Extrait de la préface de Allain Bougrain Dubourg
«Le beau est plus utile que l'utile» disait Victor Hugo. Mais, qu'aurait dit notre écrivain provocateur face au beau qui se conjugue à l'utile ?
Agathe Haevermans nous fait la démonstration du mariage improbable entre le trait de l'artiste et la rigueur de la scientifique. Elle est dessinatrice scientifique.
Ce métier bien singulier a connu ses lettres de noblesse auprès des aventuriers qui ont ratissé la planète en quête de découvertes. Faute d'appareil numérique, il fallait faire preuve d'une belle rigueur pour rendre fidèlement la réalité sur le papier. Certes, Audubon, l'un des maîtres du genre, s'accommodait parfois des mesures mais il a eu le mérite d'intégrer les décors et les gestes dans son témoignage illustré. Son œuvre figure aujourd'hui parmi les publications les plus chères au monde. Heureux constat qui prouve qu'en ce début de 21e siècle, le pinceau peut rivaliser avec la haute technologie.
Agathe Haevermans perpétue la tradition avec un remarquable talent. Son mérite ne se vérifie pas seulement par la finesse de son doigté mais tout autant par sa capacité à vivre une osmose avec les choses de la nature.
Les feuilles et leurs raccourcis.
Les feuilles vivantes s'orientent en fonction du soleil, elles ne sont pas toujours disposées de façon à rendre la tache plus facile au dessinateur ! Pour représenter une feuille, il faut commencer par la nervure centrale - il y en a pratiquement toujours une - qui est l'axe principal, puis continuer par les deux bords externes.
Le rouge
Dans le cas d'un pétale rouge, il faut monter progressivement les valeurs pour garder la délicatesse du pétale et ne pas l'opacifier.