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Citations de Catherine Malabou (66)


Catherine Malabou
L'être humain est plastique, pas flexible.
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Il n'y a plus rien à attendre d'en haut .... Dans les pays
" démocratiques " , économiquement privilégiés , l'effondrement de l'Etat-Providence , bien que déjà ancien continue d'imposer indéfiniment ses effets . Aucune institution étatique ni aucune institution parlementaire commune ( Le fonctionnement de l'Union Européenne en est un triste exemple ) ne peuvent réagir au défi de la pauvreté , des migrations ou de la crise écologique ou sanitaire autrement que par de dérisoires mesures d'urgence .
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Nous vivons à l'heure de la libération neuronale et nous ne le savons pas. Une information, en nous, donne du sens au code et nous ne le savons pas. La différence s'amenuise considérablement, entre le cerveau et le psychisme et nous ne le savons pas. "Nous"finissons par coïncider absolument avec "notre cerveau" [...] et nous ne le savons pas. Les hommes font leur propre cerveau mais ils ne savent pas qu'ils le font;
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"Le temps existe sans exister."
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"Le temps n'est pas ce qu'il est. Il est à la fois ce qui a cessé d'être et ce qui n'est pas encore[...]en ce sens, il ne coïncide jamais avec lui-même."
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"Le temps est à la fois étant et non-étant. A peine entrevu, il s'évanouit."
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Clitoris : ce petit secret renflé qui demeure, résiste, harcèle la conscience et blesse le talon, est celui d’un organe, le seul, qui ne sert qu’au plaisir – donc « à rien ».
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Toutes les femelles mammifères ont un clitoris. Chez les quadrupèdes, il est situé près du vagin et se trouve donc stimulé par la pénétration. L’accouplement déclenche l’orgasme et l’ovulation en même temps. « La répartition des mécanismes ovulatoires au sein des mammifères actuels donne […] à penser que l’ovulation induite par la copulation représente le modèle d’origine », déclare un biologiste. Au cours de l’évolution, « du fait du redressement vertical du bassin, le clitoris est devenu un organe antérieur, visible, accessible par devant ». Chez la femme, le clitoris n’est donc pas (ou plus) situé à l’entrée du vagin.
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"L'avenir est le synonyme de l'autre, ce qui est fondamentalement différent de moi, ce qui peut toujours me surprendre et déranger mes certitudes."
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La parrêsia, condition de possibilité de la démocratie, est en même temps sa condition d'impossibilité. Elle introduit quelque chose d'"irréductible à la structure égalitaire". A la fin du chapitre, Foucault précipite le paradoxe démocratique : "pas de discours vrai sans démocratie, mais le discours vrai introduit des différences dans la démocratie. Pas de démocratie sans discours vrai, mais la démocratie menace l'existence même du discours vrai." Crise de la démocratie et crise de la parrêsia sont une seule et même crise.
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En effet, "l'égoïsme de l'ontologie se maintient même lorsque, dénonçant la philosophie socratique comme déjà oublieuse de l'être et précocement en marche vers la notion de sujet et la puissance technique, Heidegger trouve, dans le présocratisme, la pensée comme obéissance à la vérité de l'être" affirme Lévinas.
La pensée heideggerienne reste ainsi une pensée gouvernée. Il n'y a précisément chez Heidegger aucune an-archie, même pas en principe. La différence ontologique n'est qu'une nouvelle version du rapport entre commandement et obéissance. Elle demeure pour cette raison prisonnière de la totalité archique.
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« Corps, seins, pubis, clitoris, lèvres, vulve, vagin, col utérin, matrice… et ce rien qui déjà les fait jouir dans/de leur écart », écrit-elle. La pluralité des zones ne peut se rassembler, demeure espacée, ce pour quoi elle emporte le plaisir au-delà du couple ouverture-fermeture, passivité-activité.
Mais que n’a-t-on reproché aussi à cet écart ! Valerie Traub considère qu’il est encore pris, enfermé, dans le cadre d’une adéquation stricte entre parties du corps et désir. La psychomorphologie du corps féminin d’Irigaray serait encore dépendante d’une « logique de l’équivalence ». Équivalence entre lèvres et désir féminin. Or la logique de l’équivalence est selon Traub « assurée par le phallus ». C’est le phallus en effet qui, pour Lacan, détient le « pouvoir de nommer » et d’assigner une valeur signifiante à une partie du corps, lui permettant ainsi de devenir l’emblème d’une identité érotique.
Tenter de penser et d’écrire le plaisir féminin, au risque supposé d’une rigidification identitaire, n’était-il pas cependant une étape nécessaire ? Ne le reste-t-il pas ? Il n’est pas sûr non plus qu’Irigaray soit tombée dans le piège d’une symbolisation encore phallique du clitoris, qui lui conférerait une valeur de principe du corps des femmes. Le clitoris, écrit-elle, « résiste à fonder sa fermeté ».
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Dans le féminisme, la femme trouve la conscience féminine collective qui élabore les thèmes de sa libération. La catégorie de répression dans la psychanalyse équivaut au maître-esclave dans le marxisme [et l’hégélianisme] : les deux forment une utopie patriarcale où la femme est vue comme le dernier être humain réprimé et asservi pour soutenir l’effort grandiose du monde masculin qui brise les chaînes de la répression et de l’esclavage18. » Enjeu majeur de l’autoconscience féministe, le clitoris marque désormais l’écart irréductible entre soumission et responsabilité.
Comment éviter toutefois, entre femmes, la reconstitution de la puissance phallique ? La réduction de l’écart ?
Dans son Journal, Lonzi évoque douloureusement les difficultés qu’elle rencontre avec Ester, sa compagne, qui se sent dominée par elle. « Avec Ester, je ne peux que me taire. Elle est en colère contre elle-même et ne le supporte pas. Maintenant, elle ose dire ce qu’elle n’avait jamais encore exprimé, ce qui était encore impensable : que, dans notre relation, je suis l’homme et elle est la femme. C’est ainsi que la dichotomie de la vaginale et de la clitoridienne fait retour, et même le féminisme ne pourra y mettre fin. »
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L’autoconscience éveille ce dont elle est la conscience, à savoir la véritable source du désir. C’est ainsi qu’elle permet d’abord d’en finir avec la culpabilité entretenue par la supposée frigidité vaginale. La « femme vaginale » n’est en effet qu’une projection du schéma sexuel masculin, une fabrication de la « culture patriarcale [qui] a réussi à garder le clitoris caché et inutilisé ». « Comment se fait-il que la femme vaginale hésite à prendre conscience d’un si vaste problème sexuel ? », poursuit Lonzi. Parce que la culture patriarcale est précisément une culture de la clitoridectomie.
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La nymphe, la Muse « est tout, exceptée soi-même ». Si « elle n’a d’autre vocation que l’amour », nul ne se demande si elle est bien amoureuse en retour, si elle s’attache par corps à ce jeu érotique. Si elle jouit de se voir aimée dans les mots et les images.
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Comment faire l’amour à une image ? Les nymphes « sont femmes, écrit Boccace, elles leur ressemblent à première vue ». Elles leur ressemblent mais il leur manque quelque chose… Boccace a recours à une nouvelle image. « Il est vrai que toutes sont femmes, mais les nymphes, quant à elles, ne pissent pas . » La Muse-nymphe, étant privée d’âme et de corps réel, est aussi privée de… mais de quoi ? L’anatomie défaillante de l’époque ne permettant pas de distinguer véritablement entre clitoris, lèvres, vagin et urètre, Boccace réduit la vulve à la miction. Les nymphes sont des femmes « qui ne pissent pas  ». Agamben considère que Boccace, en s’exprimant ainsi, fait preuve d’un « réalisme brut ». Réalisme vraiment ? S’il est vrai que les nymphes ne reprennent vie qu’à s’unir sexuellement à un homme, la copulation les animera donc en les faisant uriner ? Réalisme, cette confusion entre pisser et jouir ? C’est bien cela en effet que signifie « les nymphes ne pissent pas » : les nymphes ne jouissent pas. Elles n’ont pas de sexe avant que l’homme ne les approche. Et ce sexe, dans l’imaginaire masculin, est doté d’une anatomie fantaisiste.
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Je n’en demeure pas moins convaincue que les philosophes de l’anarchie, quelle que soit leur compréhension de Hobbes, tendent à considérer l’anarchisme comme une économie du désordre paradoxalement ancrée dans des principes autoritaires. Ce qui maintient les philosophes au bord de la radicalité qu’ils revendiquent. Parler de résistance, de révolte ou de rébellion, parler de stasis, de différance ou de mésentente ne suffit pas en effet à démanteler la logique de gouvernement. La légitimité du commander-obéir n’a jamais encore été philosophiquement ébranlée.

Il faut le répéter : les philosophes n’envisagent pas une seconde la possibilité que les hommes puissent vivre sans être gouvernés.
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L’autoconscience de son sexe et de son plaisir, pour une femme, se distingue de la conscience d’être comme ceci, ou comme cela, vaginale, clitoridienne. Il ne s’agit pas d’accepter une donnée de naissance, une forme de fatalité.
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Ainsi un homme ou une femme « cisgenres » sont-ils un homme et une femme dont le sexe de naissance et le genre social sont alignés. Plus large que la catégorie de transsexuel, le qualificatif transgenre caractérise les individus dont l’identité de genre est différente du sexe assigné à la naissance.
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Faut-il être myope ou inhumain·e au nom du respect de la différence et de la lutte contre le néocolonialisme ? Est-il interdit de se mobiliser quand on constate des atteintes graves aux personnes ? Peut-on être “activiste” sans mépriser ou condamner la culture des autres ? Et existe-t-il d’autres alternatives que la formulation de ces impasses ? Critiquer les “mutilations sexuelles féminines”, est-ce imposer les normes occidentales dominantes ? Ne pas le faire, est-ce cautionner des pratiques telles que l’excision ou entériner leur perpétuation ? 
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