AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne Bert (68)


Lecteur, si tu cherches dans ce texte matière à ancrer tes certitudes sur ce qu’est le lien amoureux, Félix et Louise vont t’agacer. Ces amants- là se prennent comme on prend le soleil et sa lumière ou le sable entre ses doigts.
Commenter  J’apprécie          10
Faire l’amour à tes yeux et baiser ton cul, ça sera mon cadeau de Noël. Et toi, X, que veux- tu ? »
Commenter  J’apprécie          10
Il s’est retourné en m’attirant contre lui pour se rendormir, le dos, les fesses et les jambes très exactement encastrés dans le S que formait mon corps. L’intense intimité du contact de sa peau lovée contre la mienne me médusait, son sexe en moi n’eût pas mieux fait, l’empreinte de son épiderme était un étonnant mot de passe qui forçait ma cuirasse. À l’intérieur j’étais toute guimauve, une barbe à papa filée au sucre de bite, princesse chaudasse en socquettes roses qu’Alanik bourrait de sa romantique et fantasque verge.

Commenter  J’apprécie          10
Ma respiration profonde avait délocalisé ma conscience dans mon sexe devenu prodigieusement hypertrophié : il avait colonisé mon corps, bouffé mes viscères et mes organes, c’était un précipice érogène, la frénétique tumeur absorbait tout jusqu’à mon cerveau.
Commenter  J’apprécie          10
Ce sont ces nuits- là où j’aimais particulièrement qu’il m’encule. J’aimais être enculée, j’aimais le mot qui horrifie et scandalise, le préfixe en qui engouffre dans l’abyssale syllabe cu , pensez donc le cul, l’anus, le sale qui sent louche, pas fait pour ça, contre nature alors que cette même nature l’a fait érogène, allez comprendre…
Commenter  J’apprécie          10
Ça m’excitait toujours de basculer aux frontières du laid, là où la volupté peut se faire fulgurante.
Commenter  J’apprécie          10
Le téléphone qu’il m’offrit ce jour- là était doté d’un logiciel espion capable de lui restituer tout ce qui se faisait ou se disait dans mon environnement proche, tout ce que je disais et faisais, une de ces merveilles technologiques que nos esprits malades peuvent concevoir dans notre vingt et unième siècle où il est interdit de fumer dans les lieux publics mais autorisé de mettre sur le marché avec force publicité des outils de flicage et de viol de la vie privée à la portée de toute personne avide de traquer et de fouiller la merde.
Commenter  J’apprécie          10
En renonçant à savoir comment et pourquoi j’étais née et abandonnée, dans quelles couilles et matrice à défaut de cœur j’avais été conçue, j’avais gagné en liberté mais pas en légèreté. J’appris qu’il fallait chaque fois tomber pour se remettre debout à la manière d’un culbuto ; ma relation avec Alanik me révélait qu’une vie linéaire nous livre pieds et poings liés à la tombe, sur des rails, sans aiguillage. Rien de ce que pouvait concevoir notre imaginaire n’était invraisemblable puisque notre cerveau et notre conscience étaient aptes à l’inventer, à le formuler et que notre corps pouvait en éprouver les effets.
Commenter  J’apprécie          10
« Tu as la couleur des ciels irlandais, X, ça vire du bleu au mauve, du mauve au sépia, du noir au rose en quelques heures. Tes sourires mouillés… Il y a toujours quelque chose d’humide en toi. Tu es une sphaigne, irriguée de rus, de ruisseaux et de canaux qui suintent par tous tes pores et orifices. »
Commenter  J’apprécie          10
Je perdais toute notion de temporalité. Ses longs appendices se déroulaient et s’enroulaient autour de mes reins et de mon cou, visitaient et farfouillaient jusque dans ses tréfonds chaque orifice que mon corps abritait, ses ventouses pompaient mes seins et étiraient mes tétons comme des sexes miniatures, aspiraient ma chatte devenue prodigieusement vultueuse et endolorie ; sous l’obscène boursouflure fourmillait un essaim de mille petits orgasmes qui me faisaient disjoncter, et puis la créature s’abouchait à mon sexe et à mon anus, l’enlacement lent et souple déclenchait en moi une interminable agonie de jouissances, l’octopus m’avalait entière, désarticulée dans le resserrement de tous ses bras, un voile noir m’aveuglait, il siphonnait son foutre d’encre, giclait en cascade sur mon visage défiguré dans le cri muet de ma bouche privée d’oxygène. Jusqu’à la sidération. Comment dire que c’est justement sidérée, dans cet état de disparition de la pensée, que je me sentais paradoxalement vivante, lorsque mon cerveau n’était plus en mode automatique, capable de recevoir ou d’émettre la moindre information, le flux interrompu par le cataclysme, la conscience en lambeaux, du silence plein la bouche, la chair molle et sans densité. Cette mort cérébrale laissait mon être autonome flotter.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsqu’il m’avait demandé mon nom, bien après avoir exploré mes trois orifices, je lui avais répondu me prénommer X. Ça l’avait perturbé dans un premier temps, il n’aimait pas ne pas comprendre. J’avais dû lui expliquer que je n’étais pas encore informée à ce jour de mon identité. Il avait finalement beaucoup apprécié, voyant en cette consonne obscure une promesse d’incognito et de pornographie qui l’émoustillait.
Commenter  J’apprécie          10
N’éprouvant jamais d’émoi amoureux, je me livrais sans histoire aux garçons de mon âge, souvent très frustrée par leur inexpérience et leur timidité mais obnubilée par leur virilité que je n’avais de cesse de vouloir dresser contre leur ventre au garde- à- moi. Leurs histoires sentimentales m’encombraient. Les petits cœurs et les mots doux, les toujours et les jamais. Je visai donc des hommes plus mûrs. Ceux qui ne recherchent que la chair fraîche, des yeux miroirs et quêtent sous nos jupettes cette faille qui nous fait femme. Le mystère du trou. La fente, le trou, l’orifice, l’entonnoir, le vagin, le passage au monde, à qui l’on fait du bien, du mal, le puits où l’on se noie, la grotte sombre, le repaire, le repère, le cloaque, le fourre- tout, le vide, là où l’on saigne, où s’enfonce le pénis, le trou à bite donc, qui conçoit la vie même par hasard, la brise, le trou que l’on défonce, que l’on guette, où l’on enfonce les doigts, les nôtres, ceux des autres, des jouets, des légumes et parfois des flingues, que l’on viole, torture, le trou où l’on cherche, se cherche, confie sa semence, où l’on aime, où l’on hait, un fourre- tout, vous dis- je, où l’on perd, se perd, se vide, se réfugie, se sauve, s’oublie, s’épanche, se répand, de hargne ou d’amour, où l’on jouit, crache, gicle, pisse. Le mystère du trou, l’effroi du trou, la volupté du trou. Le trou angoissant qui assujettit, rend esclaves tous les hommes sans exception qui n’auront de cesse de le remplir et de s’y loger comme on rentre à la niche, jusqu’à l’obsession. Le trou, la promesse, voilà l’origine et la finalité du monde.
Commenter  J’apprécie          11
Je faisais enfin bon ménage avec ce corps instable. Émerveillée par le pouvoir de ces mots, ma petite motte bavait comme un chien devant sa gamelle. Je venais de découvrir le conditionnement pavlovien et ma nature vorace. Quand mon corps et ma tête implosaient, un bien- être indicible et immédiat me laissait dans l’indolence, cet état si reposant.
Commenter  J’apprécie          10
À peine adolescente je concentrai mon attention sur mon corps en plein chantier. Ces fesses, ces hanches et ces seins le difformaient, je n’étais sûre ni qu’ils m’appartiennent vraiment, ni d’être seule à me terrer dans cette chair, et je profitais de mes nuits sans sommeil pour explorer cette architecture mouvante dont tout m’avait toujours échappé depuis ma petite enfance, du simple fait de respirer, d’exister, de déféquer, de ressentir la faim et le froid, enfin et surtout d’être poreuse, ouverte, fendue entre les jambes.
Commenter  J’apprécie          10
[…C'est ainsi que Louise et la lune ont fait basculer ma vie dans l’obsession…. L’amour n’est peut-être que cela, la contemplation de l’être aimé, jusqu’au bord de l’équilibre...]
Commenter  J’apprécie          10
Je crois avoir fermé les yeux, les narines palpitantes comme des ouïes de poisson en quête d’eau, sans doute avec un air de béatitude idiote. II n’a pu que me prendre en flagrant délit de shoot. Mon batelier avait des airs de Bernard Lavilliers avec son débardeur, il a repris la pigouille pour diriger la barque dans un recoin difficile d’accès près d’un îlot. On était planqués dans des roseaux gigantesques, il a manœuvré pour immobiliser le bateau et m’a tirée brusquement vers lui par la main, me fourrant le visage sous son bras gauche en le refermant contre son flanc pour me caler la tête dans son aisselle, le nez écrasé clans ses algues noires engluées du jus de son corps alors qu’il relevait ma jupe sur mes fesses et baissait ma culotte pour les exposer à la lumière de la Brière
Commenter  J’apprécie          10
Je veux les voir courir vers la vie, sans moi, les regarder partir.
Commenter  J’apprécie          00
Je me force à oublier que je ne saurai rien de son avenir, de ses joies et de ses peines. Cela m’est insupportable.
Commenter  J’apprécie          00
Je ne peux pas la consoler, je ne peux plus. Mais nous serons toujours ensemble. Ici et au-delà.
Commenter  J’apprécie          00
Je refuse de pactiser avec l’ennemie, collaborer, la regarder construire ma geôle de pierres, lui passer la truelle. Je refuse l’agonie qui ne parle que de lutte vaine et d’angoisses.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anne Bert (304)Voir plus

Quiz Voir plus

Nouvelles et courts romans

Qui est l’auteur de "La dame de pique" ?

A. Pouchkine
F. von Schiller
G. Flaubert
C. Dickens

15 questions
41 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}