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Citations de Charles Wright (173)


P 74 – en regardant Benoit dévaliser cet arbre, je comprends ce qu’est, dans son fond, l’expérience d’un paysan : un dessaisissement de la maitrise. Une année l’arbre ploie sous les fruits, une autre, deux pommes se battent en duel sur les branches. Il a beau trimer sa peine, la récolte est aléatoire, voilà pourquoi il vit dans la prière. Tandis que nous, qui n’avons qu’à appuyer sur des boutons pour exaucer nos désirs, nous n’avons plus besoin de la grâce…
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P 73 – « l’imitation de Jésus Christ » si tu veux être libre, tiens-toi à l’écart du fric, des honneurs, des vanités, absente-toi du bruit du monde et du gout du jour, ne t’endors pas dans une vie de mollesse, et puisque la liberté est intérieur, tourne toi vers le dedans. Décidément, il ne faut pas jeter trop vite aux poubelles de l’histoire ce vieux recueil de sagesse.
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P 72 – comme souvent, Benoit a raison : l’arbre est élan, désir, aspiration. On ne peut plus vibre affalé quand on fréquente des forêts. La présence des bois appelle au rehaussement de soi. _ Il faudrait amener les enfants dans cette féérie verte, dis-je à mon tour. Leur apprendre à sentir, toucher, écouter. Les éveiller au bonheur concret d’être plongé dans le monde au lieu de leur seriner des leçons abstraites sur la « biodiversité »… « L’âme ne se nourrit pas de mots », confirme « l’imitation de Jésus Christ » que j’ai ouvert (…)
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P 72 – cette nuit, un orage a fait chuter les températures. L’haleine de la forêt m’insuffle de la fraicheur et de grandes bouffées de santé physique et morale. La nature est un médicament, le meilleur antidote contre la déprime. Les arbres apaisent les turbulences de l’esprit, donnent l’énergie de vivre.
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P 69 – « -mes petits, j’ai quatre-vingt-douze ans. La mort est devant moi. Quand je repense à ma vie, ce qui m’a rendue heureuse, c’est les gens à qui j’ai rendu service… » Les paysans ne se paient pas de mots. Mais l’air de rien, avec cette unique parole, la vielle dame nous a livré son secret, sa perle précieuse. (…) cette rencontre furtive, je l’ai vécue comme une annonciation. Le frôlement d’une aile d’ange.
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P 44 – on ne peut vivre indéfiniment sans orienter son regard du côté des étoiles. Des jeunes de plus en plus nombreux se détourneront de notre système en surchauffe pour aller chercher dans les altières solitudes de l’Athos ou dans les vallons cisterciens des réponses à leur soif de sens. D’autres s’isoleront dans des réclusions, comme Thoreau à Walden Pond, et méditeront la centaine de livres qui comptent pour trouver des réponses à ces questions urgentes : à quoi tenons-nous vraiment ? Que voulons-nous sauver ? Sur les décombres, tout devient possible, y compris se retrousser les manches pour œuvrer à une efflorescence.
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P 42 – la nuit a tout recouvert d’un grand calme. Le silence est une infirmerie : il apaise les pensées, calme les angoisses. Par la grâce de son baume, l’agitation et l’inquiétude de la journée sont retombées comme la neige dans la boule à secouer.
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Il a raison : je suis un analphabète de la nature. Décidément, notre progrès marche à reculons. D'un effleurement du doigt, on peut déclencher des processus, mais on ne sait plus nommer l'oiseau qui nous gratifie de son chant.
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Comme souvent, Benoît a raison : l'arbre est élan, désir, aspiration. On ne peut plus vibre affalé quand on fréquente des forêts. La présence des bois appelle au réhaussement de soi.
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De fait, n'être plus rien ni personne donne le vertige. Désormais, pour exister aux yeux des autres, on ne peut plus s'appuyer sur le métier, les biens, l'apparence, la réputation, tous ces pédigrees qui mesurent d'habitude le standing d'une personne.
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À l'heure de la mondialisation, cette promenade cantonale paraît manquer d'audace. Mais est-il nécessaire de visiter les pôles pour s'offrir de l'émerveillement ? Nos fringales de dépaysement, on peut les assouvir partout, y compris dans cette France de l'intérieur, dont on dédaigne souvent les trésors.
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Il me semblait que la vie d'un mortel ne consistait pas seulement à produire et à consommer. Je trouvais que se vouer à la recherche de l'absolu n'était pas moins noble que faire carrière dans le conseil ou la com.
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Au lieu de de légiférer sur l’écriture inclusive ou la fessée aux enfants, les hommes politiques feraient mieux de s’occuper de choses sérieuses, (p 307)
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- Margeride, Aubrac, Causses, Cévennes : les quatre régions qui forme la Lozère sont des solitudes. Ce département est une addition de déserts, dis-je, fasciné.
- Oui, il bat tous les records, mais c’est inversés. C’est le département le moins peuplé de France, avec la plus faible densité au kilomètre carré, le plus petit chef-lieu, la plus petite sous-préfecture. On dirait qu’il s’excuse d’exister, qu’il veut disparaître, ne pas se faire remarquer.
- Ce mauvais élève à d’autres arguments à faire valoir. A l’heure du cloud et de l’homme augmenté, l’irruption de ce désert, avec ses rocailles, ses troupeaux, son silence, nous ramène au point de l’origine. Dans ce royaume du pur espace et du rien, on peut éprouver comme nulle par ailleurs une sorte de conjugalité fabuleuse avec le monde. Une incomparable qualité de solitude, aussi. (p 305/306)
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Cela fait presque un mois que nous vivons sans Internet, ni radio, ni télé, ni journaux, sevrés de vaguelettes de l’actualité. Les bienfaits de cette cure d’inactuel sont incalculables.
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Pourtant, moi non plus, je ne suis pas engagé sur les sentiers de la gloire. A trente-sept ans, admettons-le, le bilan est pâlot: pas de femme, pas d'enfants, pas d'endroit où reposer la tête. En outre, mon compte en banque est faiblard, et je suis propriétaire de rien. Le scooter que je chevauchais à Paris, je l'ai donné à un ami en entrant au noviciat. Et le seul bien qui me reste-une bibliothèque richement pourvue-n'a guère de valeur marchande ou symbolique à l'heure du règne des écrans plats. (p. 57)
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Il y a cette phrase que Dom Francis répète sans arrêt : « Ce que sont les exercices pour le jésuite, l’oraison méthodique pour le sulpicien, l’oraison contemplative pour le carme, la lectio divina doit l’être pour le moine. »
La Lectio divina n’est pas une lecture qui nous parle de Dieu, mais une lecture dans laquelle Dieu nous parle.
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Mais au fil des mois, guidé par son accompagnateur spirituel, André perçoit que la prière a sa fécondité, que la voie contemplative n’est pas une fuite du monde, mais une façon d’agir pour lui par l’intercession. Ces moines, là-haut sur la colline, ne veillent-ils pas sur les environs ? Désormais, sa vocation à la prière au cœur de l’Eglise et du monde ne va plus le lâcher.
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"Les pourtours des villages se subdivisent en lots rectangulaires, enclos de barrières uniformes, où des maisonnettes qui se ressemblent toutes s'élèvent dans des matériaux sans noblesse et sans lien profond avec le pays qui paraît les subir comme une blessure.
Pourquoi la prise de possession de la nature est-elle marquée par tant de disgrâce ? L'homme contemporain est-il voué à enlaidir tout ce qu'il touche ?"
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" Ces gens simples avec leur petite maison modeste me touchent.
Et si c'était cela le bonheur ? Régner sur un lopin de terre, être le seigneur de son potager, de ses poules, couper du bois, regarder pousser les arbres, aimer sa femme."
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