Sans trop reprendre la 4ème de couverture, l'auteur nous propose un roman sur le monde de l'entreprise, du numérique, de la politique, sur les transformations de la société. L'intrigue du roman se déroule quasi-exclusivement autour de dialogues entre les protagonistes. Ce mécanisme participe à amener beaucoup de rythmes au récit, du suspens, et on se prend très vite au jeu du qui-sait-quoi en essayant de déchiffrer les points de vue de chacun. Pour les initiés : in vino veritas. C'est fluide et agréablement bien écrit, jalonné de passages érudits rafraichissants.
Nous suivons l'ascension d'un petit génie de l'entrepreneuriat et du numérique à qui tout réussi avec une intrigue montant doucement en puissance. Pourtant, ce n'est pas son acmé que je retiens le plus, mais davantage les joutes philosophiques et les confrontations d'idées. Une vraie gourmandise intellectuelle ! le récit est émaillé de plusieurs frappes chirurgicales bien senties sur le milieu de l'entreprise et de ses acteurs, sur les dirigeants d'entreprise, les start-ups, la technologie. Et comme tout livre qui se respecte évoquant ces thématiques, attendez-vous à quelques anglicismes pas nécessairement désagréables et dont je vous propose d'ailleurs ma modeste contribution : la position de lecteur embedded dans l'univers d'un cadre supérieur nous donne à réfléchir step by step sur les thématiques du dépassement de l'humanité, de l'avènement du surhumain et de son application politique.
Beaucoup d’attentions sont portées sur les personnages. Certains m’ont particulièrement plu : avec les deux principaux protagonistes Antoine et Édouard au top, j’ai trouvé le personnage d’Aline également très réussi dans la manière qu’elle s’insère dans l’histoire jusqu’à la fin. Pour être tout à fait transparent, il y a des blocs entiers d’idéologies que je partage avec ces trois-là, ça doit aider. Mais d’autres m’ont complètement glissé dessus : Valentine tout d’abord (embêtant quand on connait son rôle), Jacques également (pourquoi ce type ?). En fait, les histoires de coucherie m’ont ennuyé. Notez que ce n’est pas la faute du livre, c’est simplement une thématique qui me laisse totalement indifférent. D’ailleurs, sur cela, c’est Édouard qui en parle mieux que moi en tenant des propos que j’ai trouvés salvateurs à ce moment du récit. Mais pour les connaitre, il faudra vous embarquer Sur la piste des Aigles.
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Reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, la 4ème de couverture avait tout pour me donner envie : une politique fiction sur fond social et d'intelligence artificielle teintée de suspense. Mais malheureusement, je n'ai pas réussi à adhérer au style de l'auteur avec des phrases assez longues et des références assez pointues qui, je trouve, perdaient le rythme de l'histoire.
J'espère pour l'auteur que ce roman trouvera son lectorat.
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Ce que j'aime dans les romans c'est d'y trouver de la profondeur, de l'érudition, un regard, une vision, une sensibilité, et qu'ils soient bien documentés sur les thèmes qu'il aborde. Bref, qu'on y apprenne quelque chose.
Et là, je dois dire que j'ai été servi, avec un roman qui touche mine de rien aussi bien aux sciences politiques, qu'à l'économie monétaire, à l'histoire, à la technologie, au transhumanisme, dans un scénario mettant en scène des membres de l'élite politique et économique dans une société qui se dérègle.
Un roman que j'ai trouvé un peu fitzgeraldien car la notion de déterminisme social y est sous-jacente, et ce pour chacun des personnages de l'histoire.
Par ailleurs, le suspense, qui n'est pas ce que je recherche dans la littérature —autrement je lirai des polars ou des romans de gare— est suffisamment présent et le rythme suffisamment rapide pour que le livre se lise très facilement.
La fin quelque peu ouverte, que ce soit concernant l'enquête qui démarre, où seulement quelques pistes sont évoquées, ou que ce soit pour la destinée du personnage principal Antoine ("poor lonesone cowboy") laisse peut être entrevoir une suite.
Un roman très pertinent, et complètement dans l'air de notre époque.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un masse critique privilégiée. Je remercie donc Babelio et surtout la maison d'édition pour cet envoi !
Le résumé de ce livre s'annonçait plutôt prometteur avec l'impact de l'IA dans une société secouée par de multiples crises. En bref, il est présenté comme un roman à suspense sur fond de fresque sociale et politique.
Malgré une plume plutôt fluide, un roman bien écrit, j'ai eu un peu de mal à accrocher à l'histoire, j'ai failli abandonner cette lecture...
La mise en place de l'histoire est un peu trop longue selon moi, environ un tiers du roman pour nous présenter les protagonistes, leurs environnements... Il a fallu près d'un tiers du roman pour arriver au point annoncé par le résumé, la vente de l'entreprise pour se lancer en politique et donc commencer réellement l'histoire d'après moi.
Une fois lancée, l'histoire nous embarque dans un univers politique où tout est permis pour obtenir des pouvoirs entre manipulations d'opinion via les réseaux sociaux et les médias, usage d'hackers, blanchiment d'argent,... Un univers totalement détestable mais intéressant à découvrir de l'intérieur.
Toutefois, il y a beaucoup de clichés et stéréotypes dans ce roman dont certains qui me dérangent...
Par exemple, Valentine, la femme d'Edouard Neuville présenté comme étant une belle femme servant au paraître de son riche mari m'a trop souvent fait lever les yeux au ciel tant ce personnage est cliché. On est clairement dans le stéréotype de la femme qui trompe son mari avec ses collaborateurs mais reste avec pour l'argent et le pouvoir... Ce qui m'a dérangé en tant que femme, qu'on en est encore là, la femme ne peut être qu'une femme trophée dans la vie de son riche et puissant mari... Heureusement, sur la fin, ce personnage a une légère prise de conscience et évolue un peu.
Par ailleurs, pour un roman francophone, je trouvais qu'il y avait beaucoup trop d'anglicismes même si j'ai conscience que ce sont des termes très utilisés dans le monde des affaires et des nouvelles technologies. Ce qui peut rebuter certaines personnes ou procurer un sentiment d'exclusion pour les novices de ces domaines malgré les traductions.
Je finirai en disant que trop d'informations de culture générale (philosophie, histoire,...) alourdi le récit. Parfois, cela est pertinent dans le récit mais parfois, ça donne l'impression d'un étalage de savoir qui n'est pas nécessaire.
Nul doute que ce roman trouvera ses lecteurs et plaira à d'autres personnes mais clairement j'ai un avis très mitigé sur ce roman.
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