L'athéisme est un «isme» sans doctrine spécifique ; il se nourrit de la pensée et des découvertes d'autrui, celles des physiciens, des chimistes, des biologistes, des géologues, des sociologues, des anthropologues, des historiens et de tant d'autres chercheurs du monde. Cette existence, somme toute précaire intellectuellement parlant, évite le piège de l'élaboration d'un corps doctrinal bien structuré et, dès lors, parvient à échapper à toute tendance de dogmatiser sa réflexion.
Les Etats modernes, pour non confessionnels qu'ils se proclament, n'admettent ni l'agnosticisme ni l'athéisme en sachant qu'une religion, quelle qu'elle soit, est toujours bonne pour ses sujets.
En effet, une société d'agnostique est moins manipulable qu'une nation confessionnelle. La science n'aliène pas; en revanche, une religion, quelle qu'elle soit aliène toujours.
Les défenseurs de la religion accomplissent leur mission en construisant des théologies immuables, des philosophies pérennes, des vérités éternelles. Ils répondent avec une rationalité qui les empêche de raisonner quant aux transformations du monde. Dieu a parlé et ce que Dieu a dit ne peut être mis en doute.
Une morale exclusivement religieuse tue au nom de dieu; une morale exclusivement laïque ne trouve aucune raison de tuer. C'est pour cela que la peine de mort a été abolie dans la majeure partie des pays civilisés, à deux exceptions près, sans doute significatives : les Etats-Unis et le Vatican.
Il ne faut pas nécessairement croire en dieu pour donner à manger à une personne affamée.