Citations de Aurélie Tramier (187)
Il y a des gens qui n’ont vraiment pas de bol et ça m’aurait embêté que ça tombe sur moi. Le Petit Poucet, par exemple, il cumule: déjà qu’il est tout petit, ensuite il y a ses parents qui l’abandonnent plusieurs fois, et après il rentre dans une maison où il y a un ogre qui essaye de le manger. Ce gars, il porte vraiment la poisse.
On aura l’éternité pour avoir des regrets, mais autant se laisser une chance d’en emporter le moins possible au moment du grand saut.
Je l'ai appelée Aurore, car c'est l'heure où la nuit blanchit et la lumière se levait dans ma vie. Lui ne pouvait détacher son regard de ce pied différent, de cette coquetterie qui me donnait une raison de l'aimer davantage.
Maman était belle, Morgane me fait peur. Maman riait tout le temps. Morgane jamais. Et puis, j'avais pas la tête cassée, j'avais des bonnes notes, et je ne prenais pas les billes des autres. J'étais heureux. Elle n'avait pas de raison de me gronder.
La mère et le fils assistent émerveillés à l’envol ravissant de cet homme qui peine pourtant à marcher. Le rythme s’intensifie, les notes se bousculent, les joues se gonflent, le visage rougit. Mais avec tant de grâce. Le musicien ferme les yeux, emporté par cette mélodie qu’il connaît par cœur, et dont il peut citer chaque note.
Un notaire...je n'en encore jamais rencontré. Sans doute un homme sombre et maigre échappé d'un roman de Balzac,le nez poilu et le visage mangé par d'énormes lunettes et d'abominables verrues, une sorte de vieillard acariâtre qui signait des papiers toute la journée, sa grande plume venant lui chatouiller le nez.(p.45)
Je connais bien la dépression. C'est une maladie dont on ne guérit jamais.Il ne faut pas confondre les gens malades et les gens que l'on a rendus malades.(p.213)
Léa se jette dans les bras d'Annett qui la couvre de baisers. Je reste stupéfiée par tant de grâce et de simplicité. Ça a l'air si simple d'aimer.
Annett les emmène sauter dans les flaques à pieds joints. Je n'y arriverai jamais.
Aux parents hypocondriaques :
- Ma fille ne risque-t-elle pas d'attraper des maladies ici ?
- Mais si, bien sûr, le choléra...
- J'ai entendu la dame blonde dire que son enfant avait des vers, vous pourriez vérifier ?
- Aucun problème, je vous garde la couche.
- A la maman sans-gêne :
- Est-ce embêtant si j'ai cinq à dix minutes de retard ce soir ?
- Mais pas du tout, venez quand vous voulez. En revanche, à partir de 19h30, nous servons la soupe à des SDF toxicomanes. Le petit restera avec nous, ça ne vous dérange pas ?
Au papa pénible :
- J'aimerais bien que mon fils ne fasse pas la sieste à côté de l'enfant dont le nez coule !
- A côté de celui qui a une gastro alors, ça vous ira ?
Au parent normalien :
- Quel est le programme pédagogique pour les grands de deux ans et comment se fera la validation des acquis ?
- Cette année, nous travaillerons sur Kant et la notion de résilience. C'est un peu ambitieux, mais comme tous les enfants de ce groupe sont précoces, cela ne devrait pas poser de problème.
- Vous... vous avez été abandonné? - Adopté, pas abandonné! Dans la vie, tout est une question de mots, c'est comme le verre moitié plein ou à moitié vide. "Abandonné", c'est le Petit Poucet que des parents horribles balancent en pleine forêt pour se débarrasser de lui. "Adopté", c'est cet enfant que des gens aimaient tant qu'ils ont voulu que ce soit le leur, avant même de le connaître. L'un est sinistre, l'autre est magique.
« Tant qu’il y a des cris, il y a de la vie. Le chagrin muet est le seul qui fasse mal. »
-Jean dirige, dirigeait plutôt, une entreprise de miroiterie; Il la tenait de son père, mais avec l'âge, il a dû s'en séparer. Il y va souvent pour donner quelques conseils. C'est comme une drogue, il a du mal à décrocher, c'est difficile de passer du statut de chef d'entreprise à celui de retraité. Les gens n'ont plus cette étincelle d'admiration dans les yeux quand ils vous parlent. Jean ne parvient pas à s'en passer. (p. 96)
Dans la famille, c'est comme ça, il y a Emilie, ma maman, la soeur qui rit tout le temps, et Morgane, la soeur qui ne rit jamais. On dirait qu'elle a collé un sourire au "UHU stic" sur son visage mais qu'il va s'envoler au premier coup de vent.
Vous savez, madame Mercier, on n'est pas obligé d'aimer, dit-elle avec douceur. Même son enfant. La vie n'est pas une publicité Evian avec d'adorables poupons qui font la ronde autour de vous. L'amour maternel n'est pas inné. Il se construit.
Sur le parvis, un rayon sèche mes larmes. Le ciel n'a pas encore fini de pleurer, mais un arc-en-ciel vient peindre la pluie en couleurs.
Si quelqu’un ne te veut pas, ne t’en fais pas. Il y a forcément quelqu’un d’autre qui t’attend ailleurs. Trouve-le ! Et n’oublie pas que la Terre est ronde : même si vous marchez chacun dans une direction opposée, vous finirez bien par vous rencontrer. Faut juste être patient.
"Quand le silence s'use, les mots doivent raconter"
Je pose un baiser sur sa joue et me traîne jusqu'à mon lit, les boyaux retournés, la tête en morceaux, le cœur en friche. Orpheline. Marâtre. Indigne. Coupable. Vouée à l'opprobre. Galeuse. Mais débordant d'un amour violent pour cette petite fille qui dort juste à côté. Et qui n'est pas la mienne.
Je ne savais pas qu'on pouvait aimer comme ça.
- Une personne en colère qui avait réussi à s'apaiser. Une femme à la volonté extraordinaire...Elle est partie en paix, je peux vous l'assurer. Il s'est passé quelque chose de concret, sans doute, entre la femme qui hurlait sa détresse et celle qui s'est mise au service des plus démunis. J'ignore quoi, mais c'était une très belle personne.
Je serai toujours là pour toi, je te le jure. Ecoute le vent, il te parle de moi. Cherche-moi dans les étoiles. Je suis comme elles. Certaines sont mortes depuis longtemps, mais elles éclairent toujours ta nuit.