I Hunt Killers (trailer VF)
Bande annonce d'
I Hunt Killers de
Barry Lyga, LE nouveau roman MSK. A découvrir en librairie le 20 mars 2013.
Jazz ôta son tee-shirt, révélant trois tatouages. (...) Autour de son biceps droit s'étalait une suite d'idéogrammes coréens. Howie lui avait juré qu'ils signifiaient "Fort et puissant, je ne redoute pas le vent". Jazz, lui, redoutait qu'ils se traduisent par "Encore un crétin de blanc avec un tatouage asiatique".
Billy Dent n'avait jamais fait mystère des espoirs qu'il fondait sur lui : " Tu seras le plus grand, Jazz. Jamais ils t'attraperont. Tu seras le père Fouettard dont on parle aux gosses pour leur faire peur. Avec toi, on oubliera Speck et Dahmer, et même ce foutu Jack l'éventreur. Mon garçon. Mon fils."
- Laissez-moi vous prêter main-forte. Je vous en prie. [...]
Dans ses bons jours, Jazz savait tirer parti ou se sortir de n'importe quelle situation. Aujourd'hui, il se sentait particulièrement en forme. Cependant, il avait omis un petit détail.
- Je ne peux pas, répondit enfin Montgomery, un regret palpable dans la voix. Le maire, le commissaire, l'inspecteur en chef... Ils se sont montrés très clairs : c'est ma tête ou la tienne. Et je me suis attaché à la mienne.
- Mais...
- Merci, mais non merci. Et sois gentil, arrête de jouer les Jedi. Tu me donnes la migraine avec tes tentatives de persuasion à deux balles. Je suis contraint de te demander de ne parler ni à la presse de New York, ni à celle de ton patelin. Du moins, pas en ce qui concerne notre affaire. Et tu vas me remettre tout ce que l'inspecteur Hughes t'a transmis.
Désarçonné, Jazz ne savait plus comment réagir. Jamais on n'avait lu dans son jeu avec une telle facilité. Les bureaucrates, songea-t-il, soufflé, qui aurait cru que les bureaucrates seraient ma kryptonite ?
- Et si [Billy] me voulait du mal, il ne se compliquerait pas autant la vie. Il lui suffirait de sonner à ma porte. Il connaît mon adresse.
- Il sait qu'un million d'agents du FBI surveillent ta maison en permanence.
Certes, elle exagérait, mais Connie ne se sentait guère d'humeur à la modération. Son copain s'apprêtait à entrer dans la fosse aux lions, vêtu seulement d'un bifteck sanguinolent.
J'ai vraiment adoré. Le seul défaut que je pourrais trouver à ce roman est une certaine similitude avec Je ne suis pas un serial killer de Dan Wells, surtout au niveau de la psychologie du héros principal. Ça m'a agacée au début, mais l'histoire est si bien ficelée que j'ai fini par l'oublier.
- Vous avez besoin de moi sur cette affaire, G. William, déclara Jazz en se penchant vers lui. Je peux vous être utile. [...]
- Non. Pas question de t'embarquer dans cette histoire. Je te l'ai dit l'autre jour : ton but, c'est d'essayer d'être normal. Être un ado, grandir, mener une vie correcte. Tu en as déjà vu suffisamment.
- Vous aussi.
Le shérif esquissa un sourire las, nerveux.
- Tu sais la différence entre toi et moi, gamin ? C'est que moi je suis payé pour ça.
- D'accord, concéda Jazz. Je consens même à ne pas négocier mon salaire.
- Qu'est-ce qui te permet d'affirmer ça? Il n'y a pas la moindre preuve scientifique qui corrobore...
- Ah! Vous savez ce que pensait Billy des preuves scientifiques ?
Il baissa d'un ton, offrant une imitation aussi parfaite que glaçante de la voix de son père.
- "Tu veux que je te dise ? Les preuves scientifiques, ça revient à emboîter cinq morceaux d'un puzzle de cinq cents pièces et à te dire : Oh, ben ça ira comme ça."
C'était une belle journée. Le champ était superbe. Sauf qu'il y avait un cadavre. (p.9)
-Donc je fais partie du plan?
-Evidemment, crétin. Est-ce que j'ai déjà fait quelque chose de dingue ou d'illégal sans toi?
-Je me sens vachement mieux d'un seul coup.
- Et puis, Howie? Quoi que tu fasses, ne dis rien à Connie. D'accord?
-Parole de scout.
-J'espère que tu ne croisais pas les doigts.
Howie baissa les yeux vers sa main libre. Ils les avaient effectivement croisés.
-Je te jure que non, assura-t-il.
— Jamais de la vie, Jazz. Pas question qu’on déterre un cadavre. Pour rien au monde.
Jazz haussa les épaules, glissa le long de la banquette et ouvrit la portière.
— Il n’est pas question de « on ». Je peux m’en occuper seul.
De toutes les choses que Jazz aurait pu dire en cet instant, c’était la seule qui garantissait que Howie allait sortir son derrière osseux de la voiture. Jazz ne disait jamais qu’il pouvait faire les choses seul ; il avait quasiment la manie d’embarquer Howie dans toutes ses quêtes. Howie ne se flattait pas en croyant que Jazz adorait son inimitable compagnie – c’était plus probablement parce qu’il savait que le goût de la solitude était caractéristique des tueurs en série comme son père. Presque comme si la présence de Howie jouait le rôle de disjoncteur qui se déclencherait si une trop grande quantité de folie parcourait le circuit. La fragilité éternelle (ainsi qu’interne, d’ailleurs) de Howie obligeait Jazz à se montrer plus prudent qu’il ne le serait autrement.
Ce qui poussa Howie à suivre Jazz lorsqu’il alla ouvrir le coffre.
— Pas question que tu y ailles tout seul.