effort (1962...

Mémoires politiques d'un grand homme d'état, unique, incomparable qui a façonné l'histoire de la France et des Français.

Dans une écriture claire, précise, facile à lire. Le Général a transformé le paysage politique durant tant d'années faisant face aux plus grandes difficultés, souvent décrié, contesté en France, aux USA, en Grande Bretagne, haî parfois au point que l'on a voulu l' assassiner plusieurs fois.Pour moi c'est le plus grand homme d'état de notre siècle. Il réunissait les plus hautes qualités :courage, probité, clairvoyance, défense de la République, de la démocratie, amour de la France.

A garder et relire pour la réflexion sur le monde politique.
Commenter  J’apprécie          110
Mémoires de guerre - Intégrale 3 volumes

En 1000 pages, sur 3 tomes - L'Appel, L'Unité, Le Salut - Ch. De Gaulle décrit ce qu'il a vécu depuis la défaite de juin 1940, jusqu'au début de l'année 1946. Il expose son avis sur les causes du désastre, le contexte de son appel du 18 juin, et ce qui suit: la création d'un front allié, où l'Angleterre et les Etats Unis joueront un rôle décisif, ses relations tendues avec Churchill et Roosevelt, la stratégie - très complexe - conduite sur le plan international, ses voyages en Afrique, au Moyen Orient, en Asie, la création d'un gouvernement provisoire à Alger, tout un jeu diplomatique inextricable. Il montre combien la rupture du pacte germano-soviétique marquera le basculement, et la certitude alors acquise que le Reich allait à sa perte. On est surpris que l'auteur ait pu conserver, dans le feu d'une action si vigoureuse, la totalité de ses notes, les copies de ses lettres, des textes de ses interventions, de ses échanges, de ses discours... Ces documents sont ajoutés au texte, et représentent 1000 pages supplémentaires. Au travers de ce trois livres, on relève la personnalité exigeante et intransigeante du personnage, qui va jusqu'à exercer, en toute occasion, une vigilance, voire une méfiance, vis-à-vis de ses alliés dont il a pourtant tellement besoin et sans lesquels le succès n'aurait pas été possible. Tout ceci doit se découvrir, et, si ce texte n'est pas seul qui peut nous éclairer sur la période, il en est une pierre essentielle. Si l'on met de côté les préjugés hautains et la susceptibilité excessive du personnage, il en reste un témoignage unique pour l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires de guerre - Intégrale 3 volumes

De Gaulle dans sa tour à la Boisserie, pendant sa traversée du désert, déroule le fil des années de guerre depuis 1940 où se sentant investi de la grandeur de la France dont il se fait "une certaine idée", jusqu'à son départ, après la libération, tournant le dos aux partis et à leur ingratitude. L'homme, toute sa vie, aura fui la médiocrité. Ce que lui doit notre pays pendant ces années terribles n'est plus à prouver. L'écriture est précise, classique et efficace comme son auteur. L'humour, un rien désabusé, perce souvent sous le récit factuel. Nos amis anglais ne sont pas épargnés. Ne parlons pas des américains. Les deux dernières pages sont très belles et très émouvantes. Une vraie oeuvre d'écrivain, à n'en pas douter.
Commenter  J’apprécie          50
Mémoires de guerre et mémoires d'espoir

Pour mieux comprendre directement de l'intérieur cette époque faisant partie de notre histoire nationale. Pour comprendre qui était cet homme. Pour ne pas oublier et tenir compte des erreurs du passé.
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires de guerre et mémoires d'espoir

La clarté de la pensée et du style, la hauteur de vue internationale, et l'action dont l’œuvre nous porte encore (sécurité sociale, allocations familiales, retraite, enseignement supérieur, amélioration des conditions de travail, participation des salariés aux résultats de l'entreprise, programme nucléaire français...) quand si peu a été fait depuis et que l'héritage se dilapide aux 4 vents.



Et puis, à l'heure des agitateurs et des joueurs d’allumettes, à tous ces populistes bien pourvus, ces opportunistes de la pensée-unique, à ces grenouilleurs à la semaine aussi petite qu'ils ont l'ambition plus grosse qu'un bœuf, à ces ...-istes de tout genre, ce passage qui me revient souvent à l'esprit :



"Utilisant calculs et rancœurs, ils ont pris sous leur coupe le « Mouvement national des prisonniers », qui entame la lutte contre le ministre Henri Frenay. Indépendamment des motions insultantes que le « Mouvement » publie dans les journaux et des discours que tiennent ses orateurs, il s'efforce d'organiser des manifestations aux points de rassemblement et dans les centres hospitaliers. Les cérémonies auxquelles donnent lieu le retour des captifs et, surtout, celui des déportés de la résistance lui sont autant d'occasions de faire paraître des équipes vociférantes. A Paris même, des cortèges sont formés, parcourent les boulevards, défilent avenue Foch sous les fenêtres du ministère des Prisonniers aux cris de : « Frenay ! Au poteau ! » Dans leurs rangs, marchent des gens qui revêtent, pour la circonstance, la tenue rayée des martyrs des camps de misère. Sans doute les rapatriés, dans leur immense majorité, ne prennent-ils aucune part à ces incidents scandaleux. Mais les meneurs espèrent que le gouvernement lancera la force publique contre les manifestants, ce qui excitera l'indignation populaire, ou bien que, cédant à la menace, il sacrifiera le ministre vilipendé. Quant aux autres fractions politiques, elles assistent à l'étalage de cette démagogie, sans fournir au pouvoir aucune espèce de soutien.



Pourtant, l'affaire est vite réglée. A mon bureau, je convoque les dirigeants du « Mouvement ». « Ce qui se passe, leur dis-je, est intolérable. J'exige qu'il y soit mis un terme et c'est vous qui m'en répondez. » — « Il s'agit, m'affirment-ils, d'une explosion de la colère justifiée des prisonniers. Nous-mêmes ne pourrions l'empêcher. » Je leur déclare : « L'ordre public doit être maintenu. Ou bien vous êtes impuissants vis-à-vis de vos propres gens ; dans ce cas, il vous faut, séance tenante, me l'écrire et annoncer votre démission. Ou bien vous êtes, effectivement, les chefs ; alors, vous allez me donner l'engagement formel que toute agitation sera terminée aujourd'hui. Faute qu'avant que vous sortiez d'ici j'aie reçu de vous, soit la lettre, soit la promesse, vous serez, dans l'antichambre, mis en état d'arrestation. Je ne puis vous accorder que trois minutes pour choisir. » Ils vont conférer entre eux dans l'embrasure d'une fenêtre et reviennent aussitôt : « Nous avons compris. Entendu ! Nous pouvons vous garantir que les manifestations vont cesser. » Il en sera ainsi, le jour même."
Commenter  J’apprécie          40
Mémoires de guerre et mémoires d'espoir

En préambule: savoir que ce livre volumineux est divisé en deux parties :

- les mémoires du Général : 2 Tomes mémoires de guerre et mémoires d'espoir :~840 pages)

- un ensemble de discours et d'entretiens : ~650 pages



J'ai acheté ce livre pour trois raisons :

1- Connaître les sentiments et visions des hommes qui ont combattu l'Allemagne nazie, et ceux qui ont mû le Général après la victoire de 1945.

2- Dans le contexte actuel, ou l'on se réfère au Gaullisme, au souverainisme, comprendre ce qu'est le Gaullisme, et sur quoi il s'appuie.

3- Comprendre quel rôle ont joué les évènements qui ont affecté la France dans ses accessions au pouvoir suprême.



J'ai trouvé réponse à ces trois questions.

Il est difficile de résumer en quelques lignes un livre qui parcourt des années aussi denses historiquement. Cet ouvrage apporte des réponses à ces trois questions, qui en sont les piliers.



Le style est limpide, clair, certaines énumérations peuvent sembler longues, lorsque l'auteur souhaite citer chaque acteur de l'histoire. A travers un vocabulaire riche, mais qui reste accessible, le lecteur revit les doutes et convictions de l'auteur, et ressent la hauteur des enjeux.



Je recommande vivement ce livre, pour qui se pose les mêmes questions que moi. Je rajoute que dans le contexte actuel, où l'on parle de souverainisme, de nationalisme, et où le monde se fragmente ainsi que les sociétés, ce livre apporte des réponses. On y voit que le Gaullisme n'est ni de Droite, ni de Gauche, il est pour élever la France au plus haut rang, grâce à son peuple. Cependant, le Gaullisme peut-il exister sans péril pour la nation ? Peut-il être accepté actuellement comme il le fut sans ambigüité par le passé ?

Commenter  J’apprécie          30
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

très documenté et d'une grande rigueur historique. livre indispensable pour comprendre le Général et son œuvre
Commenter  J’apprécie          00
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Passionnant.Je passerai aux volumes suivants plus tard.
Commenter  J’apprécie          00
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Le général De Gaulle a joué un rôle décisif dans un moment dramatique de l'histoire de France. Lui, qui était seulement un obscur secrétaire d'Etat dans le gouvernement français, il a refusé l'ahurissante défaite en Juin 1940 et appelé à la poursuite de la guerre contre l'Allemagne nazie. Après la débâcle et l'appel du 18 Juin, il lui a fallu lutter jour après jour pour organiser la France Libre et lui donner une place que les Alliés rechignaient à accorder. Avec des hommes neufs, il a mis toute son énergie pour créer ex nihilo un embryon d'Etat, avec une armée, une administration, une diplomatie et des territoires (hors métropole), etc. Ces Mémoires décrivent en détails toute l'activité politique et militaire du général De Gaulle jusqu'en 1942. C'est un "pavé" ! Pour apprécier ce témoignage (et plaidoyer pro domo) à sa juste valeur, il faut être passionné par ces événements qui ont marqué la France du XXème siècle. Par la publication de ses Mémoires, De Gaulle a affirmé son exceptionnelle stature d'homme d'Etat - et, plus étonnamment, a démontré ses qualités de grand écrivain.
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Avant de vous donner mon avis, je dois être sincère en vous disant que même si cela m’a captivé, ce n’est pas simplissime à lire ! Il faut s’accrocher par moment et le côté « solennel » de l’ouvrage peut en désarçonner plus d’un et finir par vous écœurer… Si jamais ces mémoires vous tentent, mais que le côté emphatique vous inquiète, lisez le petit à petit et ayez une lecture plus simple en parallèle pour vous évitez les nœuds dans le cerveau !



Ce premier tome des Mémoires de Guerre de de Gaulle nous fait entrer dans les coulisses de la France Libre dans ses heures les plus incertaines et les plus douloureuses.



En suivant le propos du général de Gaulle, nous nous apercevons de l’articulation de la Résistance Française à ses débuts, et assistons aux frictions – très nombreuses – entre la France de de Gaulle et ses « alliés », qui ne lui font aucun cadeau et se retournent souvent contre lui.



L’auteur raconte son rôle durant les trois premières années du conflit, et semble n’omettre aucun détail – même s’il est difficile de savoir ce qui est de l’ordre de la réécriture ou de l’interprétation. Le réalisme saisissant de l’ouvrage nous plonge en totale immersion dans le conflit mondial, on a l’impression de traverser ces heures sombres, de subir la dure réalité d’une guerre… Mais surtout, le général de Gaulle nous enseigne une belle maxime tout au long de ces écrits : il ne faut jamais se mettre d’œillères devant un danger quelconque…



Un livre à lire une fois dans sa vie pour en savoir un peu plus sur l’homme en question et sur le passé de notre pays – bref un devoir de mémoire !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
Commenter  J’apprécie          351
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Soyons clairs : quelque soient vos convictions, vous n’en sortirez pas indemne.



De Gaulle, c’est à la fois un souffle épique (« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France ») et un humour décapant, même le 17 juin (de Lebrun : « il voulait être un chef d’Etat, encore eût-il fallu qu’il fût un chef, et qu’il y eût un Etat »), c’est aussi un conteur de talent : on ne peut lâcher le livre, parce que la construction du récit, très professionnelle, vous tient toujours en haleine.



Peut-être les portraits des grands contemporains sont-ils les passages les plus admirables : Staline, qui fait froid dans le dos, Hitler, créature de l’après guerre, et qu’il crédite, pour sa descente en enfer, d’un horrible courage, Mussolini, jouet des évènements, enfin ses deux alliés terribles que furent Churchill et Roosevelt, chefs à la hauteur de leur mandat historique, mais aussi pleins de duplicité. Les historiens se sont efforcés d’atténuer cette « guerre de tranchées » qu’a été la relation avec les Anglo-saxons ; le Général, au contraire, n’en cache rien. Partout, toujours, la volonté de puissance des Etats-nations l’emporte : il n’y a pas d’idéologie ni d’affectivité qui tienne devant cette dure réalité.



Quelques éléments surprenants : d’abord l’humanité profonde de Charles de Gaulle, vrai chrétien, même si sa tâche de soldat et de chef d’Etat lui impose retenue et réalisme. Lisez bien, dans le troisième tome, les développements consacrés à la misère du Peuple français en 1944. Non, décidément, De Gaulle n’était pas un vrai homme de droite, et il expose avec fierté les nationalisations et la politique sociale de son Gouvernement.



Et qui a dit que le Général n’était pas européen ? Après 58, il c’est lui qui confirmera la signature de la France au Traité de Rome, fondateur de l’Union, et on comprend pourquoi dans les Mémoires, avec notamment sa vision de la construction économique de l’Europe sur la base de l’entente franco allemande.

Commenter  J’apprécie          81
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Un très bon ouvrage pour apprendre, ou réviser, l'histoire de la 2ᵉ guerre mondial vu du côté de la France.

Son style littéraire, de qualité, est appréciable. La précision de ses propos peut parfois paraître pesante, mais cette rigueur permet de s'approcher d'une vérité historique. 



Les mémoires de Churchill sont un bon complément (bien que son style et son ego soient plus pesants).

Je n'ai pas encore trouvé d'équivalent pour étudier cette guerre du côté des "vaincus".
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Les mémoires de la guerre du plus grand des français, celui qui avait dénoncé les mauvaises orientations de l'armée française avant le conflit, refusé l'armistice d'un vieux maréchal avide de pouvoir et de retrouver un semblant d'une gloire perdue à un prix que les français ont payé très durement, lancé un appel dont imaginait à peine les suites, enfin lutté sans cesse envers et contre tous, y compris ses propres alliés, pour restaurer la grandeur de la France. Et en plus, l'écriture d'un écrivain, donc un plaisir de lecture absolu.
Commenter  J’apprécie          61
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

C'est génial et rare d'avoir un récit d'histoire, captivant et bien écrit, rédigé par l'un de ses principaux protagonistes. J'en recommande la lecture, le Général n'étant de plus pas un manche dans l'art de la formule! L'incipit de ce livre est d'ailleurs entré dans la légende.
Commenter  J’apprécie          20
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

D'abord, De Gaulle est un écrivain. On lui impute aujourd'hui tout et n'importe quoi (le faux du 18 juin, l'horrible massacre d'Oran, etc.) et les ralliements obscènes - tout comme le comportement indigne de certains qui ont prétendu capter l'héritage gaullien à leur profit - lui font encore plus de mal que la "famille". Mais Les Mémoires rappellent avec style que De Gaulle incarna tout de même, et malgré eux, la défense et l'illustration de la France, la France réelle, celle qui est au premier rang par le Bien, le Beau et le Vrai. Car la France n'est plus la France dans le mensonge médiatique, la laideur subventionnée, la corruption généralisée. Elle n'existe que par ce qu'elle a de meilleur et qui la distingue de toutes les autres nations, tandis qu'elle s'égalise en crasse avec les plus abjectes républiques bananières quand elle laisse parler ce qu'elle a de pire (l'"hexagone") C'est ça, une "certaine idée de la France". Il faut lire Les Mémoires de Guerre. Et se sentir, intensément, FRANCAIS. Et fier.
Commenter  J’apprécie          211
Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942

Un livre très précis, plein de détails et de documents, qui raconte, après une courte introduction sur l’avant-guerre, toutes les actions du général de Gaulle, presque au jour le jour, à partir de la bataille de France jusqu’à 1942 (peu à peu le récit des évènements devient moins chronologique et plus thématique). Ce sont des mémoires de guerre et donc beaucoup de batailles sont relatées, que ce soit en France, en Afrique, au Moyen-Orient ; certaines sont rébarbatives ou purement informatives, d’autres sont captivantes, comme la bataille de Bir-Hakeim. Mais ça ne me parait pas le plus important.

Dès que de Gaulle a été appelé au gouvernement en juin 1940 son travail principal a été d’organiser l’éventuel transport du gouvernement français en Afrique du Nord pour continuer la guerre, car la France ne se résumait pas à sa métropole (déjà perdue lors de la bataille de France) mais s’étendait aussi à son empire colonial. Elle avait toujours des moyens considérables et notamment une marine intacte qui lui auraient permis de continuer la guerre, ce que souhaitait Paul Reynaud. Pétain en prenant le pouvoir le 16 Juin a changé tous ces plans et de Gaulle ne l’a pas du tout accepté.

A partir du 18 juin, il va chercher à affirmer au maximum son autorité et à centraliser le pouvoir autour de lui pour former une alternative crédible à Pétain. Il va s’évertuer à constituer un Etat parallèle, car ce n’est pas à la formation d’un simple « gouvernement français londonien » à laquelle on assiste mais d’un Etat ! Un Etat avec son armée, son administration, sa diplomatie, son économie, et même, et surtout, ses territoires (en Afrique équatoriale, dans le Pacifique, au Moyen-Orient). Un travail énorme, une organisation impressionnante. Et il faut du courage pour se porter à la tête d’un Etat qui n’existe plus pour le reformer. Je ne sais pas si c’est pire que d’être à la tête d’un Etat à l’agonie, comme le raconte de Gaulle au sujet de Paul Reynaud, mais tout de même, se retrouver, au mois de juillet 1940, isolé, avec à peine 7000 hommes sous ses ordres et de très maigres perspectives quant à l’avenir et continuer à se battre, cela mérite le plus profond respect.

Personne ne niera qu’il a eu un destin fulgurant, mais un destin tient à peu de choses. Il n’aurait rien pu faire si Paul Reynaud ne l’avait pas nommé au gouvernement et permis de rencontrer Churchill. Et sans le soutien des Anglais, ou sans l’intérêt immédiat qu’ils avaient à voir la France continuer le combat, rien n’aurait été pareil ; de même, lors de cette semaine fatidique du 16 au 22 juin 1940, si le général Noguès avait persisté dans sa première intention de continuer la guerre, c’eût été lui le chef de la résistance et de Gaulle serait certainement resté dans un relatif anonymat. Mais la France avait besoin d’un chef à forte personnalité, notamment pour faire valoir ses droits et ses devoirs.

Les relations diplomatiques sont d'une importance capitale pour de Gaulle, dans le but de se faire reconnaitre comme le légitime représentant de la France. De ce côté-là il adresse en fin de compte peu de reproches aux Anglais et à Churchill, même si leurs intérêts ont pu diverger, en particulier dans l’affaire tendue de la Syrie et du Liban. Il ne reproche rien non plus aux autres pays d’Europe envahis par Hitler, et même s’il n’est pas dupe du totalitarisme de Staline il reconnait qu’il a au moins pu traiter avec lui. Par contre, quelque chose n’est pas passé avec Roosevelt qui a préféré, dans un premier temps, l’ignorer et essayer de traiter avec Pétain. Au sujet des relations franco-américaines, je recommande de lire les documents réunis en fin d’ouvrage autour de l’affaire Saint-Pierre et Miquelon et ce qui s’ensuit, car de Gaulle ne dit pas tout dans ses mémoires. Les différents sur le Levant avec l’Angleterre et la politique américaine révélée au grand jour après l’affaire Saint-Pierre et Miquelon sont les deux conflits diplomatiques les plus importants de ce premier tome.

D’autres sujets mériteraient de longs commentaires : sur le déroulement de la guerre, bien entendu ; sur le fait que de Gaulle affiche une carrure d’homme d’Etat, persuadé qu’un changement de constitution était devenu indispensable ; et surtout sur le destin des colonies, en particulier le cas de la Syrie, qui me parait caractéristique de la politique gaullienne.

Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Charles de Gaulle (973)Voir plus

Quiz Voir plus

Stephen King : Le King.

Quel est le vrai nom de Stephen King ?

Stephen Edward Queen
Stephen Edwin King
Stephen Edwin Prince
Stephen Edward King

8 questions
41 lecteurs ont répondu
Thème : Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}