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Citations de Ben Macintyre (54)


La place Sainte-Anne, bordée d'arbres, se situe au centre de Copenhague, non loin du Palais royal. A l'heure du déjeuner, surtout par beau temps, elle est noire de monde. Un jour du printemps de 1977, un homme solidement bâti pénétra dans la cabinet téléphonique à une extrémité de la place. Alors qu'il composait un numéro, un touriste portant un sac à dos, s'arrêta pour lui demander son chemin puis continua sa route. Il ne fallut pas plus de temps à Gordievsky pour glisser une bobine de microfilms dans la poche de la veste de Guscott. De plus, Jorn Bruun s'tait assuré que les lieux n'étaient pas surveillés par le PET et un officier subalterne du MI6 traînait sur un banc voisin.
Guscott fonça dans une planque du MI6 qui se trouvait à proximité, s'enferma à clé dans une pièce, sorti de son sac une paire de gants de soie et une petite boîte plate de 15 cm de long et de 7 cm de large, de la taille d'un carnet. Il tira les rideaux, éteignit la lumière, déroula la bobine, inséra une extrémité dans la petite boîte et la fit passer de bout en bout.
"J'avais les paumes moites, à tâtonner dans le noir. Je savais que, si je n'étais pas dans les temps, il me faudrait laisser tomber. Si j'abîmais le film, c'était grave".
Trente-cinq minutes après le premier échange furtif, les deux hommes s'adonnèrent au même scénario à l'autre coin du parc. Le film regagna la poche de Gordievsky. Impossible de détecter leur manœuvre à moins d'être un agent de surveillance parfaitement entraîné.

NdL : j'admire!

Le PET service de renseignements de la police danoise
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Profitant d'une absence d'Oleg, des spécialistes s'introduisirent à nouveau dans son appartement et vaporisèrent ses vêtements et ses chaussures d'une poussière radioactive. Invisible à l'oeil nu, elle pourrait être détectée grâce à des lunettes adéquates ou en utilisant un compteur Geiger approprié. Désormais, Gordievsky ne pourrait plus faire un pas sans être suivi à la trace.
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Dans un organisme vertical et veule, une chose est plus dangereuse que de révéler sa propre nullité : attirer l'attention sur la stupidité de son supérieur.
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La guerre a le don de trouver des emplois utiles à des gens qui, en tant de paix, seraient considérés comme des excentriques ou des inadaptés.
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On ne transige pas avec I'honneur et la fidélité, se disait-il. Il est facile d'etre honorable par temps calme, mais si les intentions honorables changent en temps de crise, quand par exemple on est en captivité, alors on ne peut plus être consideré commne honorable.

ll en va de même pour la fidelité. Honorer sa propre promesse est le devoir impérieux de quiconque en prend une. Quoi qu'il arrive. Celui qui s'écarte de ce chemin sacré, quelle qu'en soit la raison, sera méprisé et dedaigné. Une personne sans honneur n'est pas un être humain : elle devrait être classée avec les quadrupèdes.
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les coquelicot dessinaient sur l, herbe verte de juin leurs réseau de veines écarlates,quand l, évidence
sauta soudain aux yeux du village tout entier. claire
dessenne portait l, enfant de l, anglais.
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L'excentricité est l'un de ces traits de caractère anglais qui ressemblent à une faiblesse mais masquent en fait une force considérable. L'individualité déguisée en bizarrerie.
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Dans un organisme vertical et veule, une chose est plus dangereuse que de révéler sa propre nullité: attirer l'attention sur la stupidité de son supérieur.
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L'Union soviétique était une immense prison, où 280 millions d'individus étaient enfermés derrière des frontières lourdement gardées par un million d'officiers et d'informateurs du KGB. La population se trouvait sous surveillance constante et aucune branche de la société n'était plus épiée que le KGB lui-même.
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Dans le monde de l'espionnage, que ce soit à l'Est ou à l'Ouest, on boit énormément pour chasser le stress et estomper la réalité. La relation très particulière entre espion et agent traitant nécessite souvent beaucoup d'alcool pour bien fonctionner. A l'inverse d'autres départements gouvernementaux, les agences de renseignement recrutent des gens pleins d'imagination qui possèdent ce que Winston Churchill appelait "des esprits aussi droits que des tire-bouchons". Si être intelligent, excentrique ou soiffard vous avait désigné comme un traître en devenir, alors la moitié des espions anglais ou américains de la Seconde Guerre Mondiale auraient été suspects. Dans ce domaine, le KGB était différent: l'ivresse et l'individualisme étaient mal vus.
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En faisant ses adieux à Oleg, Bromhead se rendit compte qu'il ne connaissait pas grand chose de cet officier du Renseignement soviétique, cet homme souriant, convaincu, n'hésitant pas à risquer sa vie en pactisant avec le MI6.
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La peur et un excès d’adrénaline peuvent avoir d'étranges effets sur l'esprit et sur l'appétit. Oleg aurait dû rester caché dans les sous-bois. Il aurait dû couvrir sa tête avec sa veste et laisser les moustiques se nourrir. Il aurait dû patienter. Au lieu de ça, il fit quelque chose proche de la folie.
Il décida d'aller boire un verre à Vyborg.
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Dans un organisme vertical et veule, une chose est plus dangereuse que de révéler sa propre nullité : attirer l’attention sur la stupidité de son supérieur.
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En effet, les services de renseignement avaient conçu ce plan après avoir vu le Russe acheter des revues pornographiques gays. Ce genre de guet-apens, vieux comme le monde, tous les services l’utilisaient. Le PET ne comprit jamais pourquoi Oleg n’avait pas mordu à l’hameçon. L’expérimenté officier du KGB avait-il flairé la manœuvre de séduction ? Ou bien l’appât n’était-il pas à son goût ? L’explication était plus simple : Gordievsky n’était pas gay. Il ne s’était même pas rendu compte de la manœuvre.
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A l'instar de bon nombre de gens se proclamant libres d'esprit, elle était résolument conformiste.
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Ce qui venait de se passer dans un coin de ce banal hôtel de Copenhague fut pour Oleg un moment d'intense libération, l'aboutissement d'une rébellion qui couvait depuis longtemps. La fin de tout ce qui le torturait depuis des mois, depuis des années : sa rancœur contre son père qui n'avait jamais admis ses crimes, l'acceptation forcée de la résistance passive de sa mère et des croyances religieuses cachées de sa grand-mère, son horreur du système qui l'avait vu grandir et sa vénération pour les libertés qu'il avait découvertes à l'Ouest ; sa furieuse indignation face aux répressions soviétiques en Hongrie, en Tchécoslovaquie et lors de la construction du mur de Berlin ; le sentiment de son propre destin dramatique et sa foi en une meilleure Russie culturelle et politique.
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L'espionnage attire plus que sa part de mutilés, de solitaires, de rigolos. Ils ont tous en commun une soif cachée de domination, un besoin impitoyable d'exercer un pouvoir secret. Ils partagent souvent un snobisme intellectuel, le plaisir de savoir des choses qu'ignore la personne debout à côté d'eux à l'arrêt du bus.
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Reagan et Thatcher avaient appréhendé la Guerre froide en termes de menace communiste envers une démocratie pacifique occidentale. Grâce à Gordievsky, ils se rendaient désormais compte que l'angoisse des Russes représentait un danger plus grand que l'agression.
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Il aimait parcourir tout le pays, parfois pour des raisons professionnelles, mais surtout afin de jouir de sa liberté. Pour la première fois de sa vie, il avait le sentiment de ne pas être surveillé. Une fausse impression.
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Il parlait anglais avec l’accent snob des classes supérieures qu’il émaillait de vieilles tournures. Fasciné par une certaine culture britannique, il appréciait le whisky, les cigares, le cricket, les clubs privés, les costumes en tweed, le billard et les cancans. Ce qui lui avait valu le surnom de « Smiley Mike » de la part des services de renseignement britanniques. Les Anglais étaient ses ennemis mais il les adorait. En 1965, il tenta de recruter un employé du chiffre et échoua. Aussitôt, les services britanniques cherchèrent à l’enrôler. Il refusa. Ce qui lui valut d’être déclaré persona non grata et d’être renvoyé à Moscou, une mesure qui ne diminua en rien son anglophilie effrénée.
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