l’architecture populaire est là essentiellement pour servir l’homme, ce qui est mon objectif, et c’est entre autres pourquoi elle m’instruit. Je ne cherche pas à plaire, je cherche à satisfaire tous les sens de celui qui vivra dans mon architecture, qu’il se sente accueilli, qu’il ait frais quand il fait chaud dehors, qu’il ait chaud au bon moment, qu’il soit respecté dans son intimité, qu’il soit aussi respecté dans ses perceptions visuelles, que ce soit vis-à-vis du lieu que j’ai conçu pour lui, ou vis-à-vis de son environnement
Lors de ce séjour en Algérie, un mouvement a eu lieu dans notre atelier à Paris. Cela concernait les «faiseurs de médailles» et les prix de Rome. Il ne faut pas oublier que l’école était initialement prévue pour préparer les élèves au prix de Rome. Lors des jugements, les projets récompensés obtenaient soit une mention qui valait un point, soit des médailles de deux ou trois points. Ceux qui obtenaient un certain nombre de ces fameuses médailles pouvaient être dispensés de passer une épreuve de douze heures parmi celles qui donnaient accès au prix de Rome. Les détenteurs de médailles, non lauréats du prix de Rome, réclamaient un super diplôme. Les autres refusaient cette division.
C’est en Céphalonie que j'ai compris comment devrait s'effectuer la formation d'un architecte. Comme la plupart de mes camarades, durant mes études, j'avais travaillé chez des patrons qui nous faisaient faire des avant-projets, des projets, mais ne nous envoyaient jamais sur un chantier. Mon premier chantier a été le mien, ce qui est absurde. Après avoir compris cela, je n’ai eu de cesse d’agir autrement.