J’affirme que les siècles post-romains connurent un déclin spectaculaire de la prospérité économique et de modèles élaborés, et que ce déclin frappa l’ensemble de la société, de la production agricole à la haute culture et des paysans jusqu’aux rois. Un effondrement démographique se produisit très probablement, et l’ample circulation des marchandises de qualité cessa tout à fait. Des outils culturels de haut niveau, tels que l’écrit, disparurent de certaines régions et se restreignirent dans toutes les autres.
Bien loin du modèle élaboré au XVIIIe siècle, et toujours répandu chez les non-spécialistes, selon lequel une catastrophe détruisit le magnifique dinosaure romain mais laissa vivants, au cours des sombres temps qui suivirent - le Moyen Âge -, un petit nombre de mammifères; lesquels évoluèrent très lentement tout au long des siècles jusqu'à donner les créatures raffinées de la Renaissance.
Les Romains, avant la chute, étaient aussi convaincus que nous le sommes, nous aujourd'hui, que leur monde resterait, pour l'essentiel, tel qu'il était. Ils avaient tort. À nous de ne pas répéter leur erreur et de ne pas nous bercer d'une fallacieuse assurance.
Un ouvrage récent consacré à la Grande Bretagne ancienne dépeint l'économie impériale comme un instrument d'oppression comparant l'impact de Rome sur l'île aux pires effets de colonialisme et du capitalisme moderne (...) Bref les "âges sombres " qui succédèrent à la structure administrative élaborée du système romain auraient été un "âge d'or". De telles affirmations sont évidemment fausses.