Catherine Mory

Super, splendide, géniale BD. Tout à la fois drôle et pédagogique, elle retrace avec clarté les vicissitudes auxquelles Molière a été confronté. Tout bien considéré, l'atmosphère rigoriste qui s'est heurtée au génie de Molière n'est pas si éloignée de ce que nous connaissons actuellement.

Bonne pioche !



Décomposée en 5 actes, à la manière d'une pièce de théâtre, ce graphique nous emmène à la Cour du Roi Soleil, où Molière est dans les petits papiers du monarque. En mai 1664, lors d'une somptueuse fête organisée à Versailles, Molière donne la première représentation de Tartuffe, un faux-dévot hypocrite et sournois. Tous rient des travers dénoncés sur scène, aussi c'est avec stupeur que, le lendemain, Molière apprendra que sa pièce est interdite par le Roi. Qui avait pourtant semblé l'apprécier énormément.



En fait, la France traverse une crise politico-religieuse, et Louis XIV et son évêque, Monseigneur de Péréfixe, ont fort à faire pour gérer les jansénistes et éviter une nouvelle guerre de religion. Rigoristes et ultra dévots, les jansénistes ont très mal vécu la pièce de Molière, qui leur semble se moquer d'eux et les provoquer.



Molière bataillera 5 ans avant de voir sa pièce autorisée et de faire salle comble ! En vérité, cette victoire finale ne sera pas vraiment de son fait, mais juste rendue possible par la résolution de la crise avec le Pape.



J'ai aimé la façon dont on se retrouve immergé dans la vie de Cour, Catherine Mory donne à voir un Louis XIV très crédible, surtout dans les détails de la vie quotidienne - il reçoit certaines requêtes lorsqu'il est sur la chaise percée à faire "ses affaires" par exemple. Il pense à sa maîtresse du moment, la belle Louise de la Vallière. Et puis la vie des gens de troupe, qui vivent tous dans le même immeuble, à deux pas de leur salle.



Un très bon moment de lecture !

Un vrai plaisir de découvrir la vie des auteurs au delà de ce qu'on en sait par leurs écrits.

C'est plein d'anecdotes, d'aventures, de contradictions entre la poésie des oeuvres et la vie personnelle, une belle découverte !



Le seul défaut, s'il faut en trouver un, c'est qu'en le lisant en continu, il est difficile de conserver en mémoire la masse d'informations reçues. Je le conseillerai comme un ouvrage de référence pour se replonger dans le parcours d'un auteur en particulier lorsque le besoin s'en fait sentir.

L'incroyable histoire de la littérature française

Catherine Mory et Philippe Bercovici chez Les arènes BD, 2022



Alors je te raconte ma vie, comme d'hab... 😁



Lorsque je préparais mon calendrier de l'Avent et ses petites devinettes, je suis tombée une fois une autre sur cette référence.



J'avais croisé avec bonheur Catherine Mory dans les histoires jeunesse que je lisais à mon fils (si tu veux, je te donnerai les titres parce que c'est très qualitatif) ou sur le site de la BNF (ouais je surfe souvent sur la BNF, et alors ?! Pas toi ? !).



Ainsi, même si je ne suis pas très BD (nobody's perfect!), l'idée d'un bouquin qui illustrerait, avec brio (ben non, avec Philippe Bercovici 🙄🤪) des anecdotes sur les auteurs classiques, ça me faisait de l'œil et bim.... Cadeau sous le sapin!



On m'avait déjà offert L'incroyable histoire de la médecine (ma vocation première et ratée 😭) et j'avais beaucoup aimé, donc, fi de mon inappétence pour le 8eme art (on me dit 9eme art dans l'oreillette, oups 🙊), je fonce!



Donc, depuis un mois, je pioche, avec délectation, dans les siècles, dans les histoires dans les genres, les mouvements, les portraits... J'apprends plein de choses, j'en rafraîchis d'autres et surtout, je me régale !



En plus, ils parlent de Zola ❤, de Baudelaire 💚, de Camus 💜, de Colette 💙 et de plein d'autres car il y a 348 pages, bien pleines et bien faites donne un glossaire hyper chouette avec des acrostiches, des litotes et des zutistes...



Bref, j'ai intérêt à faire attention car mon fiston lorgne dangereusement et avec convoitise (lui, il adoooooore la BD) sur la chose, alors, avant qu'il disparaisse dans son antre, je te le conseille vivement pour joindre l'utile à l'agréable (docere et placere.... principe de base de la littérature !)



Allez bye, je vais bouquiner ma BD !

Bonne soirée 😘

Catherine Mory (scénariste) et Philippe Bercovici (dessinateur, notamment de la série « Les femmes en blanc) se sont associés pour proposer un raccourci de la littérature française, partant du principe qu’on peut se distraire tout en demeurant sérieux. Voilà donc un tour des meilleurs écrivains qui ont façonné les belles lettres françaises, en démarrant le voyage au XVIe siècle avec François Rabelais pour aboutir à notre époque et analyser brièvement le parcours de, entre autres, Albert Camus et Marguerite Duras. Une démarche ludique qui n’empêche jamais la pédagogie. Tout ce qu’on peut lire demeure stricte réalité, même si le ton penche parfois pour les jeux de mots, le cocasse et l’anecdote. L’écueil à éviter était d’emprunter un ton scolaire et de laisser s’échapper plus d’un lecteur en cours de lecture.

Catherine Mory et Philippe Bercovici racontent sur presque 300 pages la littérature française entre le XVIe et le XXe siècles en BD, à travers 30 portraits d'auteurs et autrices qui ont marqué ces siècles.



C'est une bonne BD pour en apprendre plus sur les écrivains qui ont marqués la littérature Française. Il s'agit de portraits de leurs vies (leurs naissances jusqu'à leurs morts), ce qui les a inspiré, leur parcourt de vie, des anecdotes drôles ou tristes et des très cours résumés en image de leurs œuvres.



Un recueil de vies pleine d'humour vraiment passionnant et qui nous pousse à découvrir (ou non) ces auteurs marquants. C'est une BD ludique et instructive.



A découvrir.
Lien : https://mathildelitteraire.b..

Lien : HTTPS://mpascale.bernard@ora..

Bd Instructive et fort agréable sur ceux dont on connaît le nom, les grandes lignes de leurs vies mais pas toujours leurs petits travers atypiques qui en font des anecdotes croustillantes. Trente hommes et femmes illustres dans quelques pages qui, parfois s'entrecroisent. Tour à tour intéressant, drôle, tragique. Cheminement de départ toujours pareil : père, mère, naissance, étude. Quelques planches sur leurs oeuvres majeures. le lecteur ressent bien l'énorme travail de recherche. Dessins simples, colorés, frais et parlants. Il est possible de glaner ça et là sans lire dans l'ordre ou par siècle. Une belle idée moderne de découvrir les pionniers de la littérature française.

Catherine Mory a trouvé le bon ton et la juste distance pour capter l'attention du plus grand nombre tout en préservant le fond. Quant aux dessins de Philippe Bercovici, dans un style proche de celui du Gotlib de « Rubrique-à-Brac », ils apportent une touche de fantaisie bienvenue.
Lien : https://www.lesechos.fr/idee..

Bd passionnante qui avec humour nous fait redecouvrir les classiques de la littérature et nos grands auteurs..

La BD porte bien son titre. En effet, l’auteure, prof de français et amoureuse de la littérature nous balade aux travers des siècles (du 16ème au 20ème) et des auteurs. Tous différents, voire opposés, autant dans les personnalités, que les œuvres et les parcours de vie.

Seul point commun : chacun est riche d’une nouvelle vision et amène quelque chose à l’édifice.

Elle explique en quelques bulles les ouvrages principaux et insiste avec beaucoup de jubilation sur les travers des écrivains. Et cette irrévérence envers les auteurs classiques fait du bien. On ne nous a pas enseigné la littérature de cette façon aussi réaliste et complète

Par exemple, l’ami Rousseau avance les fondements de la famille moderne dans « l’Émile » mais « oublie » qu’il a abandonné ses cinq enfants, même s’il s’agit d’une pratique plutôt courante à l’époque.



Une BD de plaisir (l’humour est irrésistible) mais également de connaissances. J’avais oublié le côté érudit de Rabelais au profit de la farce. J’avais oublié les trois objectifs des pièces de Molière, j’avais oublié l’importance de Madame de Lafayette dans le roman d’analyse ... Et je pourrais citer de nombreux autres exemples. Catherine Mory nous explique aussi l’origine d’un grand nombre d’expressions.

Par exemple : Savez-vous d’où vient l’expression : la pièce fait un four ? « Faute de spectateurs, on préférait ne pas jouer et économiser les chandelles. Le théâtre était alors noir comme un four. D’où l’expression. »



Quelques extraits donnent le ton de la BD :

A propos de George Sand, Baudelaire a écrit : « Comment des hommes ont-ils pu s’amouracher de cette latrine ? »

L’élégance même, monsieur Baudelaire… Dire qu’on le portait aux nues durant notre adolescence…

« Mais la palme de la misogynie revient à Edmond de Goncourt : Si on autopsiait les femmes originales ayant un talent comme Mme Sand, on trouverait des parties génitales se rapprochant de l’homme. Des clitoris un peu parents de nos verges. »

A propos des médecins du 17ème siècle et du décès de Mme Poquelin, la mère de Molière : « Madame Poquelin finit donc par succomber, saignée plus que soignée. Comme l’écrira Molière au sujet d’un de ses personnages : elle est morte de quatre médecins et de deux apothicaires. »



Une BD à mettre entre toutes les mains : ceux qui considèrent les auteurs français comme dépassés et poussiéreux, les accrocs comme moi qui « révisent » leurs classiques, et ceux qui les idolâtrent au point d’oublier que les écrivains sont également des bonshommes et des bonnes femmes comme tout le monde.



Un seul tout petit bémol : Catherine Mory veut faire partager son amour des lettres, tout nous dire en quelques bulles et quelquefois ça coince en lisibilité.

A part ce petit détail, c’est très réussi ! Une somme de connaissances dans une bulle d’humour. Que demander de plus ?

Une très belle surprise que cette BD ! Je l'ai ouverte sans rien attendre de particulier, simplement parce que j'aime la littérature, alors forcément, vu le titre...



Au final, j'ai appris plein de choses, mais j'ai aussi pu m'apercevoir que j'en connaissais pas mal également (et c'est très plaisant, ça donne l'impression d'être cultivé) ! Alors bien sûr, il y a des oublis, ou plutôt des choix, des auteurs que l'on aurait aimé voir, mais c'est inhérent à l'exercice et au final, peu importe, parce qu'on passe un bon moment de lecture. Les textes sont sympas, les dessins très réussis, tout ce qu'il faut ! Et puis on peut lire un "chapitre", passer à autre chose, puis y revenir bien plus tard ; bref, ça se lit quand on veut, comme on veut, et j'oserai dire avec qui on veut.



Vous l'aurez compris, c'est un grand oui pour moi !

Faire aimer les grands auteurs classiques français en les faisant descendre de leurs piédestaux, voilà une grande ambition que de Catherine Mory et Philippe Bercovici avec L'incroyable histoire de la littérature française réussissent parfaitement. le tandem professeur de français et dessinateur rendant accessible avec un humour irrésistible la vie et l'oeuvre de trente écrivains du XVIe au XXe siècle. Pour tout un chacun, adultes comme lycéens, une excellente manière de redécouvrir ou découvrir tout (ou presque 😊) des petits et grands travers comme les idées novatrices et le génie d'auteurs tels que Rabelais, Montaigne, Pascal, Voltaire, Rousseau, Balzac, Proust, Camus et bien d'autres. Sans aucun doute, un des meilleurs de la série...

Professeure de Français, Catherine Mory a trouvé le ton juste pour retracer la vie de Rabelais, Molière, Zola ou Camus… non sans humour ni anecdotes inattendues. Au dessin, Philippe Bercovici fait merveille dans un style sachant judicieusement lier la fantaisie aux tonalités plus sérieuses de la bd reportage.
Lien : http://bdzoom.com/149721/act..

Grâce à cette formidable BD , un des derniers nés de la non moinsformidable série de l'incroyable histoire après la médecine et le vin sortis aussi en 2019 on découvre pas mal de choses méconnues de la vie parfois farfelue des grands écrivains de la littérature française qui les désacralise pas mal.



On pense aux calculettes créés par Pascal ou bien encore aux vers particulièrement grivois De La Fontaine.



Catherine Mory, éminente universitaire sait raconter l'histoire des grands écrivains et réussit largement son pari de vulgarisation.



Son album parvient en permanence à rendre l'érudition plus légère grâce à des anecdotes savoureuses, parfaitement accompagné des dessins colorés et lestes de Philippe Bercovici .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Cette bande dessinée a pour ambition de désacraliser les grands classiques en montrant les auteurs dans leur humanité. L'auteur adopte une démarche chronologique, du XVème au XXème siècle pour retracer la bibliographie de 30 écrivains avant d'aborder, de façon synthétique, leurs oeuvres. Elle a sélectionné les écrivains les plus étudiés pour le baccalauréat. Au début de chaque siècle, elle rappelle le contexte historique et littéraire.

Chaque oeuvre ancrée dans son contexte est synthétisée à la fois de façon accessible, instructive et ludique, grâce aux illustrations de qualité. Un bon moyen de réviser les classiques et de mieux comprendre l'évolution des courants littéraires.

Ce livre peut aider les lycéens de 1ère à préparer leur bac français de façon ludique par une approche globale de la littérature française en mettant en relation la vie des auteurs et leurs œuvres. Les autres lecteurs ne peuvent que se réjouir d’approfondir leurs connaissances et de mieux appréhender l’apport des différents écrivains. Cela donne envie de se replonger dans certains classiques.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..

Dans la famille "L'incroyable histoire de... " chez Les Arènes, demander la littérature française ne suffira plus, il faudra désormais préciser la version. Première ou deuxième ? Voici en effet la nouvelle édition, enrichie au passage de quatre auteurs : de Gouges, Céline, Aragon, Duras. Ils complètent la panoplie déjà riche de la première mouture, qui du XVIe au XXe siècles, de Rabelais à Camus, présentait de manière chronologique les biographies des principaux auteurs classiques dans le contexte artistique et littéraire de leur siècle.



Avec pour chacun d'eux leur vie déclinée dans les grandes lignes, des petites anecdotes, parfois des démentis, des citations intégrées, des résumés de leur œuvre majeure ou un aperçu de leur poésie, bref, largement de quoi susciter l'envie de découvrir ou d'approfondir leur production sous l'effet de désacralisation caché derrière les traits d'un dessin détaillé, nous les présentant familièrement dans des situations communes et humoristiques. Car s'il y a bien une constante, c'est la drôlerie qui peut surgir du décalage entre le récit officiel en commentaire et le dessin libéré, parfois anachronique dans les paroles, à contre-pied du récit, en redresseur de vérité ou en dérision, même s'il accompagne le récit la majorité du temps. Au final, la densité des planches se révèle bien digeste grâce au ton précis de l'ensemble, amené à nous distraire tout en nous instruisant.



Les « petits » nouveaux s'insèrent ainsi dans le XIXe et le XXe (et surtout une équipe foisonnante qui cartonne), avec une connotation plus engagée et une parité rigoureuse. Olympe de Gouges nous rappellera d'où proviennent les premières actions du féminisme en littérature, du XIXème. Le cas Céline fait quant à lui un peu office de rabat-joie de service, son personnage aux relents misogynes et antisémites n'y étant pas pour rien. En suivant mais à l'opposé, Louis Aragon le militant communiste chante l'amour des femmes (enfin surtout celui d'Elsa), et triomphe en sortie de guerre, du côté des communistes. Enfin Marguerite Duras représentera quant à elle le Nouveau Roman.



Mais plus on se rapproche de l'ère contemporaine, moins le temps a fait office de régulateur historique, rangeant les uns et pas les autres dans la catégorie des auteurs classiques indéboulonnables. On pourra ainsi chipoter, en s'étonnant de l'absence de certains. Pourquoi le Nouveau Roman est représenté quand l'Oulipo est oublié ? Et l'écologie ? Perec aurait peut-être pu avoir sa place, Gary et sa riche bio auraient pu apporter une touche écologique avec l'avant-gardiste Les racines du ciel. Bref, le lecteur déjà bien gâté pourrait en réclamer un peu plus encore... Ce qui est plutôt bon signe.



Voilà en tous les cas une BD réjouissante, à offrir à son gamin candidat au bac de français. Mais pas seulement. Tout le monde pourra en effet y trouver son compte, de l'expert en littérature au novice, tous pourront découvrir ces auteurs ou enrichir leurs connaissances avec pour compagnie le rire, sous les traits humoristiques du dessin, sous l'égide d'un texte rigoureux dans les faits et régulièrement décalé dans les bulles.
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Cette BD est un régal. Les trente personnages les plus importants du XVI ème au XX ème siècle brillent de tous feux tant les pages sont truffées d'anecdotes en tout genre. Tous les textes ont leur importance et les dessins leur charme. Si la littérature et le théâtre se côtoient souvent, c'est que le Pouvoir, l'Argent, l'Amour et la Mort habitent en permanence ces êtres rendus très attachants. C. Mory et Ph. Bercovici ne ratent jamais l'occasion de mettre une touche de grivoiserie. Et rien n'est anodin car les moindres détails nous aident à cerner les personnages. Bravo à ces deux auteurs déjà bien rodés à l'humour.

Plus marrante que les Lagarde et Michard, cette Histoire de la littérature française de Catherine Mory illustrée par Philippe Bercovici dépoussière et fait briller.

J'étais sceptique quant à la démarche. de Rabelais à Duras, cinq siècles nous contemplent et pourtant cela fonctionne. Les auteurs sont parvenus en quelques pages, à dresser des portraits fidèles de nos grands auteurs, à évoquer en quelques lignes leurs oeuvres majeures, à glisser judicieusement des anecdotes connues et moins connues. Cette Histoire de la littérature pleine d'humour m'a parfois fait songer aux gags de Gotlib avec Newton et la pomme. C'est drôle et surtout la démarche a le mérite de désacraliser nos vaches sacrées en allant à contre-courant de la tendance actuelle qui voudrait que les comportements des auteurs/penseurs soient d'un blanc immaculé et dignes d'exemple (pour cela, on a plus qu'à lire des hagiographies, et encore!) alors qu'ils ne sont que des hommes: faibles, sourds, pleutres, courageux, maladifs, craintifs, héroïques…On retiendra le fort pourcentage de nos illustres écrivains à avoir contracter des maladies vénériennes, à croire que Qui taquine la Muse chope la syphilis. On retiendra aussi que quelques femmes, Madame de Lafayette, Olympe de Gouges, Colette, Duras et ses sous-pulls, se sont glissées dans cette anthologie.

Je remercie les Éditions des Arènes BD et Babelio pour ce livre, lu d'une traite, reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.

L'Incroyable histoire de la littérature française est tout ce que son nom promet. Une incroyable somme de vies d'auteurs et autrices, d'enfances difficiles, d'amants, de maîtresses et de ruptures intellectuelles avec leurs sociétés, contée avec beaucoup d'humour par le professeur Catherine Mory. L'Incroyable histoire de la littérature française, c'est aussi la main de Bercovici dans chaque vignette. Un dessin lumineux, coloré, et dans lequel on reconnaît sans difficulté ces siècles et siècles de plumes françaises de renom.



Pendant longtemps, les classiques de la littérature française ont été pour moi un mauvais rémanent de l'école. Ils sont d'ailleurs classés dans une zone interdite de ma bibliothèque. Alors, après un moment de crispation, j'ai été conquis par l'approche bande-dessinée de ses œuvres et leurs auteurs (et un peu soulagé).



On navigue entre une cinquantaine de poètes, romancières, journalistes, écrivains ayant marqué, parfois, leur temps mais, pour toujours, la littérature française. Le découpage par siècle permet de mieux s'y retrouver, vu le nombre d'artistes, mais je trouve que ça fige le tout dans une temporalité assez classique.

Certains détails des portraits m'ont fascinés. La précocité intellectuelle de certains de ces autrices et auteurs, par exemple ! Balzac, Racine ou Rimbaud avaient déjà mouillé leurs plumes dès leur jeune enfance. Ce dernier avait composé plus d'une quarantaine de poèmes avant de s'enfuir de la pluvieuse Charleville Mézières. Quand je vois que je peine à rédiger une demie-page par an. Et encore, ce sont les bonnes années.



La bande dessinée prend malice à peindre les connexions entre les différents protagonistes, qui apparaissent dans leurs chapitres mais aussi dans d'autres portraits. Que ce soit Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre ou Aragon et leurs engagements politiques. Que ce soit Flaubert qui présente Maupassant à ses contemporains ou Baudelaire et Goncourt qui insultent, avec finesse, Colette. C'est amusant de voir ces écrivains partager les mêmes milieux. La BD met d'ailleurs en scène les grandes questions sociétales qui traversent ces époques : lutte contre les obscurantismes, militantisme féministe, ou anticonformisme. La BD déballe sans ambages les coulisses de l'écriture d'un roman, les mœurs ou les vices d'un temps.

Elle n'évite pas les points sensibles : comment ne pas parler du profond et morbide antisémitisme de Céline ? Ou des autodafés qui visent Rousseau, critique de la religion ? Ou de Voltaire et l'affaire Jean Calas ?



J'ai également été étonné de la mixité dans l'origine sociale de ces auteurs. Beaucoup sont partis de peu. D'autres avaient plus. Mais un trait commun à ces artistes pourrait se résumer à trois mots : jugeote, génie et influence. Et sexe. Beaucoup dans ce livre. J'ai eu l'impression parfois de sortir d'un baisodrome en crayons de couleur.



Bref, l'IHLF est un amusant et pédagogique moyen de re-découvrir ces classiques de la culture française. La bande dessinée est plus évidente à croquer de temps à autre qu'à lire d'une traite. J'en suis ressorti plus cultivé mais avec l'esprit plus embrouillé aussi et une petite frustration de ne pas avoir eu plus de XXe siècle aussi.



Merci à Babelio pour ce Masse Critique et aux éditions Les Arènes pour ce bel ouvrage, que, promis, je ne rangerai pas dans ma zone interdite.