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« Valseurs éphémères »
À la dernière heure
De la vie qui leurre,
La fleur quitte la feuille
Qui chute de la tige
Lentement s'endeuille
Puis au néant voltige.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !
À la caresse du zéphyr
S'éteint tout désir
Mollement au sillage
De l'oubli qui voltige
Aux accords volages.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !
À la voix de l'étreinte,
Gens et choses sans plainte
Modulent des complaintes
Au morne et dernier matin
Au chemin du destin.
Dansez poussières !
Dansez comme des poussières
Valseurs éphémères !
L'oiseau et l'abeille
En quête de butin,
À la valse s'éveillent
Ne sachant où faire pause
À la valse des lutrins,
Fête morose.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !
Grain par grain la bise
Soulève la montagne
À tête grise
Solitaire en campagne
Qui valse sans répit
Au chemin de l'oubli.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !
Valse aussi sous l'arbrisseau
Le gai et doux ruisseau
Qu'égare de son cours
Le rocher qui s'en va à tour
Molécule par molécule.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !
Valseur diabolique
De la voûte cosmique
Le trépas chute de vertige
Sur l'homme, dernier vestige
Lui clos les lèvres,
Le fait cadavre
À la valse des ivres.
Dansez poussières !
Dansez comme des chimères
Valseurs éphémères !