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Citations de Anibal Malvar (38)


— Trouve une solution. J’ai le Comité international olympique qui louche sur Madrid.
— Ah. Dans ce cas, monsieur le maire, nous allons demander poliment aux Gitans de se promener au trot, ça fera un peu plus olympique.
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Je suis la ville, aussi vous m’excuserez si je ne jette pas trop de lumière sur cette affaire. Ce sont vos histoires, n’est-ce pas. Disons que je suis la mer et vous la marée, alors n’attendez de moi ni ordres ni conseils. Je ne vous ai jamais demandé de rester. Je ne vous demande pas non plus de partir, j’aime trop vous voir horrifiés, que voulez-vous que je vous dise. Vous êtes tout le temps en train de la réinventer, l’horreur. L’horreur, dans le miroir, c’est votre propre visage. Mes cancers, mes métastases voyagent dans vos voitures, vos autobus, votre métro.
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Je suis la ville, aussi vous m'excuserez si je ne jette pas trop de lumière sur cette affaire. Ce sont vos histoires, n'est-ce pas. Disons que je suis la mer et vous la marée, alors n'attendez de moi ni ordres . Je ne vous ai jamais demandé de rester. Je ne vous demande pas non plus de partir, j'aime trop vous voir horrifiés, que voulez-vous que je vous dise. Vous êtes tout le temps en train de la réinventer, l'horreur. L'horreur, dans le miroir, c'est votre propre visage. Mes cancers, mes métastases voyagent dans vos voitures, vos autobus, votre métro.
Tout ce que j'ai à dire, c'est à dire c'est qu'il y a une gamine de plus qui est morte. Oh oui, affichez-moi cet air d'horreur collective que vous savez si bien feindre.
Pourquoi devrais-je plus me soucier d'une gamine que d'un rat, bande de bouffons sentimentaux? Les petites vieilles que vous méprisez n'étaient pas des gamines, peut-être, il n'y a pas si longtemps?Vous êtes tellement risibles, pour un peu j'en pleurerais.
Si demain on me sacrait ville olympique, vous seriez les premiers à oublier la mort de cette putain de gamine gitane.
Pas vrai, monsieur le Maire?
Je vous ai déjà dit que je ne comptais pas jeter de lumière sur cette affaire.
Allez vous faire foutre.
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Trouver le dénommé Duque m’a tout de même coûté une demi-douzaine de whiskies et une soirée entière dans les quelques troquets que compte la monumentale place Quintana, que Rocío m’avait indiquée comme étant le centre d’opération du susdit. La place Quintana était toujours le refuge d’une bande de soixante-huitards, hippies assommants qui saoulaient le chaland avec leurs guitares mal accordées, leurs flûtes aux harmonies préceltes et leurs laïus aussi creux qu’inoffensifs à propos de shit, de bière ou de leur bon pote parti pécho au Maroc. Quand on observe ces représentants du bien – un bien passé au tamis d’un christianisme athée et quasi illettré –, on comprend pourquoi le mal a les coudées franches, dans ce monde de merde.
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Je vous avais prévenus, bien que, j’insiste, loin de moi toute tentation de protagonisme : je suis un témoin assez primordial dans toute cette histoire. Voilà ce que j’avais à dire ; c’est comme ça et pas autrement. Ce n’est pas grand-chose, d’accord. Je ne suis qu’une courte strophe dans la ballade des misérables, mais moi, au moins, je suis une strophe. Tu as déjà été une strophe, toi, la pleureuse ? Arrête de chialer, toi au moins tu n’es ni bête ni muette ni pauvre, et tu n’es pas morte. Deviens plutôt une strophe toi aussi, avant qu’il soit trop tard. Avant qu’on te mette dans une caisse et qu’il ne te reste plus qu’à attendre que la terre ait vaincu le bois et t’emmitoufle enfin, que les rêves que tu n’as jamais réalisés cessent de retentir contre les planches de sapin et laissent enfin reposer la colombe putréfiée de la paix que tu n’as jamais eue.
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Les riches soupçonnent que l’argent ne fait pas le bonheur ; ce qu’ils ignorent, c’est qu’ils ne le méritent presque jamais.
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Pour la première fois, je foulais une Compostelle alanguie de pierre et de temps, collant à mes semelles sa peau dévergondée par mes souvenirs.
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Des contacts, de vieux amis et mon agence. Tout ça, c’était peau de balle. Infoflash, agence de photoreportages couleur. Je déteste la couleur. Mais j’ai passé l’âge d’arpenter les rues avec mon Leica en quête de cadavres mutilés, d’accidents de train, d’ouvriers tombés de l’échafaudage, de candidats au suicide par défenestration ou overdose. J’ai trois mules sous contrat pour faire le boulot ; moi, je ne m’occupe plus que de la compta. Ça fait je ne sais combien de temps que je n’ai pas pris une photo. Alberto Bastida confond agence de presse et repaire de vieux privés alcoolos. Mes mules seraient incapables de retrouver leur propre bite dans la chatte de leur bourgeoise.
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Les riches ne peuvent pas s'empêcher d'être méchants et les pauvres ne peuvent pas se payer le luxe d'être gentils.
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— La vérité en onze mots : on a cinq cent mille Gitans qui se promènent dans Madrid.
— Enfin, Carmelo. Cesse de te moquer de moi. Les gens ne sortent pas se promener par centaines de milliers. Ils sortent en couple, en famille, seuls ou avec le chien.
— Eh bien, je suppose qu’à partir de maintenant, il faudra modifier notre conception de ce qu’est une promenade.
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— Tu ne préfères pas attendre qu’il arrive ? Le lever du soleil est magnifique, vu d’ici.
— C’est que j’ai moi-même une branlette qui m’attend au lit, a répondu O’Hara. Et elle n’aime pas que je la fasse attendre. Un de ces jours, je vais finir par trouver ma main droite avec une autre bite.
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— Depuis quand un journal est-il censé dire la vérité ?
— Tu m’en diras tant, championne.
— Tiens-toi bien : cet après-midi, j’ai rendez-vous avec les rédactions de quatre journaux. De ceux qui paient. Je vais vendre le scoop, O’Hara. Toi et Ramos, vous ne pouvez pas tout faire.
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Tant qu’il y aura des gens pour en payer d’autres à essuyer leur crasse, il y aura des riches et des pauvres, des baiseurs et des baisés, des entubeurs et des entubés. C’est exactement comme si tu payais quelqu’un pour bouffer ta merde. Il y aura toujours quelqu’un d’assez nécessiteux pour le faire. C’est comme payer pour le sexe.
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La gauche est incapable d’entreprendre une révolution sociale si la bonne n’a pas d’abord passé le chiffon à poussière sur ses bouquins.
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Si demain on me sacrait ville olympique, vous seriez les premiers à oublier la mort de cette putain de gamine gitane. Pas vrai, monsieur le maire ?
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— Tu avais tes papiers avec toi ? a repris Jota, les yeux fermés.
— D’après toi, j’y mets quoi, dans mon portefeuille ? Un kilo de fraises ?
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— Ça, c’est les Gitans, a dit Chico, le seul que son imperturbable connerie préservait d’une panique grandissante. Je t’avais bien dit que c’était un ramassis de délinquants. Ils t’ont volé ton portefeuille pendant que tu les tuais. Délinquants jusqu’au bout. Puisque je te le dis. Ils n’ont vraiment aucune pudeur.
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Si Che Guevara avait été pris de narcolepsie ou de diarrhée antirévolutionnaire le 31 décembre 1958, on ne sérigraphierait pas aujourd’hui des t-shirts avec sa belle petite gueule et il en serait au même point que moi : son âme serait en train d’errer dans Camagüey, ou tout autre géographie dessinée par les cyclones. Il serait resté accroupi sur sa propre merde pendant que Fidel marchait sur La Havane.
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– Il dit que plus tu passes de temps dehors, moins tu casses les burnes dans les locaux.
– Texto ?
– Non, excuse l’imprécision. Il a dit couilles, pas burnes.
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Les riches ne peuvent pas s’empêcher d’être méchants et les pauvres ne peuvent pas se payer le luxe d’être gentils.
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