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Citations de Amanda Sthers (629)


Mon histoire, je ne l'ai vraiment vécue qu'à travers celle des autres. J'espère qu'avec ces quelques traits de mon existence et les destins que je vous ai racontés vous me connaissez un peu mieux. Il y a les gens heureux et ceux qui créent. Je n'ai pas eu la vie que j'imaginais mais mon coeur
s'est senti à sa place au fond de ce café, penché sur mon carnet.
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Freud explique que la réalité du corps et celle de notre psychisme ne sont reliées que par la pulsion. En simplifiant les choses : les objets de nos pulsions seraient ceux qu'on investit d'un pouvoir palliatif à la perte originelle, celle de notre mère. L'inconscient c'est ce pont entre la réalité et la vie rêvée. Les objets qu'on charge de ces pulsions transitives sont les bateaux qui permettent de naviguer d'une rive à l'autre. Sans embarcations, on sombre dans la folie.
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Je suis venue chercher l'avenir qui se profile. Je sais le capter, je sais le. mettre en mots, mais je ne peux pas Léa guérir, je n'ai pas de solutions... la vérité des lieux été des visages n'a rien à voir avec ce qu'il y a à comprendre d'une histoire.
Les grands arbres nus semblent prêts à se. rejoindre de chaque côté de la route, à plier pour me mettre en prison. Je me sens menacée, en danger, chargée de chagrin.
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Toutes les grandes amitiés sont toxiques. Elles en sont le fondement. On est attiré par ce qui nous fascine et ce qui nous fascine nous met en danger. Tous les rapports humains sont des rapports de force.
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Il y a les gens heureux et ceux qui créent. Je n’ai pas eu la vie que j’imaginais mais mon coeur s’est senti à sa place au fond de ce café, penché sur ce carnet. Alors, si vous en avez les moyens, je vous encourage à laisser ce récit dans une chambre d’hôtel, un wagon de train ou un banc pour qui ne pourrait pas s’offrir ce livre. Un roman suspendu.
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Elle partit s'affairer dans la cuisine avec ses jolis pieds nus. A ce stade, une forme de réflexion avait quitté Aldo qui vivait dans ses sensations. II ne se dit rien mais se sentit bien, lové dans ce canapé de velours bleu aux coussins râpeux. Il s'enfonça un peu plus profondément et regarda la pièce, les photos de Caterina, les enfants qui grandissent de clichés en clichés, l'amour qui diminue. II pensa: «J'aimerais vivre dans une maison comme celle-là. » Une bougie brûlait sur la table basse, ça sentait l'herbe coupée. Au loin, Aldo entendait la bouilloire, Caterina qui sifflotait. Elle ajouta des fleurs sur le petit plateau, vérifia dans le miroir du couloir si le crayon noir sous ses yeux n'avait pas hfilé. Quand elle arriva avec la tisane et une assiette de biscuits, Aldo dormait profondément. Elle comprit alors qu'il l'aimait.
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Incipit.
Si vous fermez les yeux, vous entendrez les linges qui dansent au vent comme autant d'étendards, les mats clinquants des bateaux, les voix qui rient ou crient au loin, la mer Tyrrhénienne qui s'en va et revient, quelques Vespa agiles, et tout ce choeur improvisé vous dira qu'un chemin est gravé sous les semelles de ceux qui foulent les pavés napolitains. ll y a dans Naples une injonction organique, une boucle de l'Histoire à laquelle on doit se soumettre, une sensation aiguë du destin. On ne peut échapper à ce que cette ville a inscrit dans le livre de notre vie, on doit s'y résoudre comme on s'abandonne malgré la peur dans les bras de l'être aimé.
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Aujourd'hui, j'ai la conviction que faire le bien c'est avant tout accepter les émotions flottantes sans laisser leurs ondes sales nous articuler tels des pantins de chair. Maintenant que je vieillis, j'ai l'impression qu'une tasse de café suspendu a parfois plus de valeur qu'une œuvre d'art. Du côté de celui qui laisse comme de celui qui reçoit, la vie passe dans cette tasse qu'on tend dans son imaginaire ou qu'on accepte de mains inconnues. Ce qu'on offre, ce n'est pas un café, c'estmonde autour, du chahut à partager, des regards à croiser, des gens à aimer.
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Pour Mauricio, tout faisait sens et avait été annoncé par Dieu, nous n’avions simplement pas voulu voir les signes. À trois reprises dans l’année, après avoir été sorti de son reliquaire, on priait devant le sang de saint Janvier qui se liquéfiait. Le 16 décembre, le miracle habituel n’avait pas eu lieu. Naples et sa région qui attendaient un signe de joie prirent la non-liquéfaction du sang du martyr comme un présage terrible. Le malheur n’était pas fini. Le sang du saint patron resta solide comme une pierre tombale. Les fois où cela est arrivé précédemment furent suivies de tragédies. En 1939, précédant le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1943 avant l’occupation de l’Italie par l’Allemagne, septembre 1973 fut suivi d’une épidémie de choléra à Naples et en septembre 1980 : mon arrivée et celle du tremblement de terre. Chaque génération croit être une exception mais nous sommes la même pierre qui roule.
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J’étais à quelques pas de chez moi, pourtant je n’étais jamais entré dans ce lieu sacré qui abrite une œuvre du Caravage : Les Sept Œuvres de miséricorde. Mes yeux ne pouvaient se détourner de la peinture que je découvrais et qui me bousculait. Le prêtre s’approcha alors et tandis que la chorale continuait à chanter, maintenant un peu plus doucement comme pour me laisser entendre la voix du missionnaire divin, il déclama : « Instruire les ignorants » et continua à intervalles réguliers tandis que je cherchais les sept symboles de la pitié sur la toile. « Enterrer nos morts », j’aperçus les pieds d’un cadavre qu’on transporte. Puis il pointa du doigt « Visiter les prisonniers, nourrir les affamés » et je vis alors l’un des thèmes les plus puissants de la peinture liturgique, vision racinienne quasi mythologique, Cymon et sa fille Pera, symbole de la charité romaine. Dans le visage de cette jeune fille qui tend son sein à son père enjôlé pour le nourrir, il y a toute la folie et la puissance de l’Humanité. « Aider ceux qui n’ont pas de toit ! » reprit-il plus fort. La chorale semblait le suivre ; il m’indiqua le pèlerin sur la toile. Puis, face au mendiant paralysé sur le sol : « Visiter les malades ! Et comme saint Martin qui donne son manteau à ce pauvre homme nu, vêtir ceux qui ont froid. » Enfin, il me montra Samson qui buvait de l’eau de la mâchoire d’un âne et je répondis « Donner à boire à ceux qui ont soif ».
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À vrai dire à chaque histoire d’amour, on pense ne plus faire qu’un avec l’autre et la vie se charge de nous rappeler qu’on est toujours seul face à nos voyages. Et parfois, parfois… Et j’espérais être ce parfois.
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On ne comprend une ville qu’en commençant par connaître une porte, un immeuble, puis une rue, et celle qui vient la couper qui change encore la perception qu’on en avait.
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Il y a les gens heureux et ceux qui créent. Je n’ai pas eu la vie que j’imaginais mais mon cœur s’est senti à sa place au fond de ce café, penché sur mon carnet. Alors, si vous en avez les moyens, je vous encourage à laisser ce récit dans une chambre d’hôtel, un wagon de train ou un banc pour qui ne pourrait pas s’offrir un livre. Un roman suspendu.
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Les livres, ce sont les rêves que quelqu’un d’autre nous prête.
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Cette fois, le médecin l’ausculte. Aldo est si fatigué que sous sa peau, on parvient à voir la trace de ses vêtements d’enfance. Il a l’air d’un gosse en pyjama.
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J’aurais dû m’en douter, seules les femmes peuvent vous laisser le souvenir impérissable d’une rencontre qu’elles ne vous ont même pas accordée. Si j’avais su comment la reconnaître, j’aurais sans doute pu en tomber amoureux.
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J’écris quand même, je n’ai pas le choix. C’est en moi comme je respire. Mais c’est violent. Un livre qui n’est pas lu n’existe pas, il n’est même pas écrit. Il n’est pas un fantôme, il est le néant.
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C’est pour ça que j’écris sur Naples vous comprenez, pour me débarrasser d’une chose de moi-même, pouvoir commencer une vie neuve.
- Et vous en ferez quoi ?
- C’est une bonne question. Je pense que je ne le saurai qu’une fois le roman écrit. Je suis encombrée de trop d’histoires pour le moment. C’est comme si j’étais hantée, et que mes fantômes se servaient de moi pour finir leur tâche.
- Je pense qu’être artiste, c’est être hanté. On croit que ça n’arrive qu’aux maisons mais ça arrive aussi aux gens, les gens hantés deviennent des écrivains. »
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Tout semblait faux mais j’avais envie de la croire parce qu’elle racontait si bien. Elle m’expliqua que Naples était le personnage central de son roman et que ses personnages étaient tous truffés de défauts car c’était la seule manière de donner un sentiment de vérité, elle aimait à répéter que les êtres avaient tous l’âme boiteuse et que Naples, ville schizophrène, sale et sublime, vieille, défigurée et majestueuse était la représentation de l’essence humaine, et un portrait fidèle de celle qu’elle pensait être.
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Voici un récit fait de sept histoires que j’ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années, toutes sont liées par ce fil invisible qu’est le café suspendu.
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