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Critiques de Anne Humbert (2)
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Tout plaquer : La désertion ne fait pas parti..

Mini-format, maxi-réflexion ! L’écriture de ce tout petit ouvrage part d’un constat : l’autrice, Anne Humbert, ingénieure de profession, constate autour d’elle de plus en plus de reconversions vers des métiers dit manuels, de déménagements à la campagne et autres formations en permaculture. La majorité des personnes concernées explique ces changements radicaux par un désir d’utilité sociale, d’œuvrer contre le dérèglement climatique ou pour une société plus juste…Mais ces arguments ne convainquent pas l’autrice, voire l’agacent, parce qu’ils s’accompagnent souvent d’une injonction à faire de même : les personnes reconverties, les ex-parisiens•nes vivant dans une ferme au milieu de nulle part, ont du mal à comprendre son choix à elle de rester dans la vie professionnelle et personnelle qu’elle mène. Pourtant, selon elle, son choix n’est pas forcément si banal ni conformiste qu’il n’y parait.



Pour déployer son propos, Anne Humbert montre tout d’abord que ces types de reconversion sont bien souvent réservés à l’élite, qui possède déjà le capital cultuel, les ressources financières et les codes de communication nécessaires à une reconversion réussie. Elle dénonce aussi l’injonction à la rupture sèche et nette prônée par « un imaginaire neo-libéral, individualiste et inégalitaire ». Pour résumer : à droite, on pousse les gens vers l’autoentrepreunariat, statut qui ne donne pas accès aux droits sociaux tels que les congés payés, les arrêts maladie, etc., et à gauche, on valorise des projets de vie plus conformes aux valeurs humanistes mais finalement peu porteuses d’un changement radical de la société.



Si je ne suis pas forcément d’accord avec tous les propos de ce texte, j’ai paradoxalement beaucoup apprécié la prise de position très marquée, très extrême et décidée de l’autrice : étant moi-même le produit d’une reconversion professionnelle, sa pensée m’a justement donné à réfléchir, à remettre mes idéaux en perspective et, je l’espère, à m’ancrer plus dans la réalité pour l’avenir. J’ai trouvé le débat très intéressant et profond, nécessaire pour aller vers une vraie transformation.
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Tout plaquer : La désertion ne fait pas parti..

Anne Humbert livre son point de vue sur cette génération qui déserte l'aliénation du travail par quête de sens, avec beaucoup de condescendance vis à vis de ses pairs "qui se la racontent" et "adorent aussi vanter leur utilité". A lire ça, j'ai vraiment l'impression que dans ses descriptions tout le monde ne pense qu'à sa gueule et méprise tous les autres... Elle devrait peut-être élargir/changer son cercle d'amis? Trouver une passion à côté de son boulot? Parce que là, c'est vraiment déprimant..

C est pourtant extrêmement intéressant de changer régulièrement de métier, d'équipes, de savoir-faire, d'être curieux, et ça permet de rencontrer tout plein de personnes aux parcours différents, de milieux différents, nous confrontant à nos à-priori dans l'objectif qu'on est tous en perpétuelle évolution. Le monde dans ĺequel on vit est profondément anxiogène, inégalitaire, on est tous dans le déni écologique .. et le besoin de sens, de retour à la terre, il fait du bien, qu'on ait eu la chance de faire des études ou non. Désolée, mais faire son potager c'est chouette, travailler dans son village plutôt que de prendre le périph en bagnole c est moins polluant. Et, il y a aussi des éboueurs très heureux, des personnes qui ont subi l'école à rester assis 8h par jour, d'autres qui s'éclatent dans un métier manuel qu'ils feront pendant 30 ans, parce qu'ils y excellent. Et puis, chacun ses priorités, certains veulent du temps, d'autres une reconnaissance sociale, de l'argent ou de la sobriété, préserver sa santé mentale, privilégier sa vie de famille, faire carrière..



Oui.. ce livre est le reflet de l'aliénation de notre société, des inégalités (dues au néolibéralisme qu'elle évoque de manière récurrente), et non, les ruraux ou les pauvres ne sont pas forcément incultes.. Mais, je n'y ait vu aucun recul ou analyse pertinente de l'autrice, puis elle répète énormément les mêmes choses (pourtant le livre ne fait même pas 50 pages..), avec un titre pareil et une quatrième couverture de dingue pourtant, quelle déception...



L'amalgame avec les citadins riches détruisant la vie locale, à coup de résidences secondaires, qui empêchent aux plus pauvres de se loger et les plongent dans la précarité, obligés d'être les petites mains pour le confort des riches avec des boulots de merde , ça c'est vraiment problématique. Mais si ces "riches", comme elle le dit, viennent planter des carottes ou ouvrir une boulangerie, c'est plutôt génial non? Et s'ils se foirent, ou que dans 10 ans ils veulent retourner à la ville par ennui ou nostalgie, où est le problème?

On découvre un semblant de réflexion à partir de la page 47, où elle avoue que ses études (bac +5), ne lui ont pas appris grand chose et l'ont enfoncée dans un travail précaire, alors, pourquoi ne pas avoir écrit sur l'absurdité de notre système scolaire ? Le seul passage que j'ai vraiment apprécié, c'est le dernier paragraphe :

"Le personnel est politique : on est rarement le seul à avoir les difficultés qu'on a. Si on osait en parler on découvrirait que nos difficultés ne viennent pas d'une infériorité personnelle mais qu'elles ont des causes structurelles. Et on pourrait peut-être trouver une solution collectivement?"



Sinon je conseille vivement le spectacle "J'abandonne une partie de moi que j'adapte", tirée du film documentaire tourné par Edgar Morin et Jean Rouch en 1960, "Chronique d'un été" (documentaire trouvable sur youtube). C'est quoi, réussir sa vie? Pourquoi on travaille? Comment être heureux ? Ben, les générations de nos parents et grands-parents se posaient les mêmes questions..
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