Allan Massie - Quatuor de Bordeaux. Volume 1, Printemps noir à Bordeaux .
Allan Massie vous présente son ouvrage "Quatuor de Bordeaux. Volume 1, Printemps noir à Bordeaux" aux éditions de Fallois. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1922438/allan-massie-quatuor-de-bordeaux-volume-1-printemps-noir-a-bordeaux Notes de Musique : I'm Afraid It's Not Your Turn . Free Music archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Vous, les Gascons, vous êtes tous des fanfarons, à ce qu'on dit?
Que répondre? Que les Bordelais, tout au moins ceux qui appartiennent aux classes aisées, après des siècles de haute bourgeoisie et de bonne éducation, ne sont plus gascons? Que Bordeaux est un anti-Paris, satisfait, content de soi, conscient de sa supériorité morale, et pourtant jaloux de la capitale? Qu'il s'agissait du premier avant-poste, de la première colonie, de l'Empire anglais, qu'on s'y sent loin de la France, que... Toutes ces réflexions qu'il s'était faites si souvent lui paraissaient soudain ridicules, et en tout cas impossibles à verbaliser.
Il les écarta et dit: "Vous connaissez notre maire, Marquet, n'est-ce pas? Il était socialiste, mais maintenant il se dit national socialiste. C'est un homme d'action, quelqu'un qui se pousse, ce qui n'est pas dans les habitudes de Bordeaux. Ici, le pouvoir a toujours préféré rester dissimulé. Mais on l'élit toujours, il tient la ville. Il a construit l'Hôtel de Ville, cette monstruosité dans le style mussolinien. Il est copain avec Laval, et si la guerre tourne mal, il sera dans le sens du vent, c'est certain."
- Votre père était Etienne de Balastre, chef de bataillon au 10e d'Infanterie, tué à Verdun le 16 octobre. Est-ce exact ?
- Ca l'est, Monsieur le Maréchal.
Je me rendais bien sûr compte que ces précisions signifiaient simplement qu'il avait fait prendre ses renseignements par ses collaborateurs. Nous savons tous que lorsque Napoléon, au cours d'une inspection, reconnaissait un soldat ayant combattu sous ses ordres à Marengo ou à Austerlitz, il n'était en mesure de le faire que parce qu'il avait pris soin auparavant, de se faire dresser une liste des vétérans, avec leur position exacte dans les rangs. Mais le soldat, lui n'en était pas conscient et voyait dans le fait que l'Empereur le reconnaisse la marque de son génie et sa générosité.
Le Maréchal nous abrite des éléments comme de l'adversité. Sa force, puisée dans la nature, nous redonne force. Ne nous apparaît-il pas comme un grand arbre qui nous protège tous ? Et un arbre - pour être plus précis, un grand chêne - ne serait-il pas le monument le plus représentatif de son être et de ce qu'il accomplit pour la France ?
Le travail de gouverner, dis-je aux garçons, c'est servir. Voir tous les détails. S'oublier soi-même. La seule satisfaction que l'on en retire est celle du devoir accompli. La seule récompense, pouvoir poursuivre sa tâche.[...]. Les véritables héros de notre Empire sont ces innombrables administrateurs que l'histoire oubliera. Rappelez-vous toujours que votre efficacité est celle de vos subordonnés, car telle est la nature des choses qu'il faut déléguer beaucoup de pouvoirs. Choisissez donc les hommes avec le plus grand soin.
Nous sommes ce que nos actes nous ont fait. Je me rends compte que cela va directement à l'encontre de la conception que la plupart des gens se font de notre caractère : à savoir qu'il est immuable ; que nous sommes nés pour être la personne que nous sommes devenus; et que la vie ne fait que révéler ce qui existait déjà à l'état latent. [...] Je suis ce que je ressens, et j'ai la conviction ancrée en moi que j'ai été formé par l'expérience de mes propres actes. Je reconnais certes avoir été poussé par mon génie propre ; mais je me suis fait moi-même dans les actions que j'ai accomplies et dont je porte la responsabilité.
En politique, l'improvisation est le secret du succès car en réalité la plupart des actes politiques sont par nécessité des réactions.
Soudainement, je compris que le monde était en même temps bon et stérile; que la vie poursuivait des buts profonds et que le fait qu'ils ne seraient jamais parachevés ne la rendait pas insignifiante pour autant, même si l'étaient en fin de compte tous ses acteurs.
"Quelle idiote était Pilar, une idiote courageuse, sans aucun doute et même une idiote pleine de noblesse mais quand meme insensée au point de ...je ne sais pas quoi.Je regrette seulement de ne pas avoir son courage."
Je lui reconnais bien volontiers de la beauté, du charme et de l'humour, je vais même jusqu'à l'admirer pour ça, mais je déplore son égoïsme et sa légèreté de caractère.
Lettre de Livie à Auguste à propos de Julie.
C'était comme autrefois, tous les trois se retrouvant pour déjeuner dans le bistrot de Fernand, comme ils ne l'avaient pas fait depuis de nombreux mois. Evidemment, il n'y avait pas d'Allemands, et seuls quelques Bordelais s'étaient aventurés dehors, faisant comme si la situation était revenue à la normale, ou dans l'espoir qu'elle était sur le point de l'être. Lannes fut amusé, et même impressionné, de voir que le vieux couple silencieux était de retour.