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Citation de ZahraAroussi


J’écris comme un nageur s’en va fendre les vagues
et c’est ma propre nullité que je traverse
À présent je sais que tout peut venir de n’être pas
ou contenir en soi le rien en vide vibration
Les jours varient sans que varie le travail de varier
et c’est cet arc d’identité et de différence
qu’est le temps surhumain et toujours anonyme
Si c’est à nous qu’échoit de bâtir les perspectives du jour
pourquoi donc déambulons-nous dans la sécheresse d’un cercle
privés du vent vivant qui rajeunit les veines
si étrangers les uns aux autres si égarés si somnambules ?
Désormais l’inaction ne reluit plus de l’or de la sérénité
Désormais nous ne sommes plus au monde Nous ne sommes plus pieds nus
pour sentir la peau de la terre dans toute sa chaude fraîcheur
En trop grand nombre sont bruits rires et cris absurdes et vains
à lacérer le corps du silence subtil et nu
Ce qui est commun se perd ce qui est essentiel s’efface
et c’est en justiciant à coups de pelle que le vent du temps passe
sur les sons des bouches qui ne savent pas la nudité du silence
Que n’avons-nous bâti nous-mêmes cette ombre mélodieuse
qui viendrait s’élever en houle sur nos têtes
et nous donner audacieuse élévation ardente vibration
afin que nous soyons en résonance avec ce qui dans le jour est centre glorieux
ou le noyau que nous imaginons d’une libre légèreté ?
Oui il nous est possible d’être le mot le dit pendant qu’il vibre
parce qu’il est le oui de l’univers auquel répond le oui de l’univers
Si ce qui compte est si peu et dans ce peu le rien
comment pourrons-nous ceindre le volume de notre identité
à travers le temps ? Jamais l’identité ne fut continue
mais le projet de l’être se parachève dans sa création instantanée
tout autant illusoire que vraie audacieuse qu’incertaine
Le feu scintille en chaque mot il incendie les bouches
qui l’aiment ou qui l’ignorent Et c’est le silence qui brûle
dans une violence subtile une fraîche candeur
Et quelqu’un tâte le pouls du poème de toute la délicatesse de ses doigts
Que de mots qui pourraient être dits se tiennent là frémissants
Ce sont les mêmes qui une fois furent dits et sont encore à dire
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