Ce prof qui a changé ma vie - Abd Al Malik
Dieu a fait les différences non pas pour qu’on s’affronte
Les cultures sont des richesses pour que l’on se rencontre
Je suis parrain depuis six ans d'une association diplômante, Thot, qui se consacre aux réfugiés et aux exilés. Elle travaille sur la même montagne que SOS MÉDITERRANÉE mais sur un autre versant. La mission première des pédagogues de cette association est de travailler sur l'alphabétisation, sur l'apprentissage du français, des cultures française et européenne, de façon à favoriser une intégration pleine et entière. Elle permet de changer la perception collective que "nous" avons d' "eux", les exilés et les demandeuses et demandeurs d'asile, mais aussi le regard que ces femmes et ces hommes portent sur eux-mêmes.
Je suis convaincu que c'est par la connaissance, le savoir, l'éducation, la solidarité et l'empathie que nous nous en sortirons. Pointer l'absurde qui gangrène la France et l'Europe est de mon point de vue non seulement un témoignage d'amour mais aussi l'unique façon de guérir le mal dont elles souffrent, et dont elles finiront sûrement par mourir si nous ne nous ressaisissons pas à temps. La révolte, comme l'a si brillamment définie Albert Camus, ne peut malgré tout être une fin en soi.[...]
Le métier d'être humain est certes ardu mais la responsabilité nous enjoint collectivement au sérieux précisément parce que c'est notre propre humanité qui est en question. Cette humanité qui nous oblige à traduire en actes cette vraie connaissance de nous-mêmes dans nos attitudes solidaires et empathiques hors desquelles tout n'est qu'absurde.
Publiée en 2022 dans sa Nouvelle -l'absurde- SOS MÉDITERRANÉE - p29-
Le Camus austère qu'on respecte, envie et craint parce qu'on voit en lui l'adversaire irréductible de tous les abus et de toutes les injustices, est l'incarnation même de cette sainteté laïque. (...)
Précurseur solitaire, Camus est aux avant-postes, mais sa démarche est solidaire. Il est tous les personnages du roman, qui luttent chacun à leur manière contre la peste. Il est tous les hommes, avec tous et sans exception. C'est en cela que -La Peste- magnifie la solidarité. (p. 120)
"Une femme, c’est mieux qu’un homme !" : c’est ce que je décidai de penser pour toujours. La femme est infiniment plus forte que l’homme. Les mecs peuvent bien gonfler leurs biceps, voir couler leur sang ou faire couler celui d’un autre, ça n’aura jamais rien de comparable au courage de la femme et pas seulement de la femme en couches.
Je ne rêve ni en arabe ni en lingala
Pas même en wolof par même bambara
Je ne rêve ni en espagnol ni en anglais
Mais parle aime et rêve en français
Et comme ils ne sont pas dans ma tête
En encore moins dans mon cœur en fait
Ils disent qu'ici c'est pas chez moi quand même
Je rêve donc éveillé pour qu'ils me comprennent
"L'écrivain [ que j'assimilais déjà au rappeur] peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier: le service de la vérité et celui de la liberté. (...)
Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression" (p.76 ) [Discours de suède]
Faut faire attention lorsqu'on utilise les mots, les verbes du peuple, le parler de la rue, parce que du beau, peut jaillir la laideur absolue...
Parce qu'on a peu de temps, les enfants d'hier sont tristement grands.
Ces trois mots "liberté, égalité, fraternité" sont à la fois synonymes et définition de la République. Si on isole une partie de ces termes, il n'est plus vraiment question de République ou même de démocratie. Si ces termes sont séparés les uns des autres, ça ne fonctionne plus.
La lumière au quartier ne vient pas du soleil en été. Elle provient de l'amour qui désespérément tente de rejaillir, sur tous ces cœurs enduits d'asphalte, de plume et de goudron noir.