Je ne suis pas un mécène, Honoré, mais je vous aime toi et ta famille. Vous me faites du bien. Vous écrivez comme vous respirez, naturellement, simplement, sans chercher les effets de manche, vous écrivez parce que cela vous plaît et si vous n’écrivez pas, vous étouffez. Vous ne copiez personne. Vous avez votre voix. Il n’y a rien de plus beau. Ne l’oublie jamais.
Je cherchai du secours auprès des batavias, mais il m’empoigna par l’épaule. J’étais trop loin des patates pour lui en coller une, alors j’ai tout raconté.
J’ai vingt-six ans, j’ai écrit un livre vendu à trente-cinq exemplaires et j’ai été privé de dessert.
L'écrivain doit écrire pour l'amour de l'art.
Exclusivement. Les auteurs assurent suer sang et eau pour le plaisir des mots et se moquer des chiffres. Rien n'est plus faux. Tous, moi le premier, nous roulerions par terre pour vendre la même quantité d'exemplaires que Guillaume Musso, d'autant que chacun d'entre nous est persuadé d'écrire dix mille fois mieux, bien que nous vendions dix mille fois moins.
J'étais persuadé que mon expérience de vie valait largement toutes les master class. J'évolue depuis ma naissance dans un univers où l'on s'insulte par citation de Tolstoï et où l'on énumère en rimes les courses du marché, je n'allais pas m'abaisser à lire un manuel conçu pour des gens qui découvrent la différence entre un prologue et un protagoniste.
Nous sommes romanciers, de père en fils. De gré ou de force. Comme ma mère, vouée initialement aux microscopes et qui patauge depuis vingt-trois ans dans des intrigues sanglantes.