Interview de Benjamin Mee (en anglais)
Lorsque j'arpentais le parc, je voyais que l'impossible, après s'être mué en improbable, était désormais objectivement, devenu très vraisemblable.
ce genre de numéro d'équilibriste qui consiste à s'accrocher à des fils du passé tout en se projetant dans l'avenir est notre lot quotidien.
me retrouver sur des terres où un homme visionnaire et charismatique avait autrefois créé un empire grouillant de vie et vibrant de promesses, mais où l'environnement avait fini par mettre à nu les faiblesses humaines, avec de terribles conséquences.
J'étais un peu agacé que la série télé s'intitule Ben's Zoo, parce que la résurrection du parc ne résulte en aucun cas des efforts d'une seule personne. Mais finalement, ce titre est très bien choisi : il s'agit bien du zoo de Ben, sauf que c'est un Ben différent de cet homme futile qui s emet en avant- moi. C'est le zoo de ben Harry Mee (1928-2005) (Son père décédé qui grâce à son héritage a permis l'acquisition du zoo).
Nous étions à l'aube d'un commencement mais ce soir là marquait, pour toute notre famille, le terme d'un incroyable périple le long d'une route tortueuse.
Partout où nous braquions le faisceau des lampes torches, nous découvrions des yeux, de différentes tailles, qui nous fixaient en clignant. A cet instant, nous n'avions pas encore une idée bien précise de l'agencement du parc ; le mystère des animaux tapis dans l'ombre demeurait entier et ajoutait grandement à l'atmosphère.
C'était l'un des moments les plus étranges de ma vie. Tout ce que je savais, c'était que l'un des fauves (un lion ? Un tigre?) se baladait dans le parc et pouvait surgir inopinément, telle une version plus impétueuse, et beaucoup moins drôle, du Tigrou de Winnie l'Ourson.
Et quelle incroyable initiation que de caresser un tel monstre de puissance, revêtu de ce manteau de beauté fallacieuse, dont les taches exotiques évoquaient une multitude d'yeux !
Un félin de 300 kilos, à trente centimètres de vous, qui essaie de faire ami-ami, c'est une expérience vraiment stimulante et unique en son genre.
Des paons déambulaient dans l'aire de pique-nique, d'où l'on apercevait une meute de loups rôdant dans un enclos boisé, derrière une clôture ; trois grands ours européens ont levé la tête pour nous regarder longer leur enclos forestier ; trois jaguars, deux pumas, un lynx, quelques flamants, des porcs-épics, des ratons laveurs et un tapir brésilien complétaient cet éclectique melting-pot.