Au début des années 1970 le démarrage du programme électronucléaire français s’est produit dans une ambiance très particulière dont nous n’avons plus conscience aujourd’hui. Les prévisionnistes officiels, en France comme au niveau international, misaient sur une augmentation exponentielle des besoins énergétiques de la planète. C’est l’époque où Marcel Boiteux, directeur général d’EDF, soutenait sa célèbre loi d’un doublement tous les dix ans de la demande d’électricité en France, loi qui s’est vérifiée une seule fois, sur dix ans, dans les années 1960 et s’est effondrée ensuite. C’est aussi l’époque où EDF prévoyait une consommation de 1 000 TWh en 2000, consommation qui s’est révélée moitié moindre cette date atteinte (en 2009 elle n’était toujours que de 517 TWh). Il fallait donc d’urgence lancer un très grand programme français qui serait la tête de pont d’une activité intense d’exportation de centrales nucléaires à travers le monde.